Chapitre 59

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Joy

— Tu es prête ? me demande-t-il, appuyé contre le cadran de la porte.

— Je n'ai plus qu'à mettre mes chaussures et c'est bon.

— Non, je te parlais mentalement, rétorque-t-il d'un ton bienveillant.

— Je crois, oui.

C'est le grand jour, et bordel, je stress à mort. Le procès contre Mathéo a lieu aujourd'hui. J'ai si peur et si hâte à la fois. Je n'ai aucune idée de comment ça va se passer, ni combien de temps ce supplice va durer. Mais je sais qu'il va falloir que je sois forte.

Je me regarde dans le miroir, immobile, en cherchant dans mon propre regard tout le courage dont je suis capable de faire preuve

Le moment est venu de lui montrer que ses actes ne resteront pas impuni.

Du moins, je l'espère.

Matéo s'approche de moi et prend mes mains dans les siennes, tendrement :

— Quoi qu'il arrive, je serais là, ne l'oublie pas.

Il m'embrasse avec tendresse, et nous quittons l'appartement.

✭✭✭

— Ce procès se déroulera en deux parties. Dans un premier temps nous aborderons les faits passés, les violences subies par mademoiselle Joy Geffazo durant sa relation avec Monsieur Mathéo Graham. Puis, dans un second temps, nous traiterons de l'agression de mademoiselle Joy Geffazo le soir du 27 octobre, annonce le juge. Bien, nous pouvons commencer.

Le juge rappel premièrement et brièvement les faits, avant de commencer à poser des questions :

— Vous souvenez-vous d'avoir porté un coup de poing à la clavicule de mademoiselle Joy Geffazo ?

— Non.

Ma poitrine me fait mal quand je l'entend se défendre, mentir, à la barre. Il ose dire qu'il ne se souvient pas m'avoir frappé à la clavicule. Et son avocat à la con qui joue sur le fait que, malgré les radios, il n'y a aucune preuve que la fracture ait été causée par un coup de poing. Selon lui, elle aurait pu être causée par n'importe quoi.

— Donc, vous dîtes que vous n'avez aucun souvenir de ce que rapporte mademoiselle Joy Geffazo ?

— Aucun.

Quel fumier. J'ai peur que tout tombe à l'eau, mais je garde quand même espoir. Un psychologue est présent dans la salle et analyse le comportement de Mathéo. Le mien aussi, au passage. Et les juges prennent en compte les antécédents judiciaires de mon ex. Et oui, son casier judiciaire n'est plus très vierge. Vol, possession et consommation de stupéfiants, conduite sous stupéfiants, et sous alcool.

— Monsieur Graham, est-il vrai que vous avez déjà, lors d'une dispute, tiré les cheveux de Mademoiselle Joy Geffazo, en pleine rue ? lui demande mon avocat.

— Non.

— Oh, vous en êtes sûr ?

— Objection ! Mon client a déjà répondu à la question, intervient son avocat.

— Retenue, approuve le juge.

— Bien. Je voudrais appeler à la barre Madame Gladis, ancienne voisine de ma cliente et témoin de la scène.

— Reçu.

Mon ex quitte la barre, non sans serrer la mâchoire, et retourne s'asseoir auprès de son avocat, tandis que notre témoin prend place.

Un amour dans l'ombre, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant