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8 Juillet : Assassinat(YYMDoE)


La tentative n'était pas si inattendue que ca. Il fallait même être honnête, elle ne l'était pas du tout.

La seule chose qui l'était vraiment était plutôt le temps qu'elle avait mis à se produire. Boya n'était pas naïf. Même si son sang impérial était plus léger qu'une plume de canard lâchée pendant une tempête, il restait un Prince. Un Prince qui avait participé à sauver l'Empire ce qui le qualifiait bien davantage pour le trône que nombre de princes plus proches de la lignée mais dont le seul fait d'arme se limitait à leur nombre de concubines et à la taille des fêtes qu'ils organisaient.

Boya l'avait pourtant crié sur tous les toits! Il ne voulait PAS être Empereur. Jamais. Never, Walou, peau de balle! Ne pouvait on respecter ses choix et ne pas l'entrainer dans cette course au trône qui ne l'intéressait pas ? Visiblement, non. Certains avaient commencés a faire campagne en son nom même après qu'il les ai dénigrés en public. D'autres voyaient dans ses circonvolutions autant que dans ses cris de refus la preuve qu'il voulait le trône mais voulait aussi passer pour un type bien qui n'accepterait que la mort dans l'âme pour le Bien de la Nation.

Peu comprenaient que Boya voyait dans le trône un ennemi naturel qu'il aurait fait cramer avec plaisir si on le forçait à poser son cul dessus.

Et voila qu'il se trouvait confronté à une douzaine d'assassins embauchés spécifiquement pour le suicider. Comme s'il allait obéir. Encore moins obéir à son géniteur.

Boya ne répondit même pas à leurs ordres pas plus qu'il ne toucha la lettre signée de la main de son géniteur lui ordonnant de mettre fin à ses jours. Il ne répondait plus à l'individu depuis qu'il avait fait assassiner sa mère. Boya en était certain à présent. Il avait réussi à remonter jusqu'à la renarde coupable avec l'aide de QingMing. La confronter avait été difficile. Comprendre qu'elle n'était qu'une lame à vendre plus encore. Avoir la preuve que son père était coupable... Il n'avait pas tué la renarde malgré son envie. Elle avait juste fait son boulot. Son traumatisme personnel n'était que cela, personnel. Ça avait été la triste clôture du pire moment de sa vie. Boya avait passé les semaines suivantes chez son ami pour remonter la pente. Il n'aurait jamais pensé s'effondrer ainsi. L'un des piliers de sa personnalité avait été détruit sous ses yeux. Encore avait-il la chance d'avoir QingMing pour le soutenir. Il en était sortit plus stable et plus fort. Sa cultivation en avait profité. C'était la seule chose qui le sauvait contre une douzaine d'hommes de main entrainés. Il ne ressentait ni remords ni colère de devoir éliminer ainsi des humains. Ils avaient acceptés de l'argent pour l'éliminer, il était normal qu'ils en payent le prix.

Boya soupira d'irritation une fois les assassins éliminés.

QingMing le lui avait dit pourtant. S'il voulait avoir la paix, il n'avait que deux choix :

- Devenir Empereur lui-même

- Choisir celui qui deviendrait Empereur et le faire monter sur le trône.

Et encore. Son allié d'un jour pourrait toujours prendre peur et vouloir l'éliminer plus tard.

Un grognement échappa au jeune homme. Pour sa propre survie et sa tranquillité, il allait devoir soit s'exiler, soit régner.

Il refusait d'abandonner la ville de sa naissance.

Malgré son dégout, il ne lui restait guère de choix, n'est ce pas ?

Il était le seul à savoir ou Fangyue avait caché le sceau impérial avant la débâcle du Serpent. Elle lui avait montré plus d'une fois où "L'impératrice" le cachait quand il était gamin.

Les mâchoires serrées, il se faufila dans le Palais jusqu'à la petite réserve cachée ou Fangyue conservait ses souvenirs. Maintenant qu'il savait ce qu'elle était, qui elle était, il comprenait mieux tout ce qui était caché là.

Il trouva l'énorme sceau en jade là où l'immortelle l'avait laissé avant la débâcle du Serpent ainsi qu'un rouleau signé de l'Impératrice. Fangyue était une saloperie. Elle avait anticipé sa réaction si jamais elle succombait. Elle avait elle-même réglé sa succession à condition de savoir où chercher le document.

En silence, il se faufila dans la salle du trône. Elle était fermée depuis qu'aucun Empereur ne parvenait à s'y asseoir.

Les gardes de part et d'autre de la porte voulurent l'empêcher d'entrer avant de voir le sceau.

"-... Ma... Majesté ?"

Boya hocha la tête.

"- Ouvrez les portes."

Il prenait le pouvoir à la force du poignet.

Les gardes sourirent dans son dos alors qu'il allait s'asseoir sur le trône. Ils préféraient avoir un guerrier dessus qu'un noble huileux comme ceux qui s'entre-déchiraient pour un rôle qu'ils n'étaient pas capables d'assumer.

"- Majesté ?"

"- Envoyez des messagers de par la Capitale." Ordonna Boya. "Le Trône a été réclamé."

Et merde.



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