Chapitre 15 - Loco por ti (2)

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- Ma vie actuelle est chaotique. Je sens que le retour à la réalité va être dur, me défends-je pour qu'il ne découvre pas à quel point c'est sa présence qui va me manquer.

Pourtant, Sun semble compatir et, comme si ça avait toujours été naturel, il passe un bras autour de mes épaules pour me ramener contre lui. Sera-t-il toujours aussi attentionné et tactile demain matin ? Devant les autres ? Devant mon frère ?

- Ça m'a fait plaisir de tout mettre en pause ces derniers jours et... de te retrouver, admet-il à demi-mot.

La fin de sa phrase ravive une nuée de papillons au creux de mon ventre. Moi qui les pensais morts depuis longtemps.

- Mais ça nous fera du bien à tous les deux de prendre l'air. Je vais finir par me blesser si tu continues à me déconcentrer et à tourner autour de mes sculptures incessamment pendant que je travaille.

Il n'a pas totalement tort. Je commence à m'ennuyer après tant de jours sans sortir du duplex et cet atelier, j'ai fini par le connaître par cœur. Mais une part de moi se demande si je ne préfère pas m'ennuyer avec lui plutôt que de revivre notre distance passée.

- Allez, efface-moi cette mine contrariée ou... c'est moi qui m'en charge !

Et sur ses mots, il se rapproche plus pour atteindre mes côtes. Un bras toujours autour de mes épaules, il me maintient fermement contre lui tandis que sa main libre entame des chatouilles irrésistibles. J'y suis très sensible et il le sait. À vrai dire, sa main se fraye un chemin sur mon corps comme s'il connaissait par cœur tous mes points faibles. Je tente de retenir un éclat de rire, mais je me tortille dans tous les sens et cède bien vite à l'hilarité.

- Arrête, tu triches ! tenté-je de me plaindre entre deux rires.

Mais Sun ne semble pas de cet avis et son amusement se lie au mien alors que nous chahutons comme des enfants. L'innocence de cet instant est une bouffée d'air frais. Pour autant, je ne peux m'empêcher de réaliser à quel point j'aime le sentir près de moi, j'aime qu'il me touche, j'aime qu'il me retienne et me serre fort contre lui. Mais alors que je joue à me débattre - sans jamais réellement tenter de m'échapper de son étreinte - je suis surprise de le voir me relâcher prestement. On dirait presque qu'il vient de se brûler en plaçant directement sa main dans les flammes.

Soudainement, je le sens plus tendu, presque absent et son regard ne semble pas savoir où se poser. J'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de mal et je m'inquiète. Je n'ai pas envie de briser ce moment.

- Tout va bien ? demandé-je simplement.

Ma question à l'air de le gêner un peu plus. Il se racle la gorge comme pour se redonner un peu d'assurance et reporte finalement le regard sur moi. Sauf que ce n'est pas sur mon visage qu'il se pose.

- Ta chemise... dit-il en levant le bras.

Sa main s'approche de moi pour effleurer et s'emparer d'un pan de mon vêtement. Ses doigts glissent sur le tissu jusqu'à descendre dans mon décolleté, effleurant ma peau au passage. Je suis couverte de frissons.

- Elle s'est ouverte.

Et je remarque en effet que ma chemise a perdu ses deux premiers boutons et expose mon sous-vêtement de dentelles noires à la vue de Sun. Son regard s'attarde sur ma peau découverte et le revers de sa main effleure à peine la naissance de mes seins. Puis, il semble revenir à lui et se retire prestement. Mais c'est loin de me suffire. Son contact est bien trop envoûtant pour que je le laisse se défiler si facilement, encore une fois.

- Hey, l'arrêté-je avant qu'il ne retire totalement son bras.

J'enlace mes doigts autour de son poignet pour guider sa main vers mon corps à nouveau.

SUNSETOù les histoires vivent. Découvrez maintenant