7 - La balade

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Je sens du mouvement contre moi et je me réveilles, je lèves les yeux sur Oli, il essaie de se dégager d'en dessous de moi. Quand il me voit me redresser il me dit doucement :
« - Oh pardon, je voulais pas te réveiller, je voulais juste aller aux toilettes.
- T'inquiètes c'est pas grave, tu t'es endormi aussi ? Lui répondis-je encore un peu endormie.
- Ouais j'ai pas vu la fin du film. »
On se sourit, je me décale de son corps pour qu'il puisse se lever, je prends mon téléphone et regarde l'heure il est 2h30 du matin.
Oli vient se rassoir à côté de moi.
« - Tu veux te rallonger ? Me demande Oli.
- Je vais te laisser dormir, je vais aller faire un tour dehors je pense, je ne vais jamais réussir à me rendormir, j'ai fait une petite sieste et mon corps pense que ça y est je suis prête pour me lever. Lui dis-je en m'étirant.
- Je vais venir avec toi si tu veux. Je vais pas réussir à dormir tout de suite et encore moins si je te sais toute seule dehors à cette heure là.
- Ok ça marche, je vais mettre un jogging et un sweat et j'arrive. »

03hoo
On marche dans la rue déserte, il fait plutôt froid, une légère buée s'échappe de notre bouche lorsqu'on respire et parle.
Je mets mes mains dans mes poches pour les réchauffer un peu, je trouves mon paquet de cigarette dans celle de droite, je le sors en prends une et sens le regard d'Oli sur moi.

« - Qu'est ce que tu fais ?
- Bah je sors une cigarette pourquoi ?
- T'as oublier notre marché ?
- Oh aller juste une ça fait une semaine que je résistes. Lui dis-je en le regardant avec pitié.
Ce qui le fais sourire,
- Non Mia, un marché est un marché. En plus je comptais venir mercredi prochain avec Flo à l'hôpital voir les enfants. Si tu allumes cette cigarette j'annule tout. Me dis Oli en me lançant un défi dans son regard.
- C'est horrible de me faire ça, tu sais très bien que pour les enfants je peux pas. Dis je en faisant semblant d'être choqué.
- C'est notre deal ! Fais pas semblant de le découvrir.
Il rigole, il me prends la cigarette des mains et la met dans une poubelle juste à côté.
- Mais t'es sérieux ! Tu viens de jeter une cigarette neuve ! Je met ma main sur mon front.
- T'en auras plus besoin. Me dit le rappeur en continuant son chemin.
Je le rattrape et marche à côté de lui :
- Si j'en aurais besoin le jour où tu vas arrêter de me parler et que j'aurais plus de raison d'arrêté de fumer et que ça pour me consoler. Lui dis je en continuant de marcher en en regardant mes pieds.
Je l'entends s'arrêter de marcher et je sens son regard sur moi. Je me retourne.
- Impossible, je te lâcherai jamais. Me dit-il d'un ton sérieux en me souriant.
On continue notre promenade nocturne.
- Ça serait sympa que t'arrête pas de me parler, j'ai pas envie de payer mes places de concert pour venir te voir. Je rigole en lui disant ça.
Il passe son bras droit autour de mon cou et me serre pour rigoler tout en me frottant la tête avec son poing gauche :
- Ah mais en fait, t'es comme ça ! Il rigole.
- Ah bah oui tu croyais quand même pas que je voulais être amie avec toi pour ta belle gueule, ta gentille, ton accent, ton beau sourire et tes petits bras musclés ? Dis-je en me foutant de lui.
- Connasse, tu vas voir si tu vas pas les payer tes places de concert. »

On est pliés de rire. J'adore ça. Notre complicité si évidente, la manière dont tout est fluide entre nous, je le regarde silencieusement et je l'admire presque d'être aussi solaire et gentil avec tout le monde. Il doit sentir mon regard sur lui puisque qu'il tourne la tête dans ma direction :
« - Qu'est ce qu'il y a ? Tu prépares une nouvelle bêtise à sortir ?
Je sors de mes pensées et lui sourit
- Non pas du tout, en fait j'étais en train de me dire que j'aimerais être aussi gentille et solaire avec les gens que toi tu l'es. Je trouves ça incroyable que tu traines avec moi a 3h du mat, que tu sois quelqu'un de "normal", dis-je en imitant les guillemets avec mes doigts, je suis très reconnaissante d'avoir quelqu'un comme toi dans mon entourage.
Il sourit surpris de ma réponse :
- C'est gentil mais tu sais qu'on se ressemble beaucoup sur ce point ? Regarde le jour où on s'est rencontré, tu m'as direct proposé de l'aide, on a beaucoup parler alors qu'on s'était jamais vu avant, le soir tu t'es entendu avec tout le monde à ma soirée d'anniversaire d'ailleurs toutes les personnes m'ont parler en bien de toi, ils ont dit que t'étais quelqu'un qui ne se prenait pas la tête et par exemple Léna m'a dit qu'elle avait pas l'impression d'avoir discuter avec une inconnue ou une abonnée elle m'a dit que vous aviez discuter comme deux copines, j'aime ça chez toi tu es à l'aise avec les gens sans être sans gêne ou déplacée.
Je suis touchée par ses mots et l'avis de ses amis sur moi. Ça me fait trop plaisir, un sourire apparaît sur mon visage, il doit être communicatif puisque quand Oli le voit il ne peut s'empêcher de sourire à son tour.
- J'aime rencontrer de nouvelles personnes, je penses que rien n'est dû au hasard mais plutôt au destin. Je devais être sur ta route comme toi tu devais être sur la mienne. Je suis contente de t'avoir dans ma vie Oli sincèrement.
- C'est pareil pour moi Mia, j'ai l'impression qu'on se connaît depuis toujours j'ai envie de passer mes journées avec toi pour te connaître et en même temps j'ai déjà l'impression de tout savoir de toi. T'es spéciale. »

On se prends dans les bras rapidement après cette déclaration d'amitié ou de je ne sais quoi à vrai dire, j'ai l'impression qu'on partage le même sentiment : on est heureux de se connaître tout simplement.

Après cette balade, nous sommes rentrés chez moi. On s'est remis dans notre position de départ sur le canapé vers 6h on s'est rendormi sur le canapé tous les deux.

10h15
Mon téléphone sonne, c'est un appel vidéo d'Alban. Je me lève en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Oli qui dors encore, attrape un sweat qui traîne, l'enfile et vais dans ma chambre.

« - Coucou, dis-je encore endormie
- Salut, Emie voulait te voir. Me répond Alban avant de mettre Emie sur ses genoux.
Dès que je la vois je sourit et me concentre sur elle :
- Coucou mon petit cœur ça va ?
- Oui maman ! Papa emmène la piscine.
- Oh papa t'emmène à la piscine ! C'est trop bien t'en a de la chance !
- Oui, papa acheter la bouée.
- Ah bon ? Et elle est quelle couleur ta bouée ?
- Euh jaune.
- C'est trop bien ! Tu feras des photos pour montrer à maman ok ?
-Okay maman !
- C'est à qui le sweat que tu portes ? » Me coupe Alban, en descendant Emie de ses genoux.

Je regarde et j'ai en effet pris le sweat d'Oli au lieu du mien dans le noir j'ai pas fais attention.
« - Euh c'est à une pote qui l'a oublier chez moi. »

J'entends Oli se cogné dans la table et dire "Aïe putain table de merde!", je regarde la porte de ma chambre en priant pour qu'il ne l'ouvre pas.

« - Te fous pas de ma gueule, t'es avec un mec là ?
- Euh non non, et puis même si c'est le cas ça te regarde pas, je te rappelle que j'ai aucun compte à te rendre !
- Donc t'as un nouveau mec !
- Mais n'importe quoi, c'est pas mon mec c'est juste un ami, finissais-je par avouer.
- Tu te fous vraiment de ma gueule. En fait ça t'arrangeait bien que je prennes Emie ce week-end pour te faire baiser par ton nouveau mec !
- Mais va te faire foutre en fait Alban ! C'est toi qui m'a trompé je te rappelle, j'ai pas de compte à te rendre, on est plus ensemble. Écoute moi bien plus jamais tu me parles comme ça ! Le jour où j'aurais un nouveau mec c'est pas toi que ça regardera, je fais ce que je veux de ma vie avec qui j'ai envie et quand j'en ai envie. Tu es juste le père de ma fille, t'es plus rien pour moi alors arrête de te comporter comme si je t'appartenais, c'est plus le cas, je suis libre. Libre de faire des rencontres et crois moi que je vais plus me retenir si j'ai envie d'embrasser ou même de coucher avec le mec qui est dans mon salon en ce moment ! Je fais ce que je veux ça te regarde pas ! J'ai été claire ? »
Il y a un moment de silence, il est autant choqué que moi de ce que je viens de dire, je n'ai jamais été aussi énervée contre quelqu'un, il fini par me dire qu'il a compris et raccroché avant que je puisses dire au revoir à ma fille. Je souffle de colère et en même temps satisfaite de ce que j'ai enfin réussi à lui dire, ça faisait des semaines qu'il était comme ça avec moi, j'espère qu'il a compris qu'il ne pourrait plus décider de ma vie et de mon entourage.
Quand je lève la tête de mon téléphone je vois qu'Oli est dans l'encadrement de la porte, je me demande ce qu'il a entendu de la conversation.

« - Désolé je voulais pas te réveiller.
- Alors comme ça t'as envie de m'embrasser et de coucher avec le mec dans ton salon ? »
Il rigole en s'approchant de moi.

Je rougis. Merde je pensais pas qu'il avait entendu et surtout pas cette partie là. Sur le coup de la colère tout est sortie même ce que j'essayais de me cacher à moi même je crois, mais c'est vrai, cette semaine sans lui parler a été horrible, depuis hier soir je ne fais que de penser au fait que même si je lui ai dit que je voulais être amie avec lui au fond je sais que j'espère plus que ça.
J'essaye de me dire que les coups de foudre n'existent pas, qu'il va sûrement me faire du mal comme ma relation précédente, que je le connais pas assez et pourtant j'arrive pas à m'enlever de ma tête et mon esprit ses paroles rassurantes, notre complicité évidente, nos moments passés juste tous les deux, notre soirée d'hier, notre balade cette nuit.
Il est en face de moi, je relève la tête vers lui et vois son regard qui transperce le mien, j'ai envie de l'embrasser mais j'ai peur, peur de pas réussir à m'enlever les doutes que j'ai en têtes et toutes les questions qui passent en même temps.
J'ai l'impression qu'il lit dans mes pensées lorsqu'il me dit tout bas :
« - Je te jure que je te laisserai pas. »

Le marché Où les histoires vivent. Découvrez maintenant