Un amour dans l'ombre, Tome 1

Chapitre 55

Joy

Allongée dans mon lit, je contemple le plafond, perdue dans mes pensées. Quelques jours sont passés depuis ce fameux soir. Celui où j'ai abandonné celui à qui mon coeur appartient désormais.

Je l'ai compris, enfin.

Je ne voulais pas me l'avouer, car il a déjà brisé mon cœur alors que nous ne sommes même pas ensemble. Alors je ne pense pas que cela présage quelque chose de bon.

Je soupire, las de ressasser sans arrêt les mêmes pensées. J'aimerais qu'elles me laissent tranquille.

Mon avocat m'a appelé dans la matinée, le procès devrait avoir lieu la semaine prochaine. En même temps que la sortie de mon roman. Pourquoi est-ce que cette bête noir doit venir entâcher la lumière ?

Je redoute tant ce moment.

Mon téléphone vibre sur mon ventre, me sortant de mes pensées. C'est Mégane.

— Oui ?

— Tu es prête ?

— Prête pour ?

— On sort ce soir, soirée funk au Clark !

— Mégane...je ne suis vraiment pas d'humeur...

— J...tu ne vas pas rester enfermée, si ? Tu l'emmerde ce con, ne te prive pas de sortir à cause de lui.

— Ce n'est pas à cause de lui, dis-je, las, roulant des yeux.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? me demande-t-elle sérieusement.

— Le procès a lieu mercredi prochain.

— Oh...

Elle reste silencieuse un moment, avant de reprendre :

— Si tu crois que c'est une raison qui va me dissuader de t'amener avec moi, tu te goures. Prépare toi, je sors de la fac, j'arrive dans 15 minutes.

— Tu n'es même pas prête...

— Ma tenue est déjà prête, me coupe-t-elle. Puis il ne me faut pas une heure pour me préparer. Et il faut fêter la sortie de ton roman ! À toutes !

Puis elle raccroche, ne me laissant pas le temps de répondre.

La nouvelle à propos de mon roman commence à se répandre. Au vu de sa sortie la semaine prochaine, j'ai commencé la promotion sur mes réseaux sociaux. Imaginez la réaction de mes proches quand je leur ai annoncé. Même la bande n'a cessé de me féliciter.

Sauf Matéo.

Et ce détail me fait mal. Il était le premier que j'ai mis au courant, et il n'a même pas pris la peine d'envoyer ne serait-ce qu'un message. Mais est-ce que je peux lui en vouloir ? Après tout, c'est moi qui ne lui répond jamais.

Las, je me lève de mon lit, et cherche une tenue dans ma penderie. J'opte pour des collants, une robe chemise blanche que j'agrémente d'une large ceinture doré, mes bottes hautes, à talon, qui m'arrivent juste en dessous des genoux, et une veste de tailleur large de couleur beige. Je prends une douche, lisse mon carré long, m'habille et me maquille. Pile au moment où je ferme la fermeture de ma seconde botte, la sonnette retentit.

Mégane siffle lorsque j'ouvre la porte :

— Toi, tu as quelqu'un à faire regretter, me taquine-t-elle.

Je roule des yeux, un faible sourire aux lèvres :

— On y va, dis-je en refermant la porte de mon appartement derrière moi.