Un amour dans l'ombre, Tome 1

Chapitre 41

Joy

— Hé, petite joueuse ! m'interpelle Curtis. C'est à celui qui arrivera à obtenir le plus de numéros ! me défit-il en prenant de l'avance en direction de la boîte de nuit.

— C'est noté !

Visiblement surpris par ma réponse, il se retourne vivement, le visage éclairé :

— Putain, j'adore cette nana !

Puis il reprend son chemin, suivit non loin de nous.

— Je vais prendre la bouteille ! nous informe-t-il.

— Ça m'arrange bien, ça nous évitera de passer dans toute cette foule pour atteindre le bar, se réjouit Julien.

— C'est clair, confirme Matéo.

— Tu vas vraiment jouer à ce jeu avec Curtis ? me demande Mégane, amusée.

— Non. J'ai juste dis ça pour qu'il me lâche la grappe.

Tout le monde rigole.

Lorsque nous pénétrons dans la boîte, il y a foule. La musique résonne fortement et est entraînante. Curtis a réussi à réserver une table VIP et y a déposé la première bouteille d'alcool de la soirée, les verres et les glaçons.

— Youhou ! Je suis là !

Il nous fait de grands signes. Nous le rejoignons et Matéo commence à servir les verres pour tout le monde et à les distribuer :

— Tiens, me dit-il en me tendant mon verre.

Il me sourit.

— Merci.

J'apporte le verre à mes lèvres pour y boire le liquide alcoolisé. Que c'est bon ! Ça fait des jours que j'attends ça. Une bonne soirée entourée d'amis et d'alcool pour décompresser. Matéo se tient à côté de moi dans ce cercle d'amis que nous formons. Je le vois me regarder de biais. Plus délibérément qu'auparavant, je remarque. Les blagues et les discussions s'enchaînent et les verres d'alcool aussi.

Nous sommes déjà à notre troisième bouteille de rhum et je n'arrête pas de danser. Curtis est de la partie et nous n'arrêtons pas de rigoler en faisant les imbéciles. J'ai déjà dû perdre un bon nombre de calories, à présent, et la sueur fait briller mon front. Il faut que je me calme.

Je retourne à la table pour me servir un énième verre alors que l'alcool déjà ingurgité me tape bien sur la tête. Les yeux brillants et brûlants de Matéo sont posés sur moi, par-dessus son verre. Il termine de boire sa gorgée sans détourner le regard. Je ne sais pas si c'est l'effet qu'il me fait, ou l'alcool, mais j'ai terriblement envie de lui tourner autour et de le rendre fou.

Très certainement les deux, tout bien réfléchi.

Je le regarde alors d'un air aguicheur, le verre à la main. Je vois sa pomme d'Adam rouler sous la peau fine de son cou lorsqu'il me bouffe du regard, avant qu'il ne s'approche de moi :

— Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ?

— Il faut que je te fasse un dessin ? je penche la tête sur le côté en lui posant cette question.

Il sourit et se mord rapidement la lèvre :

— Non, je crois que c'est assez clair.

— Puis je pourrais te poser la même question, je le provoque.

Il se penche vers mon oreille, et me dit d'une voix rauque :

— Je ne pense pas avoir besoin de te faire un dessin non plus.