Un amour dans l'ombre, Tome 1

Chapitre 30

Matéo

— Je ne plaisante pas, Matéo. Tu te tiens à carreaux ce soir.

Mon frère me fait la morale depuis environ vingt minutes. Nous allons à la soirée latine ce soir, et il est en train de me demander de me tenir tranquille avec Joy, et d'arrêter mon petit jeu.

— Tu peux me lâcher la grappe ?

Je cherche de quoi me mettre pour ce soir, tandis que mon frère est appuyé au cadran de la porte. Mais là, j'entends la porte se fermer, et ma chaise de bureau bouger. Il vient de s'asseoir.

— Matéo ? Regarde-moi.

Je soupire bruyamment mais me retourne malgré tout pour lui faire face.

— Si je te dis ça c'est pour toi, ok ? Je te connais par cœur, et si tu continues tu vas finir dans une situation qui va totalement te dépasser et que tu ne sauras plus gérer. Déjà que ça n'a pas l'air d'être fameux vu notre conversation de ce matin, alors éviter d'empirer la situation, ok ?

C'est déjà trop tard, frangin.

— Tu ne sais pas de quoi tu parles, réponds-je en lui tournant le dos pour sortir un polo de mon armoire.

— Dans tous les cas, je ne veux pas voir un seul regard déplacé ce soir. Il faut que tu arrêtes, Matéo. Tu as Lory, elle a Sacha. Stop tes conneries, m'assène-t-il en sortant de ma chambre.

— Il n'y a aucune connerie ! lui réponds-je.

— Ouais, c'est ça ! l'entends-je des escaliers.

Je me douche rapidement, m'habille et met du parfum avant de structurer rapidement mes bouclettes. Je me dépêche car j'ai hâte de voir Joy danser.

— Matéo, tu es prêt ? me demande ma mère d'en bas.

Mes parents sont finalement rentrés plus tôt de leurs vacances. Pour rien au monde ma mère aurait loupé la soirée latine, d'après elle. Elle en parle depuis trop longtemps. Mais d'après mon père, ils repartent demain pour finir leurs vacances chez mes grands-parents.

— Oui, j'arrive !

Nous y allons avec mes parents ce soir, et nous rentrerons avec Curtis qui nous ramènera après la soirée.

Lorsque j'arrive en bas, mon père finit de mettre ses chaussures et ma mère l'attend.

— Où est Julien ? demandais-je.

— Il vient de partir, une urgence au boulot.

— Sérieux ?

Elle me regarde et hausse les épaules.

Une urgence au boulot, hein.

Il cache quelque chose, je le sens, et cela titille de plus en plus ma curiosité.

Arrivés au Clark, je rejoins immédiatement Curtis et Mégane qui sont déjà arrivés.

— Hey ! me salut-elle.

— Tu n'es pas venu avec la relou de service ? me taquine Curtis.

— Non, mais elle devrait arriver dans le cours de la soirée, réponds-je simplement, faisant abstraction du surnom qu'il vient de lui donner.

— De quoi bien gâcher notre soirée ! dit-il sur le ton de l'humour.

Je souris légèrement malgré moi, mais décide de ne pas répondre.

— Le spectacle ne devrait pas tarder ! nous prévient Mégane. Julien n'est pas avec toi ? me demande-t-elle.

— Non, une urgence au boulot, il paraît.