D'étoiles et d'épines [ TERMINÉ ]

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 Je ne comprends pas un mot de tous les codes utilisés pour parler des stratégies qu'ils comptent employer entre eux, j'en ai seulement une vague idée comme j'ai visionné une bonne partie de leurs actes futurs. Presque tous les préparatifs sont prêts, nous partons demain matin à l'aube et si j'ai correctement appliqué mon nouveau savoir, la rencontre aura lieu demain en fin de journée.

Je secoue la tête pour me débarrasser du flou qui habite mon regard, le reste des images animées au ralenti qui étaient dans mon esprit il y a quelques instants. Je note les visions que je réclame au futur dans un carnet qu'Elianore m'a apporté quand elle est passée tout à l'heure. Je n'ai pas eu besoin de lui raconter le pourquoi du comment, je ne pouvais pas simplement expliquer ce que je vois à son fils. C'est une mesure préventive. Mon sommeil se rallonge dès que je me force à avoir des visions, donc si je commence maintenant à demander le plus de visions possible que ce que mon esprit peut en recevoir, mon prochain sommeil, cette nuit, pourrait durer plusieurs jours, comme il y a trois nuits. Ça ne peut plus arriver, pas avant demain. Solution trouvée ; ne pas dormir ce soir et tenir bon jusqu'à l'affrontement. Je vais donc chercher le plus d'avenir que je trouve pour pouvoir les aider et les noter dans ce carnet, au cas où demain matin je retombe dans le coma.

C'est le mieux que j'ai trouvé pour l'instant, alors je me replonge dans mon don après avoir regardé un des hommes avec qui parle Merikh autour de cette table recouverte d'une immense carte qu'ils entourent et pointent du doigt. Ma peau frémit quand je vois qu'il tombe au combat après avoir sauvé un de ses camarades. Il s'est fait attaquer dans le dos. Une épée. Je griffonne en même temps que je visionne tout ça pour n'oublier aucun détails, je dois prendre tous les éléments qui me viennent. Quand je rouvre les yeux, ils sont recouverts d'un voile pailleté d'étoiles qui s'estompe rapidement. Je prends une gorgée d'eau glacée, j'espère que ça calmera mon mal de tête. Ça doit au moins m'aider un minimum, car après trois heures de griffonnage et de visions sanglantes, je tiens toujours sur cette chaise entouré d'hommes bruyants. Bien, j'ai fait la moitié des chevaliers autour de cette table, c'est au tour de Gilt désormais. Je prends une inspiration avant de fermer les yeux, dessinant le visage du meilleur ami de Merikh dans mon esprit pour affûter ma recherche. Une image très floue apparaît, si floue que je ne reconnais même pas sa silhouette. Je recommence. Encore, encore et encore. Mais je n'y arrive pas. Je vois seulement une image mélangée à différentes couleurs, textures. Il fait chaud et froid. Le silence...

Ce même silence qui me sort brusquement du vide où je me trouvais depuis de nombreuses minutes. Mon regard se porte automatiquement sur Gilt. Il est en train de me regarder, tout le monde me regarde en fait. Je comprends pourquoi quand, en remontant tous les visages, je tombe sur celui de mon père. Aussi l'ambiance hostile qui se dégage d'eux.

— Arweny, je dois te parler.

Merikh n'approuve pas, je le lis sur sa manière de poser la main sur son épée, à la hanche, mais il ne refuse pas. Mon père a dû faire une marche couverte d'animosité pour arriver jusqu'ici, je peux bien lui apporter quelques instants.

— C'est bon, j'y vais.

Gilt, après ça, je percerai le mystère autour de ton futur. Je le suis sur quelques mètres, non sans aller trop loin, nous marchons en faisant le tour d'un grand chêne. Je reste silencieuse tout en attendant de connaître le but de sa visite, il à l'air mal en point depuis tout à l'heure. Le goût de la honte, j'ose espérer.

— Tu mérites de connaître la vérité.

— Pourquoi maintenant ? Pourquoi ne rien dire plutôt ?

Ce n'est pas le moment de...

— ... penser à toutes tes mauvaises actions ne fait pas de toi un meilleur père. Un père tout court.