Chère Chloé - Tome 2

Chapitre 43 - Retour à l'hôpital

"À chaque fois que tu tombes, ramasse quelque chose."

Oswald Avery

Je marche dans cet hôpital que je ne connais que trop bien. L'odeur âcre du désinfectant me rappelle toutes mes heures travaillées ici. Les couleurs me remémorent les kilomètres parcourus tous les jours. Les couleurs criardes me piquent les yeux, comme lorsque j'étais employée ici. Mais cette fois-ci, je suis ici pour rendre visite à ma meilleure amie.

Je passe la porte de la chambre 619 et découvre le corps menu de ma belle blonde allongée. Elle somnole dans des draps blancs, sur ce lit d'hôpital, et c'est une vision d'horreur. Son visage tuméfié efface cet air enfantin que j'adore. Ses cheveux sont emmêlés au-dessus de sa tête. Une perfusion d'antidouleur est accrochée à son bras. Et le corset qui entoure sa taille fine est monstrueux.

- Même pas besoin de dealer pour être droguée, chuchote-t-elle. Regarde-moi ça. Je suis défoncée sans même avoir à demander.

Je m'approche d'elle et prends sa main.

Son visage est métamorphosé et je culpabilise.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je n'oublierai jamais la peau violette qui gonfle son arcade.

- Oh rien. Juste 4 gorilles qui voulaient voler des affaires. Mais attends, je ne me suis pas laissée faire !

Elle lève son bras valide et montre son biceps. Sauf que la douleur tort son visage.

- Personne n'entre chez toi comme ça, voyons !

Elle essaye de me sourire, mais sa lèvre gonflée la bloque.

- Tu aurais dû les laisser, je réponds en observant l'ensemble de son corps.

- J'ai juste des côtes cassées, ce n'est rien. Imagine, ils trouvaient ta cachette de jouets sexuels.

J'essaye de lui sourire et récupère une chaise pour m'asseoir à côté de son lit.

- Tu y es allé ? Me demande-t-elle avec sérieux.

Je hoche oui de la tête, le cœur serré.

- Cette pute ! Crache ma meilleure amie. Elle va me le payer, je te jure. Je ne l'ai jamais vu, mais...

Elle bouge, mais la douleur la paralyse.

- Calme-toi Stella, pour l'instant, tu ne vas rien faire.

- Fais-moi un petit bolus de morphine, tu seras mignonne. J'ai envie de voir des éléphants roses. Ou Zac Efron entrer dans ma chambre. Oh ouuuuais.

Elle lève les yeux au ciel.

Enfin, comme elle peut, à cause de ses œdèmes.

- Tu m'as ramené de la brioche, reprend la blonde alors que je me rassois à côté d'elle. La nourriture est vraiment horrible ici.

J'aurais aimé avoir le temps.

Je m'en veux de la voir dans cet état-là. Elle, toujours si active et joyeuse, se retrouve sur ce lit d'hôpital à cause de moi.

– Arrête de faire cette tête, je ne suis pas encore enterrée.

– Stella, c'est grave ce qu'il s'est passé.

– Mais bien sûr que c'est grave ! Comment je vais faire pour mettre ma robe de Noël avec ce truc.

Son corset qui maintient ses côtes est imposant. Blanc et en plastique, il entoure sa taille du bassin jusqu'à sa poitrine.