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22 Février : Glace (Saint Seiya)

Il était le calme et le contrôle.

Il était l'iceberg sur l'océan déchainé.

Il était la froideur faite humain.

Sauf pour un autre homme.

Il était le devoir et l'assurance.

Il était la mesure et l'honneur.

Sauf entre ses bras.

Il était l'impassibilité et l'obéissance.

Il était celui a qui l'on fait confiance lorsqu'une mission délicate se présente....

Il était le verseau....

Son verseau...

Il était l'enthousiasme meme.

Il était l'énergie et la joie de vivre.

Il était le bonheur d'être juste là avec lui.

Jusqu'à ce jour...

Jusqu'à ce que le regard en face de lui se fasse froid meme pour lui.

Jusqu'à ce que les gestes tendres se fassent de plus en plus rares...

Alors il souriait encore et attendait.

Il fallait parfois un jour, une semaine ou un mois, mais Camus redevenait toujours aimant et affectueux, juste pour lui.
Il en avait l'habitude.

Il savait, il comprenait...

Lorsque les missions étaient dures ou douloureuses, son compagnon ne pouvait s'empêcher de se faire distant, comme pour le protéger....Ou se protéger lui meme... Peut-être... à moins qu'il ne puisse davantage supporter son enthousiasme et son énergie alors que lui meme se débattait avec des missions toutes plus difficiles les unes que les autres...

C'était le prix à payer pour être l'un des rares chevaliers d'or à peu près stable et capable de fonctionner à l'extérieur sans perdre la tête et finir par tuer quelqu'un par accident.

Meme lui (surtout ?), le scorpion, n'en aurait pas été capable.

Il était trop impulsif, trop franc... trop dangereux pour que Shion puisse lui faire confiance...

Même s'il n'en disait rien et n'en montrait pas plus, meme s'il en prenait son partit et attendait que son compagnon revienne vers lui, Milo haïssait ses périodes où camus s'éloignait de lui.

A chaque fois, la même angoisse lui étreignait le cœur.

Et si...
Et si, cette fois, il ne revenait pas.
Et si, cette fois, il lui disait adieu....

Et si.....

Le temps avait passé cette fois...
Les jours, les semaines et les mois.

La tendresse n'était pas revenue. L'affection non plus.

Camus n'avait cessé de s'éloigner, encore et encore, chaque jour davantage...

Il avait tenté de le retenir, de le faire revenir vers lui, de le séduire, une fois de plus. Il avait espéré qu'il reviendrait, qu'il lui expliquerait...

Mais rien, pas un mot.
Il avait reconnu le froid, il avait reconnu la distance...
La même que celle qu'il mettait entre lui et les étrangers. Entre lui et les autres. Entre lui et le monde....

Ce froid qu'il n'avait jusque là jamais ressentit. Ce froid qui lui avait été épargné et qui le dévorait à présent tout entier.

Le froid que leurs frères tous, sans exception, devaient subir.. Sauf lui, jusque là...

Ou allait donc son compagnon ? Pourquoi ne venait-il plus le voir le soir ? Pourquoi ne lui préparait-il plus rien ?

Leurs diners aux chandelles lui manquaient. Leurs nuits au chaud l'un contre l'autre lui manquaient....

Milo fixait ses pieds sans les voir.

Des larmes énormes menaçaient de rouler sur ses joues mais son orgueil les retenaient encore.

Shion lui souriait avec tristesse. Il était responsable du changement de Camus et le savait. La mission qu'il lui avait confié était la plus dure de toute. La plus dangereuse aussi. Et Camus était en train de s'y perdre.

"- Milo, j'ai fait ce que j'ai put pour lui mais je n'ai pas le lien émotionnel nécessaire pour le sauver."

Le scorpion releva les yeux avec un mélange d'angoisse et d'espoir.

"- Sauve le, Milo. Tu es le seul à pouvoir le sauver de lui-même."

Il n'en fallu pas plus pour que le jeune grec fuit la présence du pope en courant. Camus ne voulait plus lui parler, mais il le forcerait à l'écouter. Quitte à l'enlever du Sanctuaire et à ne le laisser revenir quand lorsqu'il serait redevenu lui-même.