Chapitre 27

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Joy

Mon réveil sonne très tôt, et j'ouvre les yeux facilement tant je suis excitée. Je l'éteint dans la foulée et me lève immédiatement malgré le fait que je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit.

Il m'a embrassé...

Je n'arrive même pas à le regretter.

Je me dirige dans la salle de bain pour prendre une bonne douche et me préparer, retirant à contre cœur les vêtements que Matéo m'a gentiment prêté. Sacha dort toujours, et j'ai encore sa réaction d'hier en travers de la gorge. Tout ce que ça m'a apporté, c'est me faire comprendre qu'en fait, j'avais raison depuis des mois : il n'est pas l'homme de ma vie, et je ne ferais pas ma vie avec lui, c'est certain. Je ne pourrais jamais rester avec un homme qui ne me soutient pas dans mes projets, ni mon rêve depuis toujours. Donc la rupture est inévitable. En revanche, ce que je ne sais pas, c'est quand est-ce qu'elle aura lieu. Car pour le moment, je ne veux ni le voir, ni lui parler. Je veux dédier tout mon temps et mon énergie à mon rêve qui est sur le point de se concrétiser.

Une fois prête, ma tenue enfilée, mon maquillage fait, et mes cheveux bouclés, je sors de la salle de bain et vais prendre mon café. Ma valise est déjà prête, sur le pas de la porte. Elle n'attend plus que moi.

Il est temps pour moi de partir. Mon train est dans une heure. C'est plus prête que jamais à ce changement de vie qui s'offre à moi que je quitte l'appartement.

Dans le train, j'en profites pour répondre à quelques mails, vérifier que le taxi que j'ai commandé est toujours d'actualité, j'aime autant éviter un lapin et anticiper sur une autre solution si cela doit arriver, et relire les consignes et étapes à suivre lors de mon arrivée à la maison d'édition. Cela doit faire la centième fois que je les relis tant je suis stressée et excitée. Je ne voudrais pas arriver et me tromper de service, ou d'étage. Ce qui n'est pas dramatique en soi, mais l'idée de me tromper me stresse, je veux que tout soit parfait et faire une bonne impression pour cette première rencontre.

Lorsqu'on annonce que le train va entrer en gare, mes mains commencent à devenir moites, et je soupire silencieusement pour calmer ma tension. Le train s'immobilise et je saisis ma valise pour sortir de ce train le plus rapidement possible. Je stresse à mort, mais je veux y être le plus vite possible, j'ai tellement hâte. Ce mélange de joie, d'excitation, et de stress est compliqué à gérer, mais je fonce tête baissée vers la concrétisation de mon rêve. Personne ne sait que je suis ici pour ça, sauf Sacha, et Matéo accessoirement, et cela me rend davantage euphorique. J'ai si hâte de leur annoncer la nouvelle.

Après plus de quarante minutes de route, non pas sans embouteillages, la façade de la maison d'édition se dresse devant moi. Et bordel, je chie dans mon froc. Je déglutit péniblement quand le taxi s'arrête juste devant.

— Et voilà mademoiselle !

— Merci beaucoup, tenez, lui dis-je en lui tendant de la monnaie.

— Merci, je vais vous sortir votre valise, dit-il en sortant de la voiture.

Il ouvre le coffre et en sort ma valise.

— Merci beaucoup monsieur.

— Passez une bonne journée !

— Vous aussi ! réponds-je en commençant à m'éloigner.

Une fois sur le trottoir, je me fige en admirant cette immense et magnifique façade, de haut en bas. Puis, mes yeux restent fixés sur la grande porte d'entrée vitrée. Mon cœur bat trop vite, et mes mains sont toujours moites. Je respire un bon coup et m'avance d'un pas déterminé.

Un amour dans l'ombre, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant