Un amour dans l'ombre, Tome 1

Chapitre 37

Matéo

Blessé.

Voilà ce que je suis.

Cette terrible discussion, qui a pris un tournant que je n'avais pas du tout envisagé, n'arrête pas de me narguer, de bousculer mes pensées, de pincer mon cœur si fort que la douleur est omniprésente.

— Aller, debout !

— Fout moi la paix, râlais-je.

— Même pas en rêve, je ne vais pas te laisser déprimer dans ton lit toute la journée. Ça fait déjà plus de trois semaines que tu n'es pas dans ton assiette.

— Laisse-moi dormir.

— Il est bientôt midi, Matéo, bouge-toi, insiste mon frère.

— Je m'en tape, je n'ai rien de prévu aujourd'hui.

— La conversation que tu as eu avec Joy n'a pas été concluante, je me trompe ? devine-t-il sans difficulté.

Je reste silencieux.

— Raconte-moi, dit-il sur un ton rassurant.

Je soupire avant de m'asseoir au bord de mon lit, la gueule à peine enfarinée.

— Elle veut qu'on prenne nos distances.

Il grimace et s'assoie à côté de moi :

— Je suis désolé, frangin...

— Merci beaucoup grand frère adoré, ça me réconforte beaucoup, rétorquais-je, sarcastique.

Il ricane.

— Je suis persuadé que ça va s'arranger, m'assure-t-il.

— Comment tu peux en être aussi sûr ?

— Vous êtes fait pour être ensemble.

— C'est pas ce que tu disais au départ, je lui rappel, amer.

— Il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.

— Elle a dit qu'on ne se connaissait pas et qu'on s'idéalisait mutuellement.

— Moi, ce que je pense, c'est qu'elle a été blessée par ton attitude, et qu'à présent elle essaie de se protéger, ce qui est tout à fait normal. Il va falloir que tu regagne sa confiance.

— Je ne sais pas comment faire...Avant qu'on s'embrasse, elle m'a dit qu'une fois que j'aurais eu ce que je voudrais, je ne lui porterais plus d'intérêt, je lui ai assuré que non. Et finalement, tout ce que j'ai fait c'est lui donner raison...

— On fait tous des erreurs dans la vie, et je suis persuadé qu'elle le sais très bien, qu'elle finira par te pardonner.

— J'espère que tu as raison...

— Allez, ça va aller, me rassure-t-il en tapotant mon épaule.

Puis, il se lève, et arrivé au niveau de la porte, il se retourne dans ma direction une dernière fois :

— Ce soir, on se change les idées.

— Comment ça ?

— Soirée à la maison.

— Les parents ne devaient pas rentrer ce soir ?

— Si, mais un problème sur leur voiture apparemment. Ils rentrerons demain ou après-demain.

— Oh, ok.

Il me sourit et me laisse avec ma solitude. Je n'ai pas voulu lui faire remarquer, mais la lueur de malice que j'ai aperçu dans son regard ne me plait pas du tout.