Chapitre 50

96 5 0
                                    

Joy

— Tu devrais mettre la rouge, me conseille Mégane.

— Tu es sûre ?

— C'est celle qui te va le mieux et qui te met en valeur. La bleu est trop...bleu.

Je souris.

— Ok.

Je pose ma robe pour le bal de ce soir sur mon lit, de sorte à ce qu'elle ne se froisse pas.

— Il sera là ? je lui demande d'une petite voix.

— Je suppose.

Je ne réponds rien.

Une semaine s'est écoulée depuis ce qu'il m'a balancé à la figure injustement. Il a tenté de me joindre, plusieurs fois, mais je n'avais aucune envie d'entendre sa voix, ni même de le voir. Ce soir, je risque de le revoir pour la première fois depuis.

Et ça me stress.

Je suis terriblement en colère contre lui.

Je n'aurais jamais dû lui succomber.

Mais c'est trop tard.

Mon coeur saigne déjà depuis plusieurs jours maintenant.

Et je ne parviens pas à calmer l'hémorragie.

S'il tente quelque chose ce soir, j'ose à croire, au plus profond de moi, qu'il saura prononcer les mots qui m'apaiserons.

— Il va falloir que j'y aille, Rudy va m'attendre si je ne me dépêche pas.

— Tu danses ce soir ?

— Oui, c'est une demande du maire de dernière minute.

— Donc répétition de dernière minute, en déduit-elle.

— Exactement.

— Je vais te laisser alors, dit-elle en se levant de mon lit. À ce soir, J, m'embrasse-t-elle sur la joue avant de quitter mon appartement.

Je termine de préparer mes affaires lorsque mon téléphone sonne.

C'est Paul.

— Allô ?

— Joy ? C'est Paul, j'ai une bonne nouvelle pour toi ! s'exclame-t-il.

Je souris face à sa bonne humeur contagieuse.

— Je t'écoutes.

— Ton roman est prêt à partir en production.

— Q...quoi ?! je me réjouit.

— Tu as bien entendu ! Il part dès demain, et tu recevras ton exemplaire dans la foulée. Tu valides, et la production pourra commencer.

— Et quelle est la date de sortie ? je demande, impatiente.

Je devine qu'il doit la connaître, car sinon, il ne m'aurait pas encore fait part de cette bonne nouvelle.

— Semaine prochaine !

— Quoi ?!

— Oui !!

— Bordel c'est génial ! Mais c'est super rapide, non ?

— Ne t'inquiète pas, la production est super rapide, les exemplaires seront prêts pour la mise en vente, me rassure-t-il.

— Je n'y crois pas...

— Et pourtant !

— Merci infiniment, Paul.

— Ne me remercie pas ! Je te rappelle rapidement pour la suite.

— D'accord, à plus !

Nous raccrochons, et il m'est impossible de tenir en place. Je saute dans tous les sens en hurlant de joie.

Une fois que je parviens à me calmer, je prends mes affaires et file au studio, l'esprit léger et le cœur apaisé.

Mon rêve se réalise, enfin.

✭✭✭

— Tu n'es pas concentrée, me reproche Rudy alors que nous sommes en pleine répétition de notre danse.

— Désolée.

— On recommence...3...4...

Mais rien n'y fait, je ne suis pas concentrée. Trop de choses occupent mon esprit torturé.

Mon roman.

Matéo.

— Bon, dis-moi ce qu'il se passe, perd-il patience.

Je soupire avant de me résoudre à tout lui avouer. Je lui avoue d'abord pour mon roman, ce qui me vaut un éclat de joie venant de sa part. Puis, je termine par la bête noir. Et là, ce sont plutôt des éclats de colère que je perçoit dans ses pupilles.

— À quoi il joue, sérieusement ? Je pensais bien l'aimer vu comment il t'as défendu devant ton ex l'autre fois, mais en fait, c'est un con.

— Je ne sais pas... Je ne sais plus quoi penser.

— Il sera là ce soir ?

— Je n'en sais rien.

Nous sommes interrompu par le téléphone de Rudy :

— Excuse-moi un instant, c'est ma mère.

Il s'éloigne et revient quelques minutes plus tard :

— Je suis vraiment désolé, je ne vais pas pouvoir assurer le show ce soir.

— Quoi ? Comment ça ?

— Ma mère est tombée dans les escaliers, je vais voir pour me faire remplacer, ne bouge pas.

— Merde, elle va bien ? je m'inquiète.

— Elle me dit qu'elle ne peut plus bouger sa jambe, et elle n'a même pas pensé à appeler les pompiers, je vais le faire, m'explique-t-il en pianotant sur son téléphone.

Puis il s'éloigne une nouvelle fois, faisant les cent pas en passant un nombre incalculable d'appels.

— C'est Sully qui va me remplacer.

— Oh non, je m'exaspère.

— Désolé chérie, mais c'est le seul de disponible.

Sully est un ancien élève de Rudy, qui est parti pour créer son propre studio de danse. Nous avons eu une aventure qui n'avait rien de sérieux, pour tout dire. Nous avons couché ensemble plusieurs fois, mais il a fini par être beaucoup trop jaloux. Alors j'ai tout stoppé, il n'a pas apprécié.

Et je vais devoir danser avec lui ce soir.

Merci, Rudy. C'est bien pour ta mère que je le fais.

— Bon, ça fait rien, je me résigne dans un soupire, file voir ta mère, vite.

Je le chasse presque, puis j'attends l'arrivée de Sully pour répéter la danse.

Un amour dans l'ombre, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant