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Le trajet est silencieux, et je sens la tension entre nous. Aris regarde par la fenêtre, son visage fermé. Nous n'avons même pas passé une heure ensemble. Je n'ai pas eu l'occasion de profiter de sa beauté dans cette robe qui la met si bien en valeur, et ça me frustre.

— Aris...

Elle ne tourne pas la tête. Fait chier. Je soupire et retourne mon attention sur la route. Une idée passe dans mon esprit. Nous rentrerons plus tard. Mère, j'ai trouvé la solution pour lui redonner le sourire.

Je roule pendant une vingtaine de minutes, le moteur vrombit comme une promesse de liberté. Je m'arrête près d'un parc, un lieu familier, un sanctuaire que j'aime.

— On descend !

Elle souffle, mais elle fait ce que je lui dis. Je me positionne devant elle, son regard toujours détourné.

— Cette soirée a été épouvantable, mais il n'y a pas de raison que nous rentrions totalement déçus.

Je lui tends ma main, et je la vois regarder le geste avec perplexité. Une hésitation dans son regard.

— Tant que tu ne l'auras pas saisie, nous ne pourrons pas profiter du spectacle.

Elle hésite, mais finit par saisir ma main. Mon cœur s'emballe, une victoire éphémère mais précieuse. La tenant par la main, nous nous engageons sur un chemin peu éclairé, un sentier qui me mène vers l'espoir.

Elle ne pourra plus m'en vouloir après ça. Je vois qu'elle a du mal à marcher.

— Passe ton bras autour de mon cou.

Je n'aime pas cette manière de faire. J'ai toujours pris ce que je voulais par la force, mais je sais que cela ne fonctionne pas avec elle. Je ferai tout pour qu'elle me voie autrement, pour devenir l'obsession de ses quotidiens.

— Je préfère marcher, dit-elle sèchement, sa voix trahissant une défiance que je n'apprécie guère.

Cela n'allait pas être simple. Elle me met déjà des bâtons dans les roues.

— D'accord, dis-moi si tu as du mal, je te porterai.

L'endroit où je l'emmène est magnifique, un refuge que je fréquente pour prendre l'air, pour me ressourcer avant de la rencontrer.

— Pourquoi tu changes de comportement comme ça ? Sa voix est détachée, elle pose la question sans vraiment y croire.

Pourquoi je change ? La réponse m'échappe.

— Quand je t'ai vue la première fois, je n'étais pas sûr que tu sois bien réelle, j'avais l'impression d'halluciner.

Elle tient toujours ma main, et je souris en coin, savourant la chaleur qu'elle me procure. Mon corps en réclame plus, mais ce n'est pas le moment de penser à cela. Nous avons besoin d'un moment tranquille pour apprendre à nous connaître, pour lui montrer que je suis ce dont elle a besoin.

— J'avais voulu venir te parler, mais quelque chose de nouveau m'a tordu les entrailles. La peur a figé mes jambes.

Elle reste silencieuse, et je veux qu'elle comprenne la profondeur de mon obsession. Ce désir brûlant me consume à chaque instant où je pose les yeux sur elle. Quand je plonge mon regard dans le sien, je lis de la confusion, un mélange d'appréhension et de curiosité.

— Tu fais de moi quelqu'un de faible, je ne sais pas si j'apprécie, mais j'ai conscience que je ne laisserai que toi me rendre comme ça.

Je m'arrête. Nous sommes arrivés.

— J'espère que ça te permettra de faire un tableau magnifique.

Elle quitte mes yeux pour contempler la vue, et je vois son corps se détendre alors qu'un sourire illumine son visage. La vue est imprenable, les lumières de la ville scintillent comme des milliards d'étoiles. Mais je ne peux pas détourner mon regard d'elle.

Elle brille plus que toutes ces étoiles.

— C'est magnifique.
— Tu es magnifique.

Elle tourne la tête vers moi, plissant les yeux dans un geste d'incrédulité. Ses fossettes ressortent légèrement, et cela me fait chaud au cœur. Elle est mon tableau préféré dans ce monde.

Le vent commence à souffler, et elle frissonne. Je tiens toujours sa main, et je me demande si elle me laisse la maintenir encore un peu ou si elle se sent simplement plus à l'aise avec moi. Peu importe ; cela me suffit.

J'entends commencer à claquer ses dents.

— Tu veux rentrer ?
— Non, je veux rester encore un peu, s'il te plaît.

Je souris, soulagé. Cela a fonctionné. Mère, tu es toujours de bon conseil.

Je la tire contre moi, son dos se plaque contre mon torse. Surprise, elle relève la tête pour me regarder, ses yeux s'illuminant d'une lueur curieuse.

— Tu auras moins froid comme ça. Profitons juste de la vue, je ne ferai rien d'autre.

Elle ne me quitte pas des yeux. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, une mélodie sauvage et incontrôlable.

— Pourquoi tes parents t'ont-ils nommé Love ?

Je détourne le regard, gêné. Pourquoi doit-elle toujours poser des questions au mauvais moment ? Je souffle, un peu agacé.

— C'est ma mère qui m'appelle comme ça. Je déteste ce prénom.

Elle se retourne pour me faire face, toujours collée à moi, agrippant ma chemise avec ses petites mains.

— Si tu détestes ton prénom, pourquoi tu ne le changes pas tout simplement ?

Je sais que je ne peux pas.

-Peu importe combien je le déteste, c'est ma mère qui m'a donné ce prénom. Ce serait lui faire affront de le changer.

— Tu aimes ta mère, Love ?

Je fronce les sourcils sous sa question. Si j'aime ma mère ? À un moment donné, j'ai dû l'aimer, mais je ne m'en souviens pas très bien.

— C'est toi que j'aime, petit chiot, dis-je en taquinant, espérant alléger l'atmosphère.

Elle lève les yeux au ciel, souriant en coin, une lueur d'amusement dans ses yeux. Une goutte d'eau tombe sur son front, et elle se raidit.

Il commence à pleuvoir.

— On devrait y aller, tu risques de tomber malade.

Je me défais de sa prise, puis commence à avancer, mais elle me rattrape et saisit ma main.

Surpris par son action, j'ancre mes yeux dans les siens, cherchant une réponse silencieuse à mes questions.

— J'ai peur de tomber, les chaussures ne sont pas très stables, dit-elle en détournant les yeux.

— Tu veux que je te porte ?

— Non. Elle marque une pause, puis ajoute, Je préfère marcher à tes côtés.

Bordel. Quel mignon petit chiot.

Je souriais, le cœur léger. Peu importe les défis, peu importe les hésitations, je suis prêt à tout pour la garder à mes côtés, à la rendre heureuse. Mon obsession grandit, se nourrit de chaque moment passé avec elle. Chaque pas que nous faisons ensemble, chaque rire partagé, c'est une victoire sur mes démons. Je suis déterminé à prouver que je peux être l'homme dont elle a besoin, celui qui la comprend et la protège.

Obsessive Control [sous contrat d'édition ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant