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15 Mai : Amertume (YYMDoE)


QingMing camouflait de son mieux son sourire amusé.

Boya protestait mollement contre ce que lui faisaient subir son ami, son shifu et tous ceux qui s'approchaient de lui depuis quelques jours.

Le demi-démon l'aida à se redresser sur son lit pour lui faire avaler encore un peu du bouillon amer qui avait déclenché l'inattendue diatribe protestataire du chasseur.

Le pauvre homme fut bien forcé d'avaler encore quelques gorgées avant de repousser le bol et de protester plus fort malgré ses muscles épuisés et ses mains tremblantes.

"- C'est dégoutant ! QingMing ! Je veux pas boire encore de ce machin ! Tu veux me tuer en fait ! Je savais bien que tout le monde m'en voulait !" Boya en avait les larmes aux yeux.

Il se mit à pleurer comme un gamin à la grande surprise des gens présent dans la chambre.

"- Il est vraiment pas bien." Soupira Sha ShengShi en apportant une petite bassine d'eau tiède.

QingMing aida le Shifu de son ami à laver Boya qui transpirait comme un bœuf.

"- Je n'ai plus vu Boya malade depuis son neuvième anniversaire." Personne ne savait comment le pauvre homme avait réussit à attraper la grippe monstrueuse qui le clouait au lit depuis plus d'une semaine maintenant.

Les guérisseurs avaient même eut peur de le perdre quelques jours plus tôt. C'était la raison de la présence de QingMing, et surtout de MiChong. Elle était peut-être une frêle petite démone mais elle était plus vieille que tous les guérisseurs du temple. Elle avait vu assez de malades et de blessés pour ouvrir sa propre école. Alors quand Boya avait commencé à perdre ses forces et à délirer, ils avaient fait appeler le nordiste pour qu'il vienne aider son ami.
La simple présence du prêtre en blanc avait grandement calmé le chasseur ce qui était déjà un bon point.
MiChong l'avait examiné pour finir avec un diagnostique inattendu. Boya avait attrapé la grippe aviaire.

Une fois qu'il serait guérit, un certain poulet géant allait devoir répondre de bien des choses.

En attendant, QingMing partageait son temps entre rassurer Boya, le bercer dans ses bras, soulager sa fièvre et lui faire avaler le bouillon dégoutant que MiChong lui préparait. Le médicament puait déjà la mort mais avait un gout encore pire. Boya devait en boire au moins deux litres par jour. Y parvenir était une épreuve quotidienne. A mesure que Boya reprenait des forces, il se rebellait de plus en plus contre ce qu'on le forçait à boire.

QingMing ne pouvait que le comprendre. Malheureusement, tant que son ami aurait de la fièvre et qu'il tousserait, il devrait continuer à boire son médicament.

C'était malgré tout la première fois que Boya se mettait à pleurer de frustration, d'épuisement nerveux et de colère mêlés.

Ils changèrent sa robe de nuit trempée de sueur. Pendant que QingMing et le Shifu de Boya lavaient le jeune homme, Sha ShengShi avait changé la literie. Des serviteurs du temple laveraient tout plus tard.

Un soupir de soulagement échappa à Boya une fois qu'il fut à nouveau assis dans son lit avec une épaisse couche de coussins dans le dos. Il fallait qu'il reste à moitié assis pour ne pas s'étouffer avec sa toux.

QingMing s'assit sur le bord du lit, son bol de médicaments à la main.

"- Boya, je suis désolé. Il faut que tu en boives encore."

Les larmes revinrent dans les yeux du chasseur.

"- J'en peux plus, QingMing."

"- Je sais, je suis navré. Mais tu vas déjà mieux."

"- Si vous ne toussez pas plus de dix fois d'ici demain matin, nous pourrons passer à un médicament moins dégoutant." Promis MiChong.

Elle ne lui donnait pas ca pour le plaisir. Ses poumons avaient faillit d'autodévorer après tout.

"- Et il vous faudra faire des fumigations."

"- Je veux bien n'importe quoi pour ne plus boire ce truc."

QingMing le serra gentiment contre lui.

Il prit une gorgée du machin pour partager la souffrance de son ami. Les larmes lui montèrent aux yeux. Il s'attendait à quelque chose d'amer mais pas à ce point !!! Il reprit une gorgée avant de proposer le bol à son ami qui avala le reste sans plus protester malgré ses frissons de dégout. Si QingMing partageait sa souffrance, il pourrait tenir encore un peu.



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