Chapitre 62

99 1 0
                                    

Joy

Est-ce que tu as vu ça ?! Je te l'avais dit, Joy ! s'exclame Paul au bout du fil.

— Paul, je...je ne sais même pas quoi dire ! C'est surréaliste.

Depuis hier soir, les ventes ne cessent d'augmenter.

— Si ça continue comme ça, à la fin de la semaine on aura atteint le million !

— Comment est-ce que c'est possible ?!

Je n'arrive toujours pas à y croire.

— Je te l'avais dit, je sais reconnaître un best-seller quand il est sous mes yeux !

— Je ne sais vraiment pas quoi dire...je ne réalise pas.

— C'est normal, mais je t'assure que c'est bien réel !

— Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? je demande.

— Profites de ta toute nouvelle popularité, tous ses gens du Booktok ne parlent que de toi, ils t'adorent !

— Mais non, c'est mon roman qu'ils adorent, je rétorque, modeste.

Comment est-ce que des inconnus peuvent m'adorer ?

— Joy, ils adorent les deux. Toi autant que ton roman, assure-t-il.

Je regarde Matéo qui est en face de moi, en train de lever ses pouces en l'air pour confirmer les dires de Paul que j'ai mis sur haut-parleur.

Je souris.

— C'est grâce à toi.

— Non, c'est grâce à ton travail, rétorque-t-il.

J'ai les joues en feu à cause de ce sourire qui ne veut pas partir.

— Bien, en tout cas, je te rappellerais à la fin de la semaine pour faire le point, ok ?

— D'accord.

— En attendant, détends- toi et profite. Tu le mérites.

— Merci beaucoup, Paul. À bientôt.

Nous raccrochons et Matéo me prend dans ses bras, heureux.

— Putain c'est incroyable, J.

— Je n'arrive vraiment pas à y croire, ça n'arrête pas d'augmenter !

— C'est fantastique.

Nous nous installons ensuite sur mon canapé :

— Fast & Furious ? proposais-je.

— Euh...Oui !

Je le sonde un instant, télécommande en main :

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Je mettrais ma main à couper que quelque chose le préoccupe soudainement. Il soupire, frottant ses mains contre ses cuisses :

— Matéo ? Rien de grave ?

— Non, non, rien de grave, rassure toi. C'est juste que...

Je le regarde, patiente.

Et s'il me disait qu'il ne voulait finalement plus de moi ?

— Mon frère fait des trucs chelou.

Ouf.

Attendez, quoi ?

Je fronce les sourcils :

— Comment ça ?

— Il disparaît souvent, et je sais qu'il me ment quand je lui demande où est-ce qu'il va ou où est-ce qu'il était. Je le connais.

— Tu crois qu'il a quelqu'un ? je cherche à comprendre.

— Non...dit-il, dans ses pensées. Non, je pense que c'est autre chose, mais je ne sais pas quoi.

— Tu penses qu'il a des ennuis ?

— Je n'en sais rien...

— Tu as essayé de lui en parler ?

— Non.

— Tu devrais peut-être commencer par là.

— Non, je ne pense pas que ça nous mènera quelque part, il me mentira, je le sais.

Je soupire légèrement, réfléchissant au problème.

— Et hier soir, il a eu un coup de téléphone qui m'a paru étrange.

— Comment tu sais ?

— Je l'ai suivi...m'avoue-t-il. J'étais obligé, ça fait trop de temps que je me pose des questions.

— Étrange comment ?

— Il avait l'air agacé, et il disait à son interlocuteur qu'il avait des éléments, et qu'il s'en occuperait le plus vite possible en lui faisant un retour par mail.

— Qu'il s'occuperait de quoi ?

— Aucune idée.

Je soupire, encore.

— Et qu'est-ce que tu voudrais faire ? je demande.

Il me regarde, sans répondre, se pinçant les lèvres dans un faible sourire. Je comprends immédiatement :

— Tu veux fouiller dans ses mails ? je devine, outrée.

Il me regarde toujours, haussant les épaules d'un air innocent.

— Et tu voudrais que je t'aide ?

Il fait le même mouvement une seconde fois.

— Matéo...Ça craint ! Imagine qu'il nous crame !

— On fera ça quand il ne sera pas là, tente-t-il de me convaincre.

— Mais il aura forcément son téléphone avec lui, rétorquais-je.

— Je ne parle pas de son téléphone, dit-il, tout sourire.

— Son ordi ? je devine.

— Yep !

Je réfléchis sérieusement à sa demande. Je ne pense pas que Matéo s'inquiéterait pour rien. S'il a des doutes sur son frère, c'est qu'il a des raisons d'en avoir.

— On fait ça quand ? je demande.

Il saute de joie en saisissant ma tête entre ses mains pour déposer un énorme baiser sur le sommet de mon crâne :

— Tu es la meilleure.

Je roule des yeux, amusée.

— Dès qu'il disparaît.

— Comment on peut savoir quand est-ce que ça va arriver ?

— Je te tiendrais informé, et il faudra agir vite.

Joy et Matéo dans la peau de Bonnie and Clyde, ça promet.

Un amour dans l'ombre, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant