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27 Avril : Acceptation (YYMDoE)



Boya était retourné à son temple dans la plus grande panique. Son Shifu l'y attendait. Boya

lui avait dit ce qu'il allait faire et avec qui.

Son Shifu avait bien vite compris la tendresse que son élève avait pour le nordiste. Lui qui pensait que son élève était incapable de ressentir de l'intérêt pour qui que ce soit avait été soulagé de le voir attiré par quelqu'un. Il aurait préféré que ce quelqu'un soit une femme dans l'espoir d'avoir des petits enfants, mais ce qu'il voulait avant tout était que son élève soit heureux.

Comme Boya, il avait lu les documents fournis par Qing Ming sur les renards célestes. Il avait aidé son élève à faire des recherches pour confirmer, ou non, ce que le nordiste leur avait fournis. Il avait encouragé son élève à rencontrer son ami et à lui demander de voir sa forme Vulpine.

Voir Boya rentrer ainsi en panique lui creva le cœur. Qu'est ce qui s'était passé ? Ho, il pouvait l'imaginer mais il en était triste.

"- Boya ?"

"- Je n'ai pas pu. J'ai prit peur et..."

Boya fondit silencieusement en larmes.

Son Shifu le pris dans ses bras, désolé.

"- Tu ne l'as pas blessé au moins ?

Boya secoua la tête.

"- Non. Je suis parti. J'avais mes armes à la main et.... Il est si grand, Shifu.. Plus grand

qu'un cheval." Malgré la peur évidente, il y avait aussi de la fascination dans la voix du jeune homme.

"- Si grand que ca ?"

"- Plus grand qu'un cheval." Insistait encore Boya. "Efflanqué comme un gamin aussi. Il ne prend pas soin de lui même". Maintenant que QingMing n'était plus sous son nez, Boya reprenait lentement son calme. Sa réponse de fuite était celle d'un petit garçon terrifié qui n'avait jamais réussit à guérir de ses angoisses. "Son poil est pelucheux mais tout collé par plaque. Comme s'il n'avait jamais été brossé et que toutes ses mues étaient restées les unes sur les autres !" le ton était clairement désolé pour lui malgré les frissons de crainte que penser à un renard lui faisait monter dans le dos

Son Shifu restait silencieux. Il laissait Boya exprimer tout ce qui bousculait aussi bien sous son crâne que dans son cœur.

"- Ce n'est pas lui que je voyais, Shifu. c'est la renarde qui a tué ma mère. J'avais envie de lui faire mal. Et en même temps, J'avais peur de lui faire mal." Le jeune homme se prit le front dans les mains. Il avait si peur. Il avait tellement envie de tuer. Il avait envie de toucher, de brosser cette fourrure abimée jusqu'à ce qu'elle soit toute propre et toute douce. Il avait envie d'effleurer la petite truffe noire tachée de rose, toute mignonne et toute adorable. "Et ces grosses papattes !! Avec des griffes qui pourraient éventrer un ours."

Boya en avait les larmes aux yeux, tiraillé, ballotté entre peur et envie, colère et désir.

Son Shifu lui colla soudain une gifle monstrueuse qui coupa brutalement le début de déviation de Qi qui menaçait.

Boya essuya machinalement le sang qui coulait de son nez. Il se sentait soudain absolument épuisé.

"- Boya ? Ca va ?"

"- Shifu ?

"- Tu as faillit faire une déviation, Boya.

"- ...Ho...

Le vieux maitre le laissa se reprendre en paix pendant qu'il leur préparait du thé pour tous les deux. Boya accepta la tasse avec reconnaissance. Le liquide chaud lui fit un bien fou. Les yeux clos, Boya se laissa aller en arrière dans les coussins. Il voyait encore derrière ses paupières closes la forme semi humaine de Qing Ming, son visage marqué par un mélange de

crainte, d'espoir et de retenue. Il voyait sa forme animale si énorme et monstrueuse... non,

pas monstrueuse. Il n'y avait rien de monstrueux dans la forme de QingMing. Un monstre était laid et dangereux. le nordiste n'était aucun des deux. Il était juste grand, poilu et très sale. Malgré la peur, Boya est soudain très envie de prendre une brosse pour le nettoyer de la tête aux pattes.

Il se frotta encore le visage en grognant.

La peur lui serrait toujours le ventre. Pourtant... pourtant il voulait retrouver son ami !
Mais il avait fuit comme un lâche. Après ca, jamais QingMing ne voudrait le revoir, il en était sur.

Il se retrouva à pleurer encore comme un veau sur l'épaule de son maître, désespéré d'avoir détruit toutes ses chances de revoir son ami.



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