Chapitre 31

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Joy

J'ai mal.

Au ventre, à la tête, aux bras.

De partout.

J'ai du mal à bouger, et je tente d'ouvrir les paupières. J'y parvient au bout d'un temps qui me paraît très long. J'ai les oreilles qui bourdonnent, et je dois cligner plusieurs fois des yeux pour distinguer les formes floues qui se trouvent autour de moi.

— Joy ?

Je reconnais immédiatement la voix de ma mère.

— Maman ?

— Tout va bien ma chérie. Tu es à l'hôpital, en salle de réveil. Je suis là ma puce, tout va bien.

Sa main caresse le sommet de mon crâne et ses lèvres viennent se poser sur mon front. Je regarde autour de moi :

— Où est papa ?

— Avec le médecin.

— Et Sacha ?

— Il patiente dans le couloir. Une seule personne pouvait venir auprès de toi.

— Ah, elle est réveillée ! constate une voix masculine derrière ma mère.

Un médecin, au vue de sa blouse blanche.

— Bonjour Joy, je suis le docteur Charles Quinsley, c'est moi qui vous ai opéré. Comment vous sentez-vous ?

— J'ai mal.

— Où ça ?

— Partout, dis-je simplement, vide d'émotion.

— Mmh, je vois. Nous allons vous amener à votre chambre, et allons vous garder en observation quelques jours. Est-ce que vous vous rappelez pourquoi vous êtes ici ?

Bien sûr que je m'en rappelle.

Dans les moindres détails.

— ­Oui, soufflais-je.

— Loin de moi l'idée de vous brusquer. J'aimerais mieux qu'on vous laisse vous reposer, mais la police attend votre réveil pour vous interroger, alors tenez-vous prête. Ils viendront vous voir dès que vous serez dans votre chambre.

Je hoche légèrement la tête en guise de réponse.

Mathéo.

— Je viendrais vous voir dans la journée pour vérifier que tout va bien.

Puis, il s'éclipse.

— Raconte moi, ma chérie.

— Pas maintenant, maman, la suppliais-je.

— D'accord, d'accord. Tu le feras quand tu te sentiras prête.

— Merci... soufflais-je entre mes larmes.

— L'important c'est que tu sois toujours en vie. Dieu merci.

Quelques minutes plus tard, une infirmière arrive et me mène jusqu'à ma chambre. Une chambre individuelle, merci ! Je n'aurais pas supporter une autre présence alors que tout ce que je veux, c'est être tranquille et me reposer après cet atroce épisode. Elle vérifie mes constantes et quitte la chambre. Je me retrouve seule, mais pas pour très longtemps :

— Putain, Joy ! se rue Mégane sur moi. J'ai eu tellement peur !

— Aïe...

— Oh merde, pardon, pardon ! s'excuse-t-elle maladroitement en me lâchant. Est-ce que ça va ?

Un amour dans l'ombre, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant