Chapitre 12 - Tu causeras ma perte (3)

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C'est trop dur. Elle est trop belle, trop tentante. Je ne peux pas lui résister plus longtemps. Je referme ma poigne sur sa jambe et relève un peu plus son genou pour le caler contre ma hanche. Mon autre bras s'enroule autour de sa taille et la ramène à moi brusquement. Elle lâche un soupir surpris et je me délecte de ses joues rougissantes. J'ai comme l'impression que mon corps agit de lui-même, instinctivement attiré par Neela. La distance entre nous est à présent inexistante et seuls quelques millimètres séparent sa bouche charnue de la mienne. Je n'arrive plus à penser à rien d'autre qu'à ses lèvres qui m'hypnotise, qu'à son corps qui me hante, qu'à son souffle qui pourrait me redonner vie. Je n'ai jamais rien ressenti d'aussi fort.

- Tu causeras ma perte Neela Gray.

- Me perdre avec toi, c'est tout ce que je désire.

Ses mots m'électrisent autant que ses mains qui se baladent sur mon torse comme si elles voulaient mémoriser chaque parcelle de mon être au toucher. Elle s'approche encore et ses lèvres viennent effleurer les miennes dans une danse tentatrice. J'ai le souffle court tant lui résister est un calvaire.

- Demain, tu diras encore qu'il ne s'est rien passé entre nous ?

Sa question sonne plus comme un constat. Un souvenir de ce qu'il s'est passé il y a un an de cela. Ce soir où j'étais ivre, salement amoché et où j'ai vu mes rêves et mon estime de moi se faire piétiner. Et malgré ma vibrante envie de la garder contre moi, je ne peux pas lui mentir.

- Sans doute, admis-je en laissant mon regard dériver sur sa bouche.

- Quelle excuse tu trouveras cette fois ? Tu blâmeras l'alcool ?

- Très certainement.

- Dans ce cas, je ferais mieux de profiter de ce soir pour t'ancrer la vérité dans le crâne.

Et à ces mots, je comprends que la partie est finie. Je l'abandonne même totalement. Neela presse enfin ses lèvres contre les miennes et je réagis immédiatement à ce contact. Plus rien d'autre n'a d'importance que ce baiser divin. Tout mon corps est consumé par la passion brûlante qui nous anime tous les deux. Nos lèvres se meuvent en harmonie et nos langues finissent par se rencontrer dans une valse sulfureuse et enivrante. Rien n'a jamais été aussi délicieux. Mes mains sur son corps se font plus pressantes, mais le manque d'intimité de ce couloir de fraternité me force à me restreindre. Et comme si elle lisait dans mes pensées, Neela finit par rompre notre baiser. Elle cale son front contre le mien, savourant la sensualité de nos respirations essoufflées pendant un instant.

- Partons, raccompagne-moi chez moi.

- Mh.

J'acquiesce simplement, je n'ai qu'une envie c'est de l'avoir pour moi seul. Mais pour autant je ne peux me retenir de capturer ces lèvres si douces à nouveau, retardant notre départ. C'est comme si je venais de goûter à la meilleure drogue du monde et que j'en étais devenue immédiatement accroc. Je n'arrive à bouger qu'en direction de son corps qui m'enivre et j'ai du mal à la relâcher, même pour quitter cette foutue soirée. Je la dévore de baiser, mais, plus raisonnable que moi, elle finit par me repousser doucement. Elle rit, amusée par ma moue frustrée et je suis aux anges en admirant son visage rayonnant.

- Allez, viens ! insiste-t-elle.

Elle glisse sa main dans la mienne et me tire vers la sortie. Son sourire candide et insouciant efface de mon cœur tous les problèmes qui me pesaient si lourdement. Hypnotisé par cette aura euphorique, je me laisse guider, ne manquant pas d'enlacer ma nymphe pour lui arracher quelques gloussements taquins.

Neela ne vit pas très loin de là. Sa résidence universitaire ne se trouve qu'à quelques pâtés de maison et l'air frais de cette soirée printanière est agréable. Un bras autour des épaules de la jeune femme, je dégrise légèrement en avançant des les rues de Los Angeles. Sur le chemin, nous ne parlons pas beaucoup mais c'est agréable d'apprécier la présence l'un de l'autre, simplement. Cette balade nocturne silencieuse fait un peu redescendre la tension qui nous animait il y a quelques instants, mais la tendresse avec laquelle elle m'enlace est tout aussi agréable.

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