WriYe

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11 Juin : Mission 8 (YYMDoE)

Boya suivait son rendez-vous forcé avec un mélange d'irritation et d'amusement croissant.

Il ne savait toujours pas ce qu'était la créature mais il naviguait parmi la cours et ses membres avec une aisance remarquable. Boya était fasciné par sa facilité à transformer les compliments en sourdes menaces et les moqueries en tranquilles remontrances affectueuses.

Le chasseur ne savait pas sur quel pied danser avec lui.

Derrière les deux hommes, son Shifu et les deux maitres qui accompagnaient Boya suivaient de loin tout en observant leur client avec attention. Pas plus que Boya ils ne savaient s'il était un démon, un esprit, un cultivateur étrange ou carrément un immortel sous couverture. Toutes ces propositions pouvaient aller autant qu'aucune.

Boya s'accrochait à l'idée qu'il était forcement un démon. C'était plus simple. Plus simple parce que la fascination de Boya commençait à ressembler de plus en plus à un véritable intérêt qu'il ne pouvait se laisser aller à avoir.

A mesure que QingMing faisait le tour de la cour pour se présenter, certains reconnaissaient son nom. Et avec son nom, c'était la réalisation de l'argent qu'ils lui devaient. Ou des services qu'ils avaient à lui rendre.

Boya avala sa salive. QingMing était riche de ses manipulations et des dettes qu'il accumulait. Mais s'il ne faisait pas attention, il finirait par devenir un ennemi à abattre pour les nobles. Avoir un ennemi commun à qui ils devaient de l'argent était bien la seule chose qui pouvait réellement les unir momentanément.

"- Anbei QingMing."

"- He Shouyue Daren."

Boya sursauta. Les deux hommes se connaissaient ? Et... Le Prêtre Impérial souriait ??? C'était bien la première fois que quiconque lui voyait une émotion au visage à celui là ! Enfin, il avait aussi son expression d'amoureux transi quand il voyait la Princesse Fangyue, mais la Princesse était aussi énamouré de lui que l'inverse. Le Palais entier se demandait quand le Prêtre Impérial trouverait le courage de demander sa main à la Princesse. Elle avait beau être affreusement loin dans la famille impériale, elle restait dépendante de son Impérial d'oncle.

"- Je crois n'avoir jamais vu le jeune Boya aussi plein d'énergie que ce soir." Souriait l'homme.

"- J'avoue m'être totalement fracassé la coquille sur ce jeune chasseur." Souriait lui aussi QingMing.

Boya aussi bien que son Shifu et ses frères avaient haussé une oreille. La coquille ? la créature était-elle avienne ?

"- Vous prenez des risques, QingMing. Boya est le meilleur chasseur de JingYun. Il pourrait vous tuer sans peine." Boya eut un peu honte de se sentir se redresser, fier de ce commentaire.

"- Je crois qu'il a eut plusieurs fois très envie de me mordre ce soir."

"- Ne vous faites pas d'illusion, QingMing. Je connais Boya depuis qu'il est haut comme trois pommes à genoux. Mordre est son premier reflexe de défense. Il n'a aucune idée baroque comme vous pourriez en avoir. Alors cesser d'agiter vos queues."

Ses queues ? Un renard ? Ou un oiseau ?? Bon sang mais qu'est ce qu'il était ???

"- Arrêtez de parler comme si je n'était pas là !" Aboya Boya, furieux.

Les lèvres de He Shouyue frémissaient d'amusement. Il pouvait reconnaitre qu'ils n'étaient pas très gentils avec le chasseur qui se retourna sur QingMing pour le foudroyer du regard. Il y avait un tel feu dans ses yeux qu'il se sentit fondre sous les prunelles si noires qu'elles en étaient presque rouges.

"- Et vous ! Vous êtes quoi à la fin !!! J'en ai assez de ne pas savoir !"

Le sourire de QingMing se fit plus large.

"- Mon père était humain et ma mère un renard céleste."

Boya en resta bête. Il lui avait répondu ? Il lui avait suffit de demander ?? Il ne réagit pas quand QingMing reprit sa main dans ses siennes pour effleurer ses doigts de ses lèvres.

"- J'espère que vous n'avez rien contre un demi-esprit." Souffla encore QingMing à son oreille.

Boya s'empourpra affreusement mais ne retira pas sa main.
Un demi-esprit hein ?
Qu'est ce qu'il faisait chaud soudain.

Le ricanement du Prêtre Impérial le fit rougir encore plus. C'est lui qu'il avait envie de mordre tout d'un coup. Au mollet.