Chapitre 11 - Toujours se relever

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"Tu es stressé, car c'est stressant. Tu es fatigué, car c'est fatiguant. Arrête de te punir lorsque tu galères."

Kate Allan


Je marche jusqu'à la chambre d'hôtel tel un zombie, incapable de faire autre chose que de mettre un pied devant l'autre. Ethan à mes talons, cette situation me rappelle amèrement le rendez-vous chez le notaire. Sauf que cette fois, ce n'est pas les mots de Margaret qui me font mal !

Ce sont ces foutues manigances !!

À quoi est-ce que je m'attendais ? Que je retrouverais ma mère à l'orphelinat comme si tout allait bien ? Qu'on se prendrait dans les bras en pleurant et qu'on passerait un moment autour d'un repas ? Tel un conte de fée, je serais rentrée au domaine en bonne compagnie ?

J'ai été si stupide.

Et niaise !

Je m'enferme dans la salle de bain, avec le besoin de laisser ma tristesse sortir. La solitude est tout ce qu'il me reste depuis mon anniversaire. Sans que je comprenne, elle a anéanti tous mes espoirs.

– Chloé, m'appelle Ethan derrière la porte, ouvre-moi s'il te plait.

– J'ai besoin d'être seule.

C'est devenue ma prison, mais aussi ma meilleure façon d'agir : la solitude m'aide à réfléchir. Cette douleur, j'ai le droit de la ressentir, mais je n'ai pas envie que d'autres soient spectateurs. Les effets des magouilles de Margaret sont dévastatrices. Mon maquillage a coulé, ma douleur se reflète dans mes yeux et ma peur se lit sur mes cernes.

Je suis détruite.

– Tu as 5 secondes avant que je défonce cette foutue porte.

La patience d'Ethan !

Je pose mes mains sur mes oreilles et ignore son agacement, trop affaiblie pour faire autre chose que d'avoir mal.

– Chloé !

– Je veux être seule, tu peux comprendre ?

– Non !

Je soupire, passant un gant humide sur mon visage pour effacer toutes traces de larmes. Je crois que je ne peux pas faire mieux au vu de la situation.

– 5, annonce Ethan avec une impatience qui m'agace.

J'ouvre la porte et le toise, espérant qu'il me laisse tranquille.

Mais il ne me laisse même pas sortir de la salle de bain.

– Comment tu te sens ? Ose demander mon ogre de garde du corps.

— Incroyablement bien, je lance avec ironie en croisant mes bras. Tu peux me laisser passer ?

– Je sais que c'est faux.

– Merci Sherlock ! Laisse-moi sortir de...

Je le pousse, sentant ma vue devenir floue à nouveau.

– Ethan !!

Il attrape mon bras et me force à le regarder. Ses sourcils sont froncés, son regard n'est plus froid : il est soucieux. Il ne m'en faut pas plus pour laisser mes larmes s'échapper, ma réticence à lui montrer ma faiblesse effacée. Je me laisse aller contre lui, incapable de porter mon propre corps. Je passe mes mains autour de son cou et il me soulève dans ses bras. Avec douceur, il me pose sur le lit.

– Repose-toi, chuchote-t-il alors que je m'accroche à lui, refusant de sentir le vide s'il s'éloigne.

La douleur parcourt mes muscles, mes veines, mes nerfs. Ce que j'appréhendais depuis le départ se révèle être réel. Foutue optimiste que je suis, j'aurais dû prévoir la méchanceté de Cruella.

Chère Chloé - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant