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6 Janvier : Attaque !!!


Le prédateur rugit de toute la force de ses poumons. Il savait que son cri était une arme en soi, capable de réduire un digne guerrier en créature terrifiée noyée dans ses larmes.

Il rugit une fois de plus pour faire bonne mesure. Comme attendu, sa proie s'était immobilisée.
Elle tremblait comme de juste.

Le prédateur savait qu'il n'aurait aucun problème à tuer son repas avant de l'emmener dans sa tanière pour la dévorer.

Il avait faim... Si faim... Son estomac se contractait de faim. Depuis quand n'avait-il pu manger ? Des jours ? Des semaines ? Mais les proies ne courraient pas la forêt malheureusement. La forêt était même dans un triste état. Elle avait échappé de peu aux flammes mais n'avait pu échapper aux ravages des herbivores qui avait nettoyé le sous-bois.

C'était ce qui compliquait sa chasse. Sans buissons et hautes herbes pour se cacher, il lui était difficile de chasser sans se faire repérer.

Son estomac gronda encore.

Sa proie n'avait toujours pas bougé. C'était à son avantage. Il fallait qu'il en profite.

Lentement, aussi lentement que possible pour ne pas faire de bruit, il s'approcha le plus discrètement possible après avoir fait le tour de sa proie pour l'attaquer de l'autre côté. Il fallait qu'il tue d'un coup. Aussi bien pour éviter de faire souffrir sa victime que pour éviter qu'elle ne se débatte et sape un peu plus le peu de forces qui lui restait.
Depuis quand n'avait-il pu dormir ? Des jours ? Des semaines ? Il en tremblait de fatigue. Il fallait qu'il dorme. Mais s'il fermait les yeux, il n'était pas sûr d'avoir la force de réussir à se réveiller.

Un lourd frisson lui remonta le long de l'échine. Sa proie venait de bouger. Elle le cherchait, il le savait. Elle cherchait à fuir bien sûr. Qui ne chercherait pas à sauver sa vie ?

Le prédateur s'approcha encore.
Son ventre raclait le sol. Ses pattes étaient silencieuses dans les feuilles. Ses griffes étaient sorties.

MAINTENANT !!!

La proie venait de faire demi-tour. C'était maintenant ou jamais.

Le prédateur sauta sur sa victime. Ses crocs s'enfoncèrent dans sa chair pour la déchirer. Le gout du sang coula sur sa langue avec un plaisir sans fin. C'était ce dont il avait besoin. C'est ce qu'il lui fallait pour survivre et voir un autre jour.

Mais sa proie ne se laissa pas faire ! Elle se tordit en tous sens, elle roula sur elle-même et se secoua de toutes ses forces pour le détacher de lui avait de mourir. C'était un combat à mort qui s'engageait. Si le prédateur ne pouvait l'achever, il allait mourir. S'il parvenait à trouver la grosse veine chaude, ce serait sa proie qui s'effondrerait. Il lui faudrait ensuite protéger son butin de la convoitise des autres bien sûr. Mais ce n'était pas la question. Pour l'instant, toute l'attention du prédateur était sur sa victime qui se débattait de plus belle.

Il crû avoir gagné lorsqu'elle se figea soudain. Elle était morte ? Enfin ?
NON !!! Le prédateur lâcha un feulement de terreur à son tour lorsque sa proie se retourna contre lui et parvint à le saisir elle aussi par le cou. Comment allait-il faire ?? Comment allait-il....

Boya détacha son fils de sa cheville en l'attrapant pas la peau du cou entre deux doigts

Il le monta à hauteur de ses yeux, un petit sourire aux lèvres.

"- Oui, tu es un grand prédateur mon cœur. Mais ma cheville n'est pas un lapin." L'estomac du renardeau blanc gronda lourdement. "Ha ! Notre grand prédateur à faim. Que dirais-tu de trouver ta maman pour qu'il te nourrisse ?"

Le renardeau miaula une fois encore. C'était si bas que Boya devait tendre l'oreille pour l'entendre. Son fils avait ouvert les yeux sur le monde depuis moins d'une semaine. Suffisant pour un renardeau comme lui pour déjà aller se perdre dans le jardin d'agrément qui s'ouvrait devait la chambre de ses parents. Il était encore si petit qu'il tenait au creux de la main de son père.

"- QingMing ! Ton fils à faim."

L'ancien maitre du Yin Yang prit son fils de la main de Boya pour l'installer dans ses robes pour qu'il puisse téter sans que le cultivateur ne doive interrompre son travail.

"- Il m'a mordu la cheville" Souriait Boya.

"- Tu saignes ?"

"- Un peu."

QingMing était fier.

Boya aussi.

Un grand prédateur à l'attaque.



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