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10 Mai : Joyaux (Saint Seiya)


Je devais avoir 6 ans lorsque je les ai vu pour la première fois.

Mon frère m'avait chargé sur ses épaules, du haut de ses quatorze ans pas encore trop usés pour me porter jusqu'au dernier temple, celui du pope.
A l'époque, comme maintenant, je n'avais jamais appelé un autre endroit que le sanctuaire : ma maison.

J'étais né dans les quartiers des domestiques. Comme mon frère. Comme lui, j'avais émit du cosmos par accident lors d'une bagarre pour de rire avec un des autres enfants de la domesticité.

Cela avait suffit pour sceller mon destin.
J'avais quitté les jupes de ma mère et la grande cuisine du rez-de-chaussée pour rejoindre la maison du Sagittaire.
J'aurais pu rejoindre celle du Lion directement mais mon prédécesseur était mort quelques semaines avant, me laissant sans maître.
Shion avait accepté la requête de mon frère d'être mon professeur. Aioros avait déjà quatorze ans. Il portait son armure depuis presque cinq ans et faisait la fierté de nos parents.
La mienne aussi.
Lorsque j'ai été choisit comme lionceau en devenir, mes parents resplendissaient de bonheur.

Maintenant que les guerres sont finies et que nous sommes tous en vie, peut-être serait-il temps d'aller les voir.... Ni mon frère ni moi ne les avons revu depuis qu'ils ont quittés le sanctuaire pour prendre leur retraite avec mes sœurs...

J'étais donc un petit bouchon curieux aux boucles châtaines trop folles pour êtres peignées et trop courtes pour se tenir.

Je n'étais sous la garde affectueuse de mon frère que depuis un an lorsqu'il est arrivé.

Au début, je l'ai prit pour une fille.

Il était vêtu de ce que je prenais pour une robe, il avait de longs cheveux blonds qui effleuraient le bas de ses épaules et il se pressait timidement dans les jambes de son maître.

Le vieillard aux cheveux blancs m'avait toujours impressionné, mais pas autant que le pope.

Shion avait une aura de calme tranquillité, de force que rien ne paraissait pouvoir ébranler.

Un peu comme un vieux lion qui n'a qu'à agiter sa crinière devant ses prétendants au trône pour les faire filer droit.

Le pope était immuable pour moi...pour nous... ce fut notre première erreur.

Mais je ne pensais pas à Shion la première fois que j'ai vu Shaka.

Non... Je pensais à Aurore, la princesse du conte. Celle qui se pique le doigt au rouet avant de sombrer cent ans dans le sommeil.

Je n'avais jamais rencontré quelqu'un de si blond !

Camus avait les cheveux d'un bleu vert bizarre, Milo bleu comme l'océan. Saga et Kanon de deux nuances de bleu, Mu parme, Aldé noir, Aphrodite azur, Shura noir, DM couleur de cendre...
Mais jamais je n'avais rencontré avant ce blond de soleil de midi, cette couleur de sable en plein soleil...

Rien que voir cette couleur me réchauffa le cœur comme jamais.

Je me rappelle avoir resserré mes petits bras autours du cou de mon frère.

Aioros s'est moqué de moi.

J'étais un petit lionceau déjà amoureux ou quoi ?

Je me récriais bien sur ! Comme n'importe quel enfant. Mais rétrospectivement, je ne puis qu'être d'accord avec ma grande saucisse timide de frère.
J'étais amoureux.
Au premier regard.

Ce visage à la fois grave et doux, ces cheveux de miel...
Et je n'avais pas encore vu ses yeux....

Shion nous fit tous entrer dans son temple, chevaliers et apprentis, pour nous présenter le dernier manquant à notre petit groupe.

Shaka, apprenti vierge.

Son maître insista longuement avant qu'il n'accepte d'ouvrir les yeux.

Je crois que c'est à ce moment que mon cœur s'est irrémédiablement attaché à ce glaçon blond.

Deux saphirs magnifiques qui semblaient voir jusqu'au plus profond de votre âme.

Deux lapis lazuli infinis qui n'appartenaient pas à notre monde.

A présent, tu somnoles doucement à coté de moi, allongé de tout ton long contre ma hanche.

Tes yeux entre ouverts me fixent, repus comme un gros chat qui a trop bu de crème.

Après nos étreintes, tu as toujours ce regard rêveur, un peu étonné et pourtant si charmant, si plein d'émotions et de tendresse...
je me dis parfois que tu ne gardes les yeux clos non pas pour concentrer ton cosmos, mais parce que tu n'es pas capable de contenir tes émotions.
Camus ne laisse rien passer.

Toi, si ton visage est un masque marmoréen, tes yeux sont plus vivants qu'une classe de maternelle devant un gâteau au chocolat.

J'effleure doucement la ligne de ta mâchoire du bout du doigt.

Ton visage ne bouge pas, mais tes yeux se remplissent de tendresse, de plaisir et d'un rien de désir.

Je connais si bien ton regard maintenant..
Ces deux joyeux d'azur ....


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