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Je me retiens de me gratter grossièrement au niveau de ma poitrine qui me démange à cause du sable qui est venu se loger à cet endroit provoqué par les effusions des combats devant moi. Je n'ose même pas me tortiller pour faire disparaître le grain irritable de ma robe, je sais que mon mouvement serait interminable, désagréable et qu'en plus j'attirerais encore plus les regards déjà posés en ma direction.

Même en portant un voile pour me protéger à minima du soleil, je sens que cette journée est bien longue sous l'astre jaune, surtout pour regarder des hommes se battre. Sa position m'indique que nous ne sommes qu'au début de l'après-midi, tout ce que j'ai vu pour l'instant sont des épées et du sang. Avec du sable. Trop de sable.

— Tout va bien ? Ce n'est pas trop barbant ? Je me doute bien que ce n'est pas ton occupation habituelle.

Godric se place à mes côtés pour me questionner sur la seule vraie distraction qu'on m'offre, même déplaisante. Depuis ce matin je le vois faire des allers-retours tout en accompagnant des gardes vers une tante. Ils reviennent tous. Et en vie. Les gardes ont su se douter de quelque chose, car même s'ils ignorent la véritable raison de ces combats, ils se démènent tous pour avoir les meilleurs résultats à leurs yeux. Pourtant comparé à une personne en particulier, ils semblent jouer au bâton.

— Oui, merci de demander.

Je regarde à nouveau l'horizon de chevalier et mon inconfort grandit.

— Je ne vois pas pourquoi je devrais continuer de rester sur cette chaise, personne n'a l'air suspect.

— Ah oui, tu le penses ?

— Oui, je ne vois que des gardes qui veulent montrer leur capacité. Tu sais bien que j'aurais probablement remarqué si quelque chose se tramait.

— Ton don n'est pas infaillible.

Sa remarque me fait tiquer. Je prends une seconde pour tourner ma langue dans ma bouche avant de penser que finalement, je ne devrais pas demander ce qu'il voulait dire par là. Je cherche encore la signification de ses mots mais je préfère ne pas plus me torturer. Pas tout de suite, le contexte ne s'y prête pas. À la place, je me lève et passe devant les trois chefs de division pour faire autre chose que de voir du sang gicler. Aussi pour évacuer le sable.

— Dame Arweny, voulez-vous voir les combats de plus près ?

Ce n'est pas une mauvaise idée, peut-être que je vais apercevoir l'homme qui me triture l'esprit.

— Avec plaisir, chef Dixon.

J'ai beau ne pas retenir les visages, encore moins les noms des gardes, je connais ceux des chefs, alors je feinte ma joie en tordant mes lèvres vers le haut. Trois chefs suivis de trois sous-chefs, je pouvais au moins faire un effort pour les distinguer entre eux. Le chef Dixon, qui dirige la division Exon m'emboîte le pas pour me montrer le chemin du combat qu'il choisira de me montrer. Je suis tellement concentré à avoir le pas lourd pour me dégager du sable qui sature l'oxygène et mes vêtements que je ne vois pas tout de suite qu'il s'est stoppé. Le bruit du métal à faible distance de moi me stoppe net.

Trois hommes s'affrontent en simultané dans un carré tracé avec des lignes blanches, je suppose que le dernier à l'intérieur ou qui tient encore debout se voit classé en tête des favoris. Je ne connais pas le système qu'ils utilisent pour définir les nouvelles divisions dont on m'a parlé mais je me rends compte de quelque chose.

Je m'avance vers un autre carré d'entraînement tout en étant talonné par Dixon, puis un autre. Jusqu'au dernier carré, où la file des gardes ayant perdu leur combat est anormalement longue comparée aux autres. Autre anomalie...

D'étoiles et d'épines [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant