Chère Chloé - Tome 2

Chapitre 37 - Toujours des au revoir

"Les tempêtes ne viennent pas toutes pour perturber ta vie. Certaines viennent pour nettoyer ton chemin."

Paulo Coelho

– J'aurais dû te ramener un womanizer, chuchote Stella.

Assise au coin de la cheminée avec une tisane, je savoure la simplicité du moment. Vêtue d'un pyjama en pilou pilou et d'un plaid, ma meilleure amie me demande des détails avec trop d'enthousiasme.

– Non mais tu sais combien ça coûte le billet d'avion pour aller dans les Bahamas ? Reprend-elle en sortant son téléphone pour chercher sur internet. 1400 euros ? MAIS C'EST DES MALADES BORDEL !!

– Quoi ?

– Meuf, achète-toi un womanizer, car clairement, ce pari va te ruiner. Arrête de t'épiler, met des culottes Disney ou refuse de dormir avec lui. Je ne sais pas, mais trouve une solution ! 3200 euros pour 12 heures de vol ? Et c'est en classe éco ! C'est quoi ce délire ?

- Ok, pose ce téléphone avant que j'ai un arrêt cardiaque.

- Un arrêt cardiaque ? C'est toi qui vas en avoir un si tu cèdes. Quelle idée as-tu eue d'accepter ?

- Mais j'ai pas eu à accepter !

Elle croise les bras sur sa poitrine et me défit du regard.

- C'est pas moi qui l'ai chauffée, petite coquine, donc ne fait pas ta sainte.

- C'est moi qui ai proposé ce pari. Je ne pensais pas qu'il allait accepter !

- MAIS TU TE FOU DE MA GUEULE ?

À la limite de renverser sa tasse, la blonde s'agite.

- C'est comme proposer à un gitan d'aller à un rassemblement de caravanes !

– Je ne pensais pas qu'il allait accepter !

- Beh garde ta langue où elle est, sinon tu vas devoir payer 1400 euros de billet d'avion.

Elle regarde son téléphone, puis reprend :

– Et c'est que pour une personne ??? Punaise, je ne suis pas née dans la bonne famille, je te l'assure. Toi, arrête de t'épiler !

Je rigole alors qu'elle me pointe du doigt avec un regard sévère.

– Vous êtes malades !

Je lève les yeux au ciel tandis qu'elle boit une gorgée.

- Tisane détente ? Je demande en observant l'étiquette sur mon bol.

- Si ça peut t'aider à dormir.

- Je dors bien.

Lorsqu'elle relève ses yeux vers moi, son visage se tord légèrement.

– Ma chambre est à côté de la tienne, Chlo, tu ne peux pas me mentir.

Je déglutis avec difficulté. Malheureusement, mes nuits n'ont pas changé, et je me demande si cela s'améliorera un jour.

– Je ne peux pas les contrôler. Et j'ai peur d'aller dormir, car je sais qu'ils vont revenir. Je sais qu'ils vont me hanter même lorsque le soleil sera levé. Je n'arrive plus à savoir si c'est un rêve ou la réalité. Je...

– Et si Matt était là ?

– 1400 euros Stella.

– Ah oui, punaise !

Elle boit sa tasse de thé avant de reprendre :

– Non, sérieusement. Prendre des somnifères n'est pas une fatalité. Si tu en as besoin, accorde-toi de l'aide. Il vaut mieux prendre des somnifères pendant quelques jours que de manquer de sommeil durant des mois. Accepte que ton corps a besoin d'aide.