Chapitre 70

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Matéo

Réveillé depuis un petit moment déjà, je m'attele à préparer le petit déjeuner dans la cuisine de Joy. Nous sommes rentrés hier de Paris, et Joy est toujours sur son petit nuage. J'adore la voir comme ça.

Et cela fait tout autant de temps que je n'ai aucune nouvelle de mon frère. Je n'ai rien dit à nos parents pour le moment, mais ça ne serait tarder. Je vais être obligé si ça continue.

— Bonjour, toi, me surprend la voix de Joy dans mon dos.

Je regarde ses bras enrouler ma taille tandis que je tourne les pancakes dans la poêle.

— Ça sent rudement bon.

Je me tourne vers elle et prend son visage en coupe pour l'embrasser :

— Salut, toi, dis-je d'un air charmeur.

Elle sourit contre mes lèvres.

— Assieds-toi, lui dis-je.

Elle s'assied et je lui apporte une assiette de pancakes et de sirop d'érable. Tandis qu'elle commence à manger, je me dirige vers ma veste et en sort de ma poche un cadeau que je lui met sous le nez :

— Surprise.

— Qu'est-ce que c'est ? s'étonne-t-elle.

— Ouvre et tu le sauras.

Elle s'exécute et pâlit le temps d'un instant :

— Tu n'es pas sérieux ? dit-elle en me regardant intensément.

Je la regarde, un grand sourire aux lèvres :

— Putain, on part à New-York ! hurle-t-elle en me sautant dans les bras.

Je rit dans son cou, la serrant fort contre moi.

— On part ce weekend, je l'informe.

— J'arrive pas à y croire ! s'exclame-t-elle en sautant, excitée.

Ses yeux pétillent de joie quand elle me regarde avant de plaquer ses lèvres contre les miennes fougueusement :

— Merci infiniment, mon amour !

Mon amour.

La sonnerie de mon téléphone nous sort de notre bulle. Je le saisi :

— C'est mon frère !

Je décroche sans attendre en mettant le haut-parleur :

— Julien ?!

Matéo...euh, ouais ! Ça va ?

— Bordel mais t'es où ?! Ça fait deux jours que j'essaie de te joindre, et tu t'es même pas pointé au Aw...

Oui, je sais ! me coupe-t-il. Écoutes, je suis vraiment désolé, mais je ne vais pas pouvoir te dire où est-ce que je suis, et même si je te le disais tu ne me croirais pas, donc...

— Arrête de te foutre de ma gueule un peu, où est-ce que tu es ?

Il reste silencieux un court instant :

Désolé frangin, ok ? Mais je ne peux vraiment rien dire. Je vais appeler les parents pour éviter qu'ils s'inquiètent.

— Ouais, ça sera pas mal, je rétorque, sarcastique.

Matéo, c'est très sérieux. Je serais absent un mois ou deux, j'en sais trop rien. N'essaie pas de t'impliquer, tu m'entends ? me conseille-t-il sérieusement.

— Putain mais qu'est-ce que tu fou...Tu as des problèmes ?

Non, mais ne tente rien, et attend simplement mon retour, ok ? Je te promets que je t'expliquerais tout en rentrant.

— C'est en rapport avec ce type de l'autre fois qui t'as filé une enveloppe pleine de fric ? je sors ça sans réfléchir, trop en colère.

Un silence s'installe, puis :

Comment tu sais ça ?

— Dis-moi où tu es et je te dirais.

Je l'entend soupirer :

Je ne peux pas. Fait attention à toi, je te donnes des nouvelles dès que possible, et je m'occupe des parents. À plus.

Puis il raccroche sans me laisser le temps de répondre quoi que ce soit.

— Putain !

— Hey, calme-toi...Viens là, dit Joy en m'attirant à elle pour me prendre dans ses bras.

Je lui en veut terriblement. Il me cache quelque chose, très certainement quelque chose de grave. Mais je lui en veut davantage de gâcher ce moment de bonheur avec J.

Un amour dans l'ombre, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant