Chapitre 20 - Il va me tuer (2)

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— Que dirais-tu d'exposer tes œuvres dans une petite galerie intimiste, mais ultra tendance, dès le weekend prochain ?

Sun répond à mon sourire pétillant par une mine méfiante. Mais je ne suis pas dupe, je sais qu'au fond il a toujours rêvé de vivre de sa passion et non de brider son art pour une entreprise sans âme comme Hadès.

— Neela, qu'est-ce que tu as encore fait ? m'assassine-t-il du regard.

— Attends, attends, ne t'énerve pas tout de suite.

Je glisse une main contre sa nuque, comme pour l'apaiser par le contact de sa peau contre la mienne. Il soupire.

— Je sais que tu n'étais pas intéressé par ma proposition d'être ton agent et j'avoue ne pas t'avoir écouté. J'ai même carrément agi dans ton dos.

— Et c'est là que je suis censé ne pas m'énerver ? gronde-t-il.

— J'ai envoyé des photos de tes œuvres à June Crawford qui tient une galerie dans le centre-ville.

Son corps tout entier se tend.

— C'est exactement ce que je t'ai dit de ne pas faire !

— Je sais, je sais, mais elle veut exposer ton travail !

— Et je t'ai dit que je n'en avais pas envie.

— Mais tu mens, Sun. Je te connais depuis si longtemps, j'ai vu les déceptions, j'ai vu la douleur, mais je sais que tu as toujours rêvé d'une telle proposition.

— C'était y a des siècles tout ça.

Il continue à s'opposer à l'idée, mais je sens que sa colère s'apaise petit à petit.

— Oui, tu as abandonné l'idée il y a des siècles, mais cela ne veut pas dire que tu ne peux pas retenter ta chance aujourd'hui.

Il lève les yeux au ciel et pousse un grognement d'agacement. Je le sens céder petit à petit.

— Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour moi, plaidé-je. Ça serait un super lancement pour mon statut d'agent.

Je lui adresse un regard suppliant et je sens que j'arrive à mes fins.

— Bon. Elle est où cette galerie exactement ?

Je prends cette question comme une acceptation et je saute de joie comme une enfant.

— C'est vrai ? Tu es d'accord ?

Enthousiaste, je lui saute littéralement dans les bras en nouant mes mains derrière sa nuque. Son rire résonne et il referme ses bras autour de mon corps. Son étreinte est toujours aussi délicieuse et l'euphorie n'en est que plus grande. Je le resserre contre moi et cale mon visage dans son cou. Sans même y penser, mes lèvres caressent sa peau jusqu'à ce que j'y dépose un tendre baiser. Instantanément, je peux sentir l'ambiance changer pour se faire plus électrique.

— Corazon, murmure-t-il en me repoussant légèrement.

— Il y a un problème ?

Il soupire et semble lutter contre lui-même.

— J'ai conscience que tu as besoin de temps pour réfléchir à notre discussion d'hier. Mais en attendant, je crois que tu ferais mieux de garder physiquement tes distances. C'est difficile de rester serein lorsque tu agis ainsi.

Et c'est alors que je me plonge réellement dans son regard. Le désir que je lis dans ses yeux est intense, passionné et plus brûlant que toutes les flammes de l'enfer. Je ne sais pas si c'est l'excitation de cette journée, son expression pleine de luxure ou l'irrésistible attraction qui me ramène toujours à lui, mais j'envoie valser toutes mes craintes. Pourquoi me prendre autant la tête ? Si je veux quelque chose, je n'ai qu'à le prendre. Point.

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