Chapitre 16

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Matéo

Cela fait maintenant plus de vingt minutes que je suis réveillé, mais que je ne veux pas me lever de mon lit. Je préfère rester là à me remémorer la soirée d'hier. À me remémorer Joy. Tout seul, tranquillement, sur mon petit nuage.

Putain, Joy a dormi dans mon putain de lit.

Ça paraît si irréel. Je sens encore son odeur sur mes draps, sur son oreiller. Et ça me fait ressentir des choses qui me terrifient.

Je finis par me lever. Je ne vais tout de même pas rester dans mon lit toute la journée. C'est donc d'un pas déterminé que je me rends à la salle de sport, bien décidé à me vider la tête.

Ok, le petit nuage sur lequel je suis à propos de Joy me rend heureux, mais il me met sur les nerfs par la même occasion. Je suis frustré, je voudrais pouvoir la toucher, l'embrasser, et bien plus encore. Peut-être que je m'emballe, mais depuis ce repas chez mes parents, qu'est-ce qu'elle m'obsède. Je ne sais pas comment elle s'y est prise, ni ce qu'elle a fait pour avoir cet effet sur moi soudainement, mais je peux vous garantir que c'est violent.

Presque deux heures à me défouler. À présent, je rentre chez moi.

Une fois dans ma salle de bain, je m'apprête à aller prendre ma douche quand ma mère m'appelle de la cuisine :

— Matéo ?!

Je descends rapidement, toujours vêtu de mes vêtements humides de transpiration :

— Oui ?

— Tu n'aurais pas vu mes cotons et mon démaquillant, par hasard ? Ton frère me dit qu'il ne les a pas vu.

Merde. Les cotons et le démaquillant ! J'ai complètement oublié de les ranger.

Je tente de trouver une excuse, n'importe laquelle, mais rien ne me vient. Ma mère le remarque et m'adresse alors son regard suspicieux, accompagné de son légendaire rictus au coin des lèvres.

— Je vais te les chercher ! m'empressais-je.

Je les prends et redescends rapidement.

— Tiens, lui dis-je en les lui déposant sur l'ilôt central.

— Je sais que ce n'était pas Lory, lâche-t-elle.

Double merde.

Sait-elle que c'était Joy ? Seigneur, faîtes que non.

Je déglutit péniblement, silencieux, comme un gosse qui se fait gronder.

— On a croisé ses parents hier, ils nous ont dit qu'elle était à Paris en ce moment.

Je soupire, prenant conscience que je me suis fait griller comme un débutant.

— Je n'aime pas l'idée que tu fasses dormir une fille inconnue à la maison, sans nous en informer qui plus est, me sermonne-t-elle gentiment.

— Il ne s'est rien passé ! Je te le jure. Elle était juste bourrée et ne voulait pas rentrer chez elle, alors je lui ai proposé de dormir à la maison. Désolé maman, j'aurais dû te le dire, m'empressais-je de me défendre.

Elle me sonde un instant, les yeux plissés, avant de me demander :

— Comment est-ce qu'elle s'appelle ?

— Ce n'est pas important.

— Donc, tu fais dormir une fille à la maison qui n'est pas importante pour toi ? Ça m'étonnerais beaucoup de toi, mon fils. Tu apportes beaucoup trop d'importance à ces choses-là, je te connais, assure-t-elle.

Un amour dans l'ombre, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant