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4 Mai : Anosmie (DragonLance)


J'aurais pu écrire du StarWars. J'ai essayé mais rien ne venait alors... On réveille les morts ! Depuis quand j'ai pas écrit sur ce fandom ? 20 ans ? Pas loin.

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Caramon suivait son frère comme il l'avait toujours fait

Malgré tout ce qui pouvait les séparer, malgré les années, les guerres, la haine même entre eux, Caramon ne pouvait que suivre son jumeau. Malgré tout ce qui c'était passé, malgré les horreurs que son frère lui avait fait subir, il n'avait jamais désespéré réellement qu'il finirait par redevenir un type bien.

Tous leurs amis lui avaient dit et répété que c'était peine perdue. Tous avaient tenté de le convaincre qu'il n'y avait rien à sauver chez le froid et cruel mage noir.

Mais ils ne le connaissaient pas comme lui. Ils ne le voyaient que comme l'apparence qu'il voulait montrer aux autres.

Ho, Caramon avait perdu ses illusions sur son frère. Il savait qu'il était cruel et qu'il se fichait totalement de lui et de leurs "amis". Enfin, Caramon ne pouvait reprocher à Raistlin ne regarder de regarder les autres avec le même mépris qu'ils en avaient pour lui. L'ainé des jumeaux aurait voulu pouvoir argumenter qu'ils étaient "leurs" amis. Mais avec le temps, il avait réalisé que ça n'avait jamais été le cas. Tanis, Sturm et tous les autres étaient ses" amis. Pas ceux de son frère. Ils n'orbitaient que marginalement près de Raistlin, parce que Caramon était la. Sans lui, jamais ses amis ne se seraient approchés de son petit frère. Ils avaient toujours craint sa langue acérée, son caractère acerbe et son cynisme débridé autant que son silence. Ou son regard glacial.

Avant même que Par-Salian ne montre une cruauté qui dépassait tout ce que Caramon aurait imaginé et ne change irrémédiablement son petit frère, Raistlin avait toujours été un homme distant, froid et calculateur.

Mais avant... Avant, il ne voyait pas son frère que comme un outil. Il restait persuadé que c'était le désespoir de son Epreuve qui avait cassé quelque chose dans le cœur

et la tête de son frère. L'Epreuve n'était pas censé être une mise à mort Pourtant, c'était ce que Par-Salian avait prévu pour son cadet. Il n'avait dû la vie sauve qu'à son pacte avec Fistandantilus. Si ce n'était pas volontaire de la part du vieux mage blanc, il aurait dû prendre sa retraite et s'étouffer avec.

Son frère était devenu le monstre qu'il était à cause d'eux. Ils avaient attisé les braises de la cruauté et de la destruction qu'il y avait déjà tout au fond de son frère depuis sa naissance. Des braises qui avaient déjà consumés leur mère. Des braises qui avaient été entretenus chez Raistlin par la méchanceté ordinaire des habitants de Solace envers un enfant né différent

Caramon savait que son frère n'était pas un type bien. Il avait plus d'une fois subit sa méchanceté. Mais il savait aussi qu'il n'était pas totalement pourri.

Tout au fond, il restait un peu du frère qu'il avait été fier de suivre et de protéger de son mieux. Tout au fond, il restait quelque chose de son jumeau.

Sinon, que feraient-ils ici, dans cet égout à ciel ouvert qu'était le village des nains de ravin? Sinon, pourquoi son frère serait-il à genoux dans la boue sans se soucier une seconde de l'odeur horrible qui montait partout autour d'eux comme s'il n'était pas capable de la sentir Sinon, pourquoi son frère verserait-il des larmes en berçant dans ses bras la petite naine des ravins mourante qu'il ne pouvait sauver.

"- Cure de lézard, toujours bien pour les poumons." Souffla doucement Boupou alors même qu'elle luttait pour prendre une inspiration, vaincue comme tout son clan par la grippe magique qui menaçait d'éliminer la race entière des nains.

"- Je suis désolé, ma petite. Cette fois, même une cure de lézards ne suffira pas." Le plus puissant mage noir que Krynn ait porté tentait de sourire malgré ses larmes.

"- Tou... Toujours bien..." Insistait la petite créature puante dont la seule présence souillait les robes de velours précieux de Raistlin

Caramon déglutit plusieurs fois dans l'espoir de faire disparaitre l'odeur odieux des corps en

décomposition et le gout de la mort qui lui serrait la gorge. La pauvre naine était la dernière de son village e à survivre. Tous avaient succombé à la peste magique qui les avait ravagés. Même les plus jeunes nanillons. Même les plus forts des "guerriers". Il ne restait plus que la "guérisseuse" qui s'accrochant aux manches de son frère.

Caramon avait un gout de cendres sur la langue. Nombreux étaient ceux qui criaient vers la Tour de Palanthas et son locataire mais il suffisait de voir la peine de son frère pour être certain que ce n'était pas lui le responsable. Raistlin n'aurait pas risqué la vie de la petite naine de ravin. Ce n'était pas le genre d'erreur que Raistlin commettait.

"- Je suis désolé, ma petite." Murmura encore le puissant sorcier avant de poser le corps qui refroidissait déjà.

Il se redressa lourdement, la puanteur accrochée à ses robes sans qu'il ne la sente. Malgré son jeune âge relatif, Raistlin avait déjà les articulations douloureuses.

Etrangement, il n'avait pas toussé une seule fois depuis leur arrivée.

"- Viens Caramon."

Son ainé le suivit avec empressement comme un chiot perdu jusqu'à ce qu'ils se soient éloignés assez du village déserté.

"- Raistlin? Qu'est-ce que tu..."

Le sorcier ne répondit pas mais il n'en avait pas besoin. La boule de feu qu'il venait d'invoquer était une réponse en elle-même. Ce qui restait du misérable village disparu dans une tornade de flammes.

Caramon se mordit la langue. Il craignait que la tornade ignée eût emporté avec le village le peu d'humanité qui pouvait rester à son frère.

"- Raistlin?"

"- J'ai un sorcier à trouver" La voix de son jumeau état douce. Beaucoup trop douce. Si infiniment douce qu'un frisson de terreur remonta dans le dos de Caramon.

Le responsable aurait mieux fait de se laisser tomber sur la plus proche épée. Sa fin serait plus douce que celle que lui réservait son frère quand il mettrait la main sur lui. Pas une seconde Caramon ne doutait que Raistlin le trouve.

"- Tu vas le tuer ?"

"- Non."

Et dans la bouche de Raistlin Majere, c'était pire.

Si infiniment pire.



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