Chapitre 68

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Joy

— ­C'est bon, je suis prête.

— Parfait, je t'attends au bout du couloir.

Je hoche la tête avant que Matéo s'approche de moi :

— Tout va bien se passer, me rassure-t-il.

Puis il m'embrasse délicatement. Mégane s'approche à son tour et me saisie la main :

— Il a raison, tout va bien se passer, me sourit-elle avant de déposer un baiser sur ma joue.

Ils quittent la pièce, dans laquelle je me trouve désormais seule. Je souffle un bon coup, puis me dirige vers mon sac à main pour saisir ma bouteille d'eau. J'en bois quelques gorgées avant de la ranger, quand mes yeux se posent sur un bout de papier qui n'était pas dans mon sac auparavant.

Je pose la bouteille et le sort de mon sac avant de le déplier :

J,

Je ne sais pas quand est-ce que je te donnerais cette lettre, ni même si je le ferai un jour, mais ce que je sais, c'est que j'ai besoin d'écrire ces mots à défaut de pouvoir te les dire en face.

Ça fait maintenant plusieurs jours que je n'ai plus de nouvelles de toi, par ma faute.

Trop de jours.

Les mots que je t'ai balancés injustement ne cessent de tourner dans mon esprit tel un disque rayé. Et je n'arrête pas de me demander : pourquoi j'ai dis ça ? Et je n'ai aucune réponse à cette question. C'est sorti sans que je ne puisse le contrôler, sans que je ne puisse m'en empêcher.

La vérité, c'est que ce que je ressens pour toi me terrifie. Je n'ai jamais été autant terrifié qu'aujourd'hui.

Que depuis le jour où mes sentiments à ton égard ont changés.

Joy, je suis prêt à aller tout droit en enfer si je venais à te refaire du mal. Tout ce que je veux à présent, c'est toi, uniquement toi.

Toi avec tes qualités,

Toi avec tes défauts,

Toi avec tes cicatrices,

Toi tout entière,

Et plus que tout au monde, je suis prêt à te le prouver chaque jour, chaque heures, chaque minutes, chaque secondes que Dieu m'accordera. Je suis prêt à me dévouer jour et nuit à toi, toujours, tout le temps, partout.

Et même si tu ne voudrais plus de moi, je ne pourrais jamais cesser de t'attendre le temps qu'il faudra.

Que ce soit une semaine, un mois, un an, ou vingt ans, je compterais chaque secondes qui défileront jusqu'à ce que tu veuilles de moi à nouveau.

Parce que mon être tout entier t'appartient.

Parce que je t'appartient autant que Roméo appartient à Juliette,

Autant que les étoiles appartiennent au ciel,

Et autant que mon coeur appartient au tient.

Oui, je crois bien que je t'aime...J.

Matéo, ou plus connu sous le nom de Monsieur Muscles.

Mes lèvres tremblent légèrement, mes yeux sont embués, et je sens une larme s'écraser contre le papier entre mes mains.

— Joy ? Il faut y aller ! insiste Paul dans le cadran de la porte.

Je fais rapidement volte-face pour qu'il ne soit pas témoin de mes larmes :

— Oui, oui... j'arrives... je buvais un coup.

Je m'essuie discrètement les joues et me dirige vers la sortie de ma loge, là où Paul m'attend, impatient.

Je le suit dans les couloirs, la tête toujours ailleurs.

Toujours chamboulée.

— Il faut sincèrement que tu te prépares mentalement, Joy. Il y aura une centaine de personnes, de nombreux auteurs, certains très connus, d'autres moins. Il y aura des journalistes, ainsi que des fans à la sortie, m'explique-t-il tout en arpentant les longs couloirs.

Il me jette un rapide coup d'oeil avant de s'arrêter net pour me faire face :

— Joy ? Tu entends ce que je te dis ?

— Oui, bien sûr, dis-je d'une petite voix.

Parce que mon être tout entier t'appartient.

Parce que je t'appartient autant que Roméo appartient à Juliette,

Autant que les étoiles appartiennent au ciel,

Et autant que mon coeur appartient au tient.

Oui, je crois bien que je t'aime...J.

— Joy, insiste-t-il en saisissant mes épaules, tu es une star à présent, d'accord ? Tu en es consciente ? Tu vas très certainement gagner une ou plusieurs récompenses ce soir, tu dois être avec nous, parce que je ne te sens pas vraiment avec nous, là, s'inquiète-t-il.

Je suis une star.

Je déteste ce mot.

— Si...Si ! Ça va, je lui assure, reprenant mes esprits.

— Tu es en train de devenir une autrice reconnue, tu vas pouvoir vivre de ta passion et continuer à écrire tout un tas de nouveaux romans, mais pour ça, il faut que tu sois à la hauteur ce soir.

Je hoche la tête.

— Bien, on y va, dit-il, bienveillant.

Heureusement qu'il est là, sinon, je ne sais pas comment j'aurais réussi à gérer. Nous reprenons notre chemin, tandis que Paul continu de m'expliquer :

— À la fin de la cérémonie, chaque auteur sort tour à tour à l'entrée principale, où il y aura fans, journalistes, et photographes. Je serais là pour t'accompagner et t'ouvrir la porte de la limousine qui t'attendra. Tes amis seront déjà à l'intérieur.

— D'accord.

— Les Awards du livre sont pris très au sérieux, Joy. L'un d'entre vous verra son roman adapté en film ou série, ce n'est pas rien ! Bien, nous y sommes, finit-il en s'arrêtant devant une porte. Là, nous allons entrer dans la salle, on va aller s'asseoir à nos sièges attitrés, et la cérémonie va commencer. Est-ce que tu as des questions avant qu'on y aille ?

— Non, je crois que tu as tout dit.

— Parfait. Au moindre problème, n'hésites pas, d'accord ? Je sais que je peux paraître dur et intransigeant actuellement, mais c'est pour ton bien, et je n'en reste pas moins compréhensif et à l'écoute, je suis là pour toi, me rassure-t-il.

Je hoche la tête.

— C'est parti, dit-il en ouvrant la porte.

Le brouhaha de l'immense salle me parvient aux oreilles, les lumières m'aveuglent le temps d'un instant, et je prends une grande inspiration avant de sauter dans le bain.

Un amour dans l'ombre, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant