Chapitre 16 - Sourire malgré la peur

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"J'aime les cicatrices. Elles prouvent que les douleurs, avec le temps, brillent au soleil."

La langue pendue


– Comment cela, une demande écrite ? Je m'agace dans le bureau du dirigeant de l'hôtel.

– Madame, nous ne pouvons pas vous fournir des vidéos de surveillance sans demande officielle ni explications.

– Je vous ai dit que nous cherchons ma mère, et la géolocalisation l'a indiquée dans votre hôtel le 12 juin. Qu'est-ce que vous voulez de plus...

Ethan attrape ma main et la serre. Je dois me calmer si je veux obtenir quelque chose. Mais cela fait 30 minutes que nous sommes dans le bureau du dirigeant de l'hôtel, à essayer de lui expliquer la situation. Sauf que l'homme âgé d'une cinquantaine d'années semble très protocolaire. Et aussi tiré que son costume cravate alors qu'il fait 30°.

Bref, nous avons attendu 3 heures dans un hall d'entrée pour que l'homme en face de nous me demande de faire une demande par e-mail.

J'ai envie de l'étriper.

Mais d'un autre côté, j'ai conscience qu'il ne peut pas donner des vidéos de surveillance aussi facilement.

Mais j'ai envie de l'étriper quand même !

– Voici mon adresse e-mail, lance-t-il avec un ton qui m'agace.

Je serre ma mâchoire et la main d'Ethan, essayant de contenir ma rage et mon envie d'avoir des réponses.

- Je vous fais la demande dans l'heure, j'annonce en me levant de ma chaise. Je vous souhaite une belle journée, Monsieur.

Je m'éloigne rapidement, frustrée et énervée. Mais surtout, inquiète car la boule dans mon ventre ne cesse de s'agrandir. Mes cauchemars sont présents chaque nuit malgré la présence d'Ethan, et j'ai peur de chaque nouvelle journée.

J'ai seulement besoin de la savoir en vie.

Au minimum cela.

- Je vais demander à Edmond les documents de la police, lance Ethan en nous guidant vers la sortie. Nous allons prouver que nous sommes à sa recherche, et tout sera géré rapidement.

Il n'a pas lâché ma main depuis que nous sommes arrivés dans cet hôtel et je me demande comment j'aurais pu tenir sans sa présence à mes côtés. Le stress, la fatigue et la peur sont en train de me faire sombrer, et il me maintient à la surface comme il peut.

Je regarde le brun avancer la tête droite et le regard déterminé. Sa barbe brune commence à devenir longue, et j'adore ce charme un peu plus sauvage. Lui qui est resté très réservé, se montre sous un autre jour. Loin de ses chemises que j'adore, il porte un simple short et un débardeur. Un style vestimentaire basique qui met son corps en valeur.

- Tu me fais confiance ? Demande le brun avec un léger sourire.

Lorsque je croise son regard, mon cœur s'accélère. Encore et toujours.

- J'essaye, je souffle en me remémorant les révélations de la veille.

Mon sommeil a été très agité, en partie à cause de toutes ces informations. J'essaye de faire les liens avec certains de ses comportements et surtout : je me sens stupide.

J'ai été borné et j'ai eu peur. Je suis passé à côté de certaines choses en me construisant une carapace, alors que j'aurais pu avoir des explications. Ce comportement doit me servir de leçon, car je ne peux pas me mettre des barrières à chaque fois. Nous agissons tous en fonction de notre passé, de nos blessures, et de nos peurs. Mais nous ne pouvons pas rester à la case départ.

Chère Chloé - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant