D'étoiles et d'épines [ TERMINÉ ]

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 — Je ne me répéterais pas. Viens ici.

Le geste de sa main en direction de ses pieds me fait grincer des dents. Je descends du cheval aidée par Rlik qui m'escorte quasiment en avant du front. J'arrive au niveau de Merikh, l'épée en main, j'y vois quelques nuances de bleu. Il doit être dans une colère sans nom pour qu'elle s'éclaire maintenant.

— Lyssa. Ou plutôt tatie, comme tu préfères. C'est non, hors de question que je te rejoigne.

Connaissant Merikh, il aurait dit mamie à ma place.

— Je vois qu'on t'a expliqué la vérité sur notre famille. Tu sais alors que tu dois partir avec moi pour ne pas causer plus de mort. Viens ici maintenant.

— Pour quelle raison ? Tu n'as respecté aucun des accords que tu as mis en place avec ta propre sœur.

— Elle est faible, tout comme toi. Tu finiras par mourir si tu ne rentres pas à Azearia.

Je commence à en avoir marre de cette habitude de famille qu'ils ont de tenter de me manipuler pour m'exploiter alors que je connais la vérité.

— Non.

— Non ? Je te laisse encore une chance de rentrer indemne, je ne te ferais rien si tu renonces tout de suite. C'est moi qui commande, alors je peux te le garantir.

J'entends Merikh et quelques hommes perdre patience derrière moi. L'épée de l'homme pour qui je fais tout ceci tapote le sol avec impatience à cause de son impertinence.

— Il me semble que c'est mon oncle, le roi, qui dirige Azearia, pas toi.

Il est vrai que je m'attendais à le voir à ses côtés.

— Il est mort.

Elle la tué. Je le ressens dans son timbre. Une intuition.

— Ça ne sera pas mon cas.

Elle soupire, regarde le ciel un moment dans sa robe rose poudré comme si elle était toute seule.

— Tu as fait ton choix.

Je n'ai pas le temps de saisir toutes les informations qu'elle lève son bras et l'abaisse. Je me fais tirer en arrière par un des trois hommes qui sont restés avec moi, le combat commence. Les bruits métalliques des épées qui s'entrechoquent résonnent autour de moi et me suivent dans ma retraite en arrière. Les cris des chevaliers se mêlent aux ordres aboyés par les chefs des divisions d'Azearia. Je suis au milieu du chaos, spectatrice de l'horreur que j'avais déjà prédis, seulement je ne pensais pas qu'elle serait décuplée en réalité. Mes yeux essaient de suivre les mouvements rapides des combattants, mais tout semble flou, irréel, comme dans mes visions.

— Reste en arrière ! crie l'un des chevaliers réniens qui vient de me protéger d'une attaque alors que je tombe de cheval, son visage maculé de sueur et de sang.

Je recule d'un pas, les mains tremblantes. J'ai déjà vu cet homme se faire tuer de cette façon, le prochain coup lui sera fatal, mais je ne peux rien dire alors qu'il fait face à l'ennemi en leur barrant la route en ma direction. Les éclairs d'acier des épées et les boucliers qui se fracassent créent une danse macabre devant mes yeux, le savoir par avance est pire. À ma gauche, un homme s'effondre, une flèche enfoncée profondément dans son cou. À ma droite, deux combattants s'engagent dans un duel mortel, parce que c'est ce qui attend tous les chevaliers sur ce sol. La mort de l'un pour la survie de l'autre.

Entre les corps, je vois le filament bleu de l'épée de Merikh, il est toujours aussi rapide, efficace et je déteste être si loin de lui alors que son futur à lui n'est qu'une supposition. Je sers les dents a force de me faire bousculer avec force par les armures rouges et noires des deux camps pour me frayer un chemin, tiré par Rlik qui a pris le relai. C'était jusqu'à ce que je vois une flèche passer à travers son torse pour ressortir de mon côté.