Chère Chloé - Tome 2

Chapitre 57 - Hi Nassau

"Les autres étaient des étincelles.

Toi, tu es le brasier."

La langue pendue

Après 4 heures de route jusqu'à l'aéroport, 10 heures de vol, 2 heures de contrôles de douane, et 1 h 30 de transfert, nous arrivons enfin. Un hôtel de grand luxe sur l'île Nassau, la capitale des Bahamas. L'endroit est calme avec seulement une douce musique d'ambiance, laissant le bruit des vagues être la plus belle mélodie. Les bagagistes sont en costume et les hôtesses en tailleurs. Tout est très grand, très fleuri, très brillant. Une qualité de vacances à laquelle je n'ai pas été habituée. Et je suppose même que le carrelage en marbre sur lequel je suis doit coûter plus cher que mon appartement.

Enfin, quand j'en avais un.

Matt se tient contre moi, joyeux et débordant d'enthousiasme. Comme toujours. Et comme toujours aussi, il est radieux dans sa tenue de "vacancier". Un short, un tee-shirt et pourtant, il semble si classe. Alors que j'ai encore des paillettes du gala plein les cheveux.

- Merci, lance-t-il après que l'hôtesse lui ait donné les clés de la chambre.

Nous avançons hors du hall d'accueil et je découvre le parc arboré. Plus nous marchons, plus j'admire l'eau de la mer des Caraïbes, à la couleur si exceptionnelle. Ce bleu est aussi beau que lorsque... Lorsque j'ai fait l'excursion avec Ethan au Mexique.

Je ne peux pas penser à lui.

Plus maintenant.

Mon choix est fait.

– Il y a environ 700 ilots, explique Matt en pointant du doigt la mer. Elles s'étendent sur 14 000 km2.

– Tu es mon guide particulier ?

Il faut que j'efface Ethan de mes pensées.

– Je peux te guider jusqu'à mon lit, chuchote le blond à mon oreille.

Je souris, encore distraite. Je dois me ressaisir et me concentrer sur l'homme qui se tient à côté de moi. Je ne peux plus douter.

– Je me disais bien que ton humour de beauf était resté caché trop longtemps, je réponds en admirant la végétation autour de nous. Tu changes de comportement en sortant du pays toi aussi ?

Punaise. Non. Pas cette allusion.

– Tu ne m'aurais pas choisi si je n'étais pas aussi drôle.

Heureusement qu'il ne comprend pas le réel sens de ma phrase.

– Je t'ai choisi pour tes conseils pratiques, je le taquine en essayant de rebondir rapidement.

Il s'arrête et croise les bras sur sa poitrine.

– Et mon humour.

Je souris face à sa mine renfrognée, et l'entraine jusqu'à un plan du site. Matt râle et c'est si différent de son comportement habituel. Il est quand même beau alors qu'il pince ses lèvres pulpeuses. Mais c'est son regard taquin qui est démoniaque.

Il faut que j'avance.

Et que j'oublie.

Rectification : que je l'oublie

– Quel est le numéro de la chambre déjà ? Demande le blond tandis que je cherche sur le plan de l'hôtel.

– 11 !

Je tourne la tête rapidement.

– Les maisons sur pilotis ?

Matt affiche un visage victorieux et se dirige vers le ponton en bois. Comment peut-il faire ça ? Le paysage de mes rêves se tient devant moi.