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30 Mai : Mission 7 (YYMDoE)



Boya sentait ses joues lui cuire. Il sentait les regards des autres invités sur lui. Il n'avait jamais aimé être au cœur de l'attention. Avec les années, son désintérêt pour la chose était devenu un véritable dégout. Il ne venait au Palais que contraint et forcé. Et voila qu'il se retrouvait au bras d'une créature qu'il pouvait être amené à tuer d'une minute à l'autre sur ordre de ses supérieurs. Enfin, pour ça, encore aurait-il fallu qu'il ait ses armes sur lui. Il n'irait pas loin avec l'aiguille à tricoter qu'on lui avait laissé.

Les lèvres de QingMing frémissaient doucement d'amusement.

Le visage mobile de Boya était un fascinant mélange de douceur et de colère. Les émotions passaient si vite dessus que même lui peinait à les suivre. Les doigts sur son bras se crispaient régulièrement en fonction des réactions du jeune chasseur.

"- Connaissez-vous tout ces gens, Boya Daren ?

"- La plus part, au moins de vue." Gronda le jeune homme.

QingMing croisa le regard du Shifu de Boya.

"- Pourriez vous me parler d'eux ? Je suis nouveau en ville après tout"

"- Qu'est ce que vous voulez de la Capitale ? Cette ville pue. A tous les points de vue" Insista Boya à la grande surprise de son professeur. C'était bien la première fois que Boya se permettait ainsi un avis, d'autant plus à un inconnu.

"- Pouvez-vous m'en dire plus ?" Insista Qing Ming.

Boya souffla fortement par le nez. Il haussa les épaules, foudroya du regard une matrone qui semblait dégoutée par la main de Boya sur le bras de QingMing. Avec son mauvais caractère

naturel, Boya eut envie de lui voler dans les plumes. S'il n'avait pas sentit le regard de son Shifu sur sa nuque, il ne s'en serait pas privé. Lorsque son cavalier forcé le tira sans pudeur un peu plus étroitement contre lui, Boya résista une seconde avant de se laisser dignement faire. Le regard noir de la matrone était à présent assassin mais dirigé vers QingMing qui souriait à la vieille dame avec une évidente satisfaction.

Le corps de QingMing était aussi chaud que moelleux contre celui de Boya. La créature était bien en chair. Mais sous ce qui aurait pu être prit pour du laisser-aller autant que la preuve de son aisance financière et de la détente au quotidien, Boya pouvait sentir des muscles aussi puissants que les siens .

Un frisson remonta encore dans son dos. Ces réactions ambivalentes qu'étaient les siennes commençaient à fatiguer grandement le chasseur.

Boya avait soudain envie de mordre QingMing. Ca faisait des années qu'il n'avait pas eut envie de mordre quelqu'un. Quand il était petit, c'était le premier reflexe et la seule défense de l'enfant. Il avait mordu son géniteur plusieurs fois pour protéger sa mère de ce qu'il voyait comme de la violence contre elle. Une fois arrivé à Jing Yun, il avait continué à donner de la mâchoire jusqu'à avoir d'autres armes à sa disposition.

Et voila que près de vingt ans plus tard, il avait à nouveau envie de passer sa violence avec ses dents. Il sentit soudain qu'on l'entrainait vers le sol. Pendant une seconde, il se rebella avant de réaliser qu'ils étaient devant l'Empereur. Il s'inclina devant celui qui était son grand oncle pendant que Qing Ming se prosternait rapidement.

"- Ainsi donc mon neveu s'est enfin trouvé un soupirant ?" Souriait l'empereur. "Puis je préparer le mariage ?"

Boya faillit hurler mais QingMing lui grilla la politesse.

"- Nous n'en sommes pas là, Majesté. Boya Daren à eut la générosité d'accepter mon invitation mais nous en sommes encore à nous découvrir."

L'empereur paru déçut un instant mais se repris rapidement.

" - Alors je vous laisse à votre soirée. Je connais bien Boya, Anbei QingMing. Il mérite qu'on prenne soin de lui." La menace voilée était claire.

Boya faillit s'étouffer d'outrage mais s'inclina pour remercier de la protection inutile.

Derrière eux, le Shifu de Boya était inquiet. Il n'avait pas anticipé l'approbation de l'Empereur. Il risquait de vouloir pousser à la roue, ou pire, choisir lui-même une épouse pour Boya si ca ne marchait pas ici. Le chasseur ne le supporterait pas.

Une fois le couple sauvé de l'auguste présence impériale, QingMing repris la main de Boya dans la sienne.

"- Maintenant que les obligations sont finies, que diriez vous de nous amuser un peu ? Il avait des nobles à terroriser. "J'ai de l'argent à récupérer."



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