Chapitre 29

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Joy

Lorsque j'ai réservé ma chambre d'hôtel à Paris, j'ai réservé pour deux nuits, ne sachant pas à quoi m'attendre. De ce fait, j'ai pu passer tout mon temps, après mon rendez-vous avec Paul, à la relecture de mon manuscrit avec leur proposition de réécriture. La date butoir était à la semaine prochaine. Mais j'ai tout relu durant mon séjour ici, trop excitée à l'idée de concrétiser ce projet. Les diverses propositions sont vraiment pas mal, le cours de l'histoire n'est en aucun cas changé. Ça me rassure.

Sur le quai de la gare, assise sur un banc, attendant mon train pour mon retour dans le Sud, j'envoie à Paul mes observations sur ma relecture.

Mon téléphone vibre.

Mégane : Tu arrives à quelle heure, déjà ?

Mégane m'avait proposé, lors de mon premier jour à Paris, une soirée. Seulement, je ne pouvais pas y aller. Je lui ai alors dit que je n'étais pas disponible, et que j'étais à Paris pour aller voir une amie d'enfance, et que je rentrait dans deux jours. Ce mensonge était nécessaire. Il était hors de question que je lui annonce la nouvelle par message. Non, c'est quelque chose que je ferais en face. De plus, elle voulait que l'on se voit pour parler de ce qu'il c'était passé au Mas de Campell. Je n'ai pas arrêté de repousser ce moment, mais je suis consciente qu'il va bien falloir que je lui raconte toute l'histoire un moment ou un autre. Surtout maintenant que mon livre va être édité, et qu'une partie de ce qu'a vécu la protagoniste est en réalité ce que j'ai vécu moi. Elle n'a jamais été au courant de ce qu'il m'est arrivé, ni de l'existence de ce connard. Il est temps qu'elle le sache, elle est ma meilleure amie.

16h.

Mégane: On ira boire un café au Starbucks. Je passe te chercher à la gare ?

Je préviens Sacha que c'est toi qui viens me chercher.

Mégane : Ok. À toutes !

Ni une ni deux, je le préviens, et monte dans mon train.

✭✭✭

— Enfin, te voilà ! m'accueille-t-elle en me prenant dans ses bras. Pas trop long, le train ?

— Non, ça va.

— On y va ?

— Je te suis !

Je suis contente de la retrouver, deux jours sans la voir, ça fait bizarre. Nous habitons les appartements en face, et nous nous voyons tous les jours, donc ça fait du bien de la retrouver.

Arrivées au Starbucks, nous commandons nos boissons et nous nous installons dans un coin tranquille :

— Dis-moi...commence-t-elle, la mine inquiète, je voulais que l'on parle de l'autre soir...

Je soupire, sachant très bien qu'elle y viendrait tôt ou tard, et la regarde pour l'inviter à poursuivre.

— Je t'avoue que je n'arrête pas d'y penser, je n'osais pas remettre le sujet sur le tapis, mais je pense qu'il est temps d'en parler, J, c'est important, m'explique-t-elle d'un air bienveillant.

Je hoche la tête, résigné.

— Que veux-tu savoir ? je demande la gorge serrée.

— Tu vas mieux, depuis ? me demande-t-elle, inquiète, ça m'a fait trop de peine et j'étais inquiète pour toi. Malgré ta bonne humeur et ton sourire de façade, je sens bien que ça t'as atteint, je ne savais pas que...fin, qu'il...

Elle n'arrive pas à terminer sa phrase, visiblement touchée.

— Ce n'est rien, je t'assure, Mégane. De toute façon tu ne pouvais pas savoir. Je ne t'en ai jamais parlé.

Un amour dans l'ombre, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant