Chapitre 38

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Matéo

Nous voilà à présent réunis dans le salon, comme initialement. Tant mieux, la vue de Joy dans ce maillot de bain doré pailleté me rendait fou. Surtout quand je revois les mains de Max chatouiller la peau de son ventre.

Quel connard.

Maintenant vêtue d'un peignoir, la vue est plus supportable pour moi. Julien met un fond musical, Pour le pire d'Orelsan.

— Allez, on fait un « je n'ai jamais » ? propose Max.

— Rappelle-moi les règles du jeu, lui répond Curtis.

— À tour de rôle on dit quelque chose qu'on a jamais fait, et ceux qui l'ont déjà fait doivent boire une gorgée.

— Je suis partant, dit Julien.

— Pareil ! s'exclame Mégane.

— Je commence, propose Max. Alors, je n'ai jamais... vomi à cause de l'alcool.

— J, je pense que tu peux boire tout ton verre, rigole Mégane.

La concernée rigole à sa remarque, et tous les autres aussi. Même moi j'esquisse un sourire. Le jeu continue dans une bonne ambiance, puis nous passons à autre chose.

— Je vais m'en fumer une, nous prévient Max.

— Moi aussi, dit Curtis.

— Attendez moi, je viens avec vous, leur dit Julien.

— Bon, et bien je vais en profiter pour faire un tour aux toilettes, moi, prévient Mégane.

Joy me lance un regard lorsque je la fixe déjà. Une fois seuls, je me lève d'un bond et me dirige vers elle :

— Viens avec moi, dis-je en saisissant sa main pour la mener à ma suite.

Elle me suit sans rien dire. Une boule se forme au creux de mon ventre. J'emprunte la porte qui mène au sous-sol et nous guide jusque dans cette pièce à l'abri des regards. Je la laisse entrer et referme la porte derrière moi, avant de me tourner dans sa direction :

— Je suis désolé, J, sincèrement.

— Désolé pour quoi ? me demande-t-elle.

— De me comporter comme un con avec toi. Je ne veux plus de ça.

— Développe, dit-elle, croisant les bras sur sa poitrine.

— J'ai pris mes distances parce que j'ai eu peur de ce que j'ai ressenti pour toi le soir de ton agression, avouais-je enfin, le cœur serré.

— Et qu'as-tu ressenti ?

— Une peur terrible, qui m'a broyé l'estomac. J'ai eu peur comme je n'ai jamais eu peur auparavant. Quand j'ai entendu les pompiers dire que ton pronostic vital était engagé, je me suis effondré. J'ai de suite imaginé vivre le reste de ma vie sans toi, et ça m'a terriblement fait mal.

Elle reste silencieuse face à mes aveux. Mais je vois dans ses yeux qu'elle vient d'entendre ce qu'elle attendait depuis des semaines. Prudemment, je m'approche d'elle, avant de saisir ses mains pour les tenir au creux des miennes. Puis, doucement, j'entremèlent nos doigts, positionnant nos mains à hauteurs de nos visages :

— Est-ce que tu veux toujours prendre tes distances ? je lui demande, inquiet.

— Je n'ai jamais voulu les prendre, avoue-t-elle.

Mon coeur bat plus fort à présent.

— J'ai dis ça car je ne voulais pas m'attacher davantage alors que tu venais de prendre tes distances. Je n'attendais qu'une seule chose, que tu sois honnête avec moi à propos de ton attitude de ces dernières semaines, et tu viens de le faire, enfin, après m'avoir menti hier en me disant que tu ne savait pas pourquoi est-ce que tu te comportait ainsi.

Un amour dans l'ombre, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant