WriYe

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15 Avril : Chaleurs

Cette fois, Boya ne se laisserait pas refouler par les Shishen de QingMing. Il ne savait pas ce qu'il avait fait. Il ne savait meme pas pourquoi son ami ne voulait plus le voir. Boya avait beau y réfléchir, leur dernière rencontre n'était pas différente des autres. Ils s'étaient séparés en plaisantant, comme à chaque fois. Boya avait hâte de revoir son ami à peine séparé de lui.

Lorsqu'il était revenu, on l'avait chassé. Poliment mais on l'avait chassé quand même. QingMing n'était soit disant "pas là".

Les deux fois suivantes, ca avait été la même chose.

Boya n'en avait rien pensé au début. QingMing restait un maître du Yin Yang, il lui arrivait de retourner à son temple et de partir en mission. Pourtant, il le prévenait à chaque fois normalement. Pas cette fois.

A force, Boya s'était inquiété. Puis mis en colère. Boya était blessé par le rejet inattendu et sans explication. Alors comme toujours quand il était blessé, il se mettait en colère.

Qu'avait-il fait pour que QingMing le rejette ainsi ?

Maintenant, au bout de plusieurs semaines sans pouvoir voir son seul ami, il était juste suppliant. Il voulait le voir. Il avait BESOIN de le voir.

C'était pour ca qu'il s'était faufilé en pleine nuit dans la Maison. A cette heure ci, tout le monde dormait. Normalement.

Boya avala sa salive. il sentait la présence de QingMing dans sa chambre. Juste une porte le séparait de son ami.

"- Qu'est-ce que vous faites là, Boya Daren." la voix de Xue TianGou était glaciale.

"- Je ne partirai pas sans avoir vu QingMing."

"- Il ne vous recevra pas."

"- Qu'il me le dise lui-même." Siffla le chasseur, la main sur son arme.

Il ne voulait pas faire de mal aux shishen de son ami mais il n'accepterait pas plus longtemps d'être repoussés

" - Soyez raisonnable, Boya Daren.

" - Je veux juste être sûr qu'il va bien !"

Le ton suppliant de Boya fit hésiter juste assez le tengu pour que le chasseur le déborde et force le passage dans les appartements de son ami.

Une odeur forte et agressive, sucrée et écœurante tout à la fois lui monta au nez.

"- Qu'est ce que..."

"- Sortez avant qu'il se rende compte que vous êtes là !" Siffla le shishen avec inquiétude

Mais Boya n'avait que faire de son avis. Il s'enfonça davantage dans la pièce. Quelque

chose bougea qu'il mit de longues secondes à analyser. La masse blanche ne pouvait être

que Qing Ming. Mais ce n'étaient pas des robes de soie qui couvraient son ami. C'était des poils

"- Que... QingMing?"

La masse blanche bougea. Pendant une seconde il cru qu'il allait lui sauter dessus mais finalement, le démon renard recula avec un gémissement.

"- Boya Daren, vous devez partir. S'il vous plait !" Supplia Xue TianGou visiblement effrayé pour lui.

"- Qu'est ce qui lui arrive ?" l'odeur le heurta plus fort. "Il est en chaleur..."

"- Vous devez partir. Sinon, je ne réponds plus de rien." Insistait le shishen.

La masse de poils tremblait de plus en plus.

Boya réalisa brutalement ce qui se passait.

QingMing se retenait. Il se retenait de toutes ses forces de lui sauter dessus.

"- Qing Ming..."

Le gémissement du renard lui serra le cœur. Sans réfléchir davantage, Boya s'agenouilla

pour prendre le museau de QingMing entre ses mains. S'en fut trop pour le renard qui le renversa sur le sol pour le couvrir de son poids. Boya resta paralysé une seconde.

"- Boya Darren ?

"- Tout va bien, Xue TianGou.

"- Il va... Il veut...

"- Je sais." Coupa le chasseur. "Tu peux nous laisser. Tout va bien." Insista encore Boya.

Le shishen hésita encore. Il avait parfaitement conscience de ce a quoi il allait abandonner l'humain.

"- Boya Daren."

"- Va-t'en !" Ordonna le chasseur alors qu'il enfonçait ses doigts dans l'épaisse fourrure de son ami.

Le renard démon lui bavait dessus et haletait furieusement. Tout son corps tressaillait dans une tentative désespérée de ne pas dévorer son ami. Il le voulait si fort ! Tellement fort que sa présence près de lui avait déclenché ses chaleurs pour la première fois de sa vie.

Une fois seul avec QingMing, Boya passa ses bras autour de son cou.

"- Tout va bien, QingMing... Tout va bien... Je suis là..."

Il ne put retenir un sifflement de douleur lorsque les crocs de QingMing s'enfoncèrent dans son épaule.