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28 Juin : Zoïle 1 (Mo Dao Zu Shi / The Untamed)


Wei Wuxian serrait les dents.

Lorsque Lan Sizhui était mort dans leurs bras, Lan Zhan et lui avaient connu le gout du désespoir.

Encore.

C'était un gout qu'ils connaissaient intimement l'un et l'autre depuis bien longtemps.

Leur fils était mort parce que Jiang Wanyin n'était qu'une boule de haine et de mépris qui était incapable d'accepter ses erreurs et d'abandonner sa rancœur.

Même après tout ce qui c'était passé avec Jin Guangyao. Même après qu'il eut été prouvé que la mort de Jin Zixuan et le Jiang Yanli n'étaient pas sa faute, Jiang Cheng continuait à tout lui reprocher. Avec l'amour de son mari, de son fils, de ses canetons, et même étrangement, de Lan Qiren qui avait fini par ravaler sa rancœur et regarder enfin en face ses responsabilités et son hypocrisie lorsqu'il avait faillit perdre ses deux neveux en plus de son petit-fils, Wei Ying avait finit par comprendre qu'il ne devait rien à la secte Jiang et qu'il n'était pas coupable de l'attaque de Wen Ruohan sur Port aux Lotus. Il n'avait été au mieux qu'une excuse. Gusu avait été attaqué pour bien moins que ça après tout. Jiang Fengmian avait eu tout le temps du monde de se préparer. Yu Ziyuan aussi. Mais les deux trouvaient plus simple de se cacher derrière leur petit doigt ou derrière Wei Wuxian pour excuser leur manque de maturité et de réactions.

Wei Ying n'était qu'un gamin à l'époque. Un gosse qui avait été dressé dans un mode de réflexion qui faisait de lui le responsable, le coupable et le bouc émissaire de tout.

Après la guerre, son 'frère' avait continué par habitude. Il voulait le voir comme son esclave mais refusait s'amuser son rôle. Il voulait que son frère soit responsable de tout mais refusait qu'on autre reçoive les lauriers d'actions qu'il n'avait pas fait.

Wei Wuxian ne pouvait pas gagner.

En aucun cas il n'avait la moindre chance.

Lorsque Sizhui et ses trois autres poussins étaient morts dans ses bras, quelque chose s'était définitivement cassé au fond de son cœur autant que dans sa tête.

Il n'avait pas été le seul à être brisé.

Son Lan Zhan, Lan Qiren, Nie Huaisang et Wen Nin avaient écouté avec la plus grande attention sa voix froide et morne pendant qu'il expliquait comment utiliser son talisman.

Revenir en arrière.

Avant.

Avant que tout commence pour tout finir en une fois.

Ils n'avaient rien eut à perdre.

Ils avaient tous sacrifiés leurs Nodes dorés ou ténébreux pour donner au sigil l'énergie nécessaire pour transférer leurs consciences adultes dans leurs corps plus jeunes.

Et Wei Ying était là, du haut de ses douze ans, à se faire une fois de plus torturer par Zidian et hurler dessus par Yu Furen pour sa simple existence.

Il serra les dents.

Il ne pouvait pas se défendre. Pas encore.

Surtout, il voyait ce qu'il n'avait jamais vu avant.

Le sourire moqueur de Jiang Cheng, celui, amusé de Jiang Yanli alors qu'il souffrait le martyr pendant que le fouet de leur mère lui ouvrait le dos encore et encore. Il n'avait pas vu quand il était plus jeune parce qu'il ne voulait pas le voir.

Sa famille avait raison.

Il ne leur devait rien. Absolument rien..

Ses oreilles s'étaient fermées depuis bien longtemps aux insultes et au mépris de Yu Ziyuan. Quand il était petit, elle était le monstre de son existence. Maintenant, après tout ce qu'il avait vécu, elle n'était plus qu'un insecte qu'il tolérait dans l'attente de sa famille.

Une gifle monstrueuse jeta le corps du petit garçon de l'autre côté de l'aire d'entrainement. Pour changer, Yu Ziyuan se remit à lui hurler dessus. Comment osait-il ne pas l'écouter?

Un agacement certain passa sur le visage du petit garçon. Il n'avait pas prévu que ce retour dans son corps d'enfant emmènerait avec lui le Node doré qu'il avait réussit à cultiver dans le futur avec son nouveau corps. A son Node de petit garçon s'ajoutait celui de l'adulte que son Lan Zhan l'avait aidé à développer. Avec lui était venu aussi son Node ténébreux. Sans doute était-ce pour ça que les coups de fouet chargé de ressentiment de la Dame de Port aux Lotus étaient infiniment moins douloureux que dans son enfance. Le ressentiment dont elle le fouettait était un ami. Lors de sa première enfance, il n'avait pas non plus été protégé par les fantômes des victimes de Yu Ziyuan depuis qu'elle avait épousé Jiang Fengmian.

Il attendit qu'elle se lasse et fatigue. Elle n'avait jamais été autre chose qu'une pauvre femme cruelle et mesquine qui tentait de passer sa propre inadéquation sur un gosse qui n'avait rien demandé. Pour un peu, Wei Ying aurait presque pu avoir pitié.
Presque.



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