Bell

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Je jetai un dernier regard aux caméras avant de fermer les yeux, la fatigue me gagnant malgré moi. Les nuits blanches et les journées de surveillance incessantes avaient laissé leurs traces. Je m'étais consacré à l'observation d'Aris avec une obsession maladive, surveillant chaque mouvement, chaque expression, dans l'espoir de maintenir mon emprise. Je suivais ses pas jour et nuit, me concentrant sur chaque détail. Et lorsque je n'étais pas là, je scrutais les écrans des caméras, épiant ses moindres gestes.

L'énigme de sa sortie me hantait. Comment avait-elle réussi à désactiver les explosifs et à sortir de cette cage que j'avais cru inviolable ? La maison étant encore intacte était un répit inattendu, mais le sentiment d'échec persistait. Si elle avait crié et alerté les voisins, cela aurait été une torture sans fin. Une fuite rapide aurait été nécessaire, ce qui aurait compliqué encore davantage la situation.

Je m'endormis enfin, l'esprit agité mais épuisé.

**

Aris

Sortir de cette cage n'était pas un exploit pour moi. Manipuler les mécanismes et faire semblant étaient des jeux d'enfant. Deux heures s'étaient écoulées depuis que Lov m'avait enfermée, et vu les cernes qui marquaient son visage, il devait être exténué. C'était ma chance pour agir. Il me fallait de la nourriture pour regagner de la force et éviter d'être capturée à nouveau. Ma survie dépendait de cette énergie. Je fouillai dans mes poches, sortant le double de la clé que j'avais pris lorsqu'il cherchait des informations sur moi.

Je m'arrêtais un instant, perplexe. Quels parents pouvaient nommer leur enfant "Lov" ?

Ce détail dérisoire m'amusait. J'avais malgré tout une idée précise de ce que je devais faire. Lov était beau, et c'était ce qui rendait tout cela encore plus dérangeant. Sa beauté était un paradoxe avec la brutalité dont il faisait preuve. Il devait payer pour ses actes, mais je devais d'abord récolter plus de preuves contre lui. Après tout, un avocat respecté comme lui, avec un cabinet prestigieux, serait difficile à incriminer. Sa réputation était une armure contre la suspicion.

Je ouvris la porte de la cage en laissant un doigt provocateur à la caméra. Cette petite touche serait un souvenir inoubliable pour lui, un rappel de son échec lorsque viendra le moment des comptes.

Je me glissai hors de la cage, jetant des regards furtifs dans le couloir pour m'assurer qu'il n'était pas là. La cuisine était mon objectif principal, je me tenais contre le mur, chaque pas me semblant une épreuve. La douleur dans mon poignet était insupportable, et la brûlure sur ma joue me dévorait. Je devais bander mes blessures, et trouver de quoi me nourrir pour reprendre des forces.

En arrivant à la cuisine, je fouillai les placards à la recherche de quelque chose à manger. La variété de nourriture était vaste, mais je me concentrai sur ce qui était comestible pour moi. Les croquettes pour chien étaient un affront que je n'oublierai pas.

Je me nourris avidement, observant les environs pour trouver un objet de défense. Il fallait que je passe par sa chambre pour récupérer sa carte bleue et des informations personnelles. Les criminels laissent toujours des traces de leurs actes, et je devais les découvrir.

Armée d'un couteau de cuisine, je me dirigeai vers la chambre, le cœur battant à tout rompre. J'ouvris la porte, faisant attention au bruit qu'elle émettait, et me cachai dans l'ombre. J'attendis quelques minutes, retenant mon souffle, chaque bruit dans la maison me faisant sursauter. Le silence était oppressant, mais je me faufilai dans la pièce.

Lov dormait profondément. La tentation de le tuer était forte, presque irrésistible. Mais l'idée de le voir enfermé pour toujours, de le priver de la lumière du jour, était plus attrayante. La mort serait une libération trop douce pour lui.

Je cherchais frénétiquement dans les tiroirs, mais rien ne semblait à sa place. La fatigue m'envahissait, un sentiment étrange, comme si un poison sournois m'affectait. Mes forces diminuaient à chaque minute, rendant mes mouvements de plus en plus lents.

Finalement, je décidai de m'asseoir quelques instants. La fatigue était telle que je ne pouvais plus bouger. Luttant contre le sommeil, je finis par sombrer dans les bras de Morphée, m'endormant à côté de celui qui était à la fois mon bourreau et mon obsession. Le désespoir et la frustration se mélangeaient, tandis que mon corps, épuisé, se laissait aller dans l'inconscience.

Je n'avais plus la force de me battre.

Obsessive Control [sous contrat d'édition ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant