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26 Janvier : Génération

Wen Ning avait un pauvre sourire aux lèvres.

Les deux cultivateurs avaient été inhumés ensembles.

Lorsque Wei Wuxian avait commencé à s'affaiblir à l'hiver de sa quatre-vingt huitième année après avoir été ressuscité, le revenant avait su, comme tous les Lan sans doute, que Lan Wangji ne survivrait pas longtemps au départ de son époux. Même si lui était encore physiquement dans la force de l'âge, il avait le cœur trop blessé pour supporter encore de vivre sans son Wei Ying.

Les deux hommes s'étaient affaiblit ensembles. Il n'avait pas fallut longtemps aux guerrisseurs de la secte pour comprendre que Wangji donnait ses forces à Wuxian pour tenter de le garder en vie le plus longtemps possible.

Ils s'étaient éteint la même nuit. Personne n'avait cherché à savoir qui était mort le premier ou s'ils s'étaient aidés l'un l'autre.

De leur génération, Wen Ning était maintenant le dernier.

Tous étaient morts. Jiang Waning était mort en sauvant la vie de son neuveu il y avait une vingtaine d'année. Lan Xichen était mort de chagrin, égoïste et passif jusqu'au bout.

Nie Huaisang était sans doute, avec Wei Yin, celui qui avait eut la mort la plus tranquille. Il avait vengé son frère, il avait réussi avec l'aide de son ami à modifier la cultivation de sa secte, il avait adopté et élevé plusieurs enfants dont celui qu'il avait désigné comme héritier de sa secte. Il était mort dans son lit, peu après ses soixante dix ans.

De la génération d'enfants qui avaient subit la guerre, il n'en restait plus un seul.
A part lui.

De leur génération sacrifiée par la cruauté, l'égoïsme et l'hypocrisie de la génération précédente, il était le dernier. Quand il en aurait assez, il avait l'artefact qui lui permettrait de séparer définitivement son âme de son corps. C'était le dernier cadeau que lui avait fait Wei Wuxian.

Wen Ning ne tarderait pas. Encore quelques années, quelques décennies peut-être, juste le temps que A-Yuan s'éteigne lui aussi et il les rejoindrait tous.

Un pauvre sourire lui monta aux lèvres.

Maintenant qu'il était seul, avait-il le droit de noter sur ses mémoires ce qu'il pensait vraiment des morts ? N'était-ce pas leur manquer de respect ?

L'hypocrisie crasse des Lan meme s'ils avaient sauvé A-Yuan. La stupidité et l'aveuglement de Lan Xichen, des travers rédhibitoires pour un politicien. La cruauté malsaine de Lan Qiren qui se croyait au-dessus des régles qu'il professait jusqu'à la nausée.

Lan Wangji et son attachement malsain envers Wei Wuxian.

Le désespoir de ce dernier d'être accepté par quelqu'un au point de s'être convaincu d'aimer son mari même si Wen Ning en doutait. Le Cultivateur Démoniaque aimait trop sa liberté et son indépendance pour se laisser enchainer comme il l'avait été par la Secte Lan et pas le soi-disant amour de son mari.

Les Lan n'aimaient qu'une fois. C'était ce qui se disait. Ils aimaient de manière absolue, destructrice et surtout, totalement égoïste.

Comme le père des deux Jades avait épousé de force sa femme après lui avoir fait porter le chapeau du meurtre qu'il avait commis pour avoir une raison de la garder avec lui.

Comme Xichen qui avait été incapable d'accepter que Jin GuangYao était celui qui était le vrai responsable de tous leurs malheurs depuis la mort de Wen Ruhoan.

Comme Qiren qui avait haït Wuxian depuis qu'il avait appris son existence parce que sa mère l'avait repoussé.

Wen Ning n'avait pas été très étonné quand il avait eut la preuve que Qiren avait été avec Wangji quand celui-ci, du haut de ses cinq ans, avait rencontré Wei Ying. Il avait reconnu l'enfant. Il savait pour la mort de ses parents. Et juste par rancœur, il l'avait abandonné dans les rues de Yilling.

Wen Ning avait beaucoup apprit de Nie Huaisang. Il avait mis ses enseignements à profit.

Si les circonstances avaient été différentes, ils auraient pu être très proches.

L'avant dernier Wen était heureux que le chef du clan Lan soit A-Yuan. Plus aucun dirigeants de la secte n'aurait cette tare mentale qui consistait en une possessivité dégoutante et égoïste sous couverts d'appeler ça de l'amour. Il savait qu'il n'était pas le seul à en être soulagé. Plus d'un Lan était heureux d'avoir sur le trône de la secte un homme doux, intelligent mais à la rigueur morale extrême, héritée étrangement du Patriarche de Yiling et non d'un de ses parents Lan.

Un petit sourire était monté aux lèvres bleuies de Wen Ning. La nouvelle génération, assez vieille pour être arrière-grand-père maintenant, avait été un soulagement après la pourriture qu'avaient été les deux précédentes générations.

Même Jin Lin avait murit et s'était détaché de son oncle Jiang et de sa violence amère, incapable qu'il était de reconnaitre ses torts et d'assumer ses erreurs.

Wen Nin serra la poche Qiankun qu'il avait dans la main. A chaque fois qu'un "ancien" mourrait, il récupérait discrètement les artefacts de sa vie. Les derniers étaient Bichen, Wangji et ChenQing. Toutes les recherches du Cultivateur Démoniaque avaient été récupérées et mises à l'abri. Il ne restait rien de ses écrits à part ce qui était déjà dans le domaine public. Avec l'aide de Sizhui et Jingyi, il avait expurgé la Bibliothèque Lan de la moindre note. Même la Bibliothèque Interdite avait été expurgée. Il ne restait plus rien, nulle part.

"- Tu vas partir, Ning Shushu ?"

Le chef de secte Lan allait sur son siècle maintenant. Il donnait l'impression d'avoir la petite quarantaine.

"- Je veux aller mettre tout ça à l'abri. Ensuite, je reviendrais ici pour atteindre." Pas besoin de spécifier quoi.

"- Tu sais où aller ?"

"- J'ai une idée. Je ne sais pas combien de temps ça me prendra."

"- ... la montagne de Baoshan Sanren ?"

"- Qui mieux qu'elle pour faire disparaitre tout ça ?"

A-Yuan eut un doux sourire.

"- Avant de partir, prends peut-être aussi le guqin de Lan Yi. Au pire, il sera une bonne offrande pour l'Immortelle."

Le mort-vivant approuva.

Il serait partit au matin, laissant derrière lui les scories de deux générations qui n'auraient jamais du fouler la terre.