Overwhelming thinking

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Cela faisait une heure que le silence enveloppait la pièce, un silence troublant qui m'incitait à tourner la tête. Elle était là, emmitouflée dans la couette, dormant paisiblement, inconsciente du monde qui l'entourait. Ses traits détendus, sa respiration rythmée... c'était une vision délicieuse, presque réconfortante. Je m'approchai du lit, m'accroupissant face à elle, l'obsession me rendant presque tangible. J'avais tant de travail à faire, mais comment pouvais-je me concentrer en la voyant ainsi ?

L'envie de lui caresser le visage, de toucher sa peau douce, de me perdre dans l'innocence de son sommeil m'assaillait. Mais je me contenais. C'était trop risqué. Elle représentait un équilibre précaire que je ne voulais pas rompre, même si chaque fibre de mon être me poussait à m'en approcher davantage. La soirée à venir promettait d'être distrayante, une scène parfaite pour assouvir mes désirs. Pourtant, l'angoisse me rongeait, une petite voix murmurant que cette tranquillité était temporaire.

Je n'avais aucune inquiétude quant à une éventuelle fuite. Elle était piégée ici, et je savais qu'aucune aide ne viendrait. C'était une douce ironie. J'étais son ravisseur, mais c'était moi qui devenais dépendant de sa présence. Mes pensées dérivèrent alors vers des idées plus sombres. Cela ne me dérangerait pas de l'empêcher de parler, peut-être même de coudre sa bouche pour qu'elle n'émette aucun son, mais cette idée ne me plaisait qu'à moitié. Comment pourrais-je dévorer ses lèvres, goûter à son essence, si elle était réduite au silence ?

Cette pensée m'inquiétait. Pourquoi, avec elle, mes instincts les plus sombres semblaient s'éteindre ? Je n'étais pas un homme doux. J'étais impitoyable, et pourtant, chaque regard que je posais sur elle me faisait vaciller. Je devais me reprendre en main. Loin de moi cette faiblesse, cette vulnérabilité qu'elle m'inspirait. Je me redressai, brisé par ces pensées contradictoires, et quittai la pièce, cherchant à chasser mes doutes.

La salle d'entraînement était ma prochaine destination. L'activité physique pouvait m'aider à décharger cette tension et à retrouver ma clarté d'esprit. Je retirai mon sweat-shirt, le balançant négligemment au coin de la pièce, puis je mis la musique à fond. Les basses résonnaient à mes oreilles, presque comme une promesse de libération. Je me mis à m'étirer, chaque muscle de mon corps se contractant sous l'effort, mais même l'intensité de l'exercice ne parvenait pas à éloigner son image.

Aris. Comment avait-elle réussi à ne pas remarquer ma présence, ma surveillance constante ? J'étais l'ombre dans son existence, l'invisible qui l'observait. Mon obsession pour elle était un poison qui me rongeait, et chaque jour, je risquais de me trahir. Malgré ma discrétion, je ressentais un danger croissant. Les caméras, je les avais toutes enlevées, j'avais fait en sorte de ne laisser aucune trace, et pourtant, une anxiété sourde persistait.

Il y avait quelque chose de troublant dans le fait que ses parents ne semblent pas s'inquiéter de son absence. Ils venaient à l'improviste, comme si tout était normal, alors que leur fille était bien loin, prisonnière de mes désirs. Je devais m'en assurer, approfondir mes investigations. Ce n'était qu'une question de temps avant que je ne devienne son tout, celui qui comblerait chaque espace de son existence.

J'étais en fin de mois, et j'avais encore beaucoup de choses à tester avec elle. L'idée de la soumettre, de l'assouvir complètement, m'excitait. Son corps était à moi, et je ressentais le besoin brûlant d'y inscrire ma marque. La musique pulsait, le rythme de mon cœur battait à l'unisson, mais à chaque coup de poing que je donnais dans l'air, je ne pouvais échapper à cette putain d'obsession qui me hantait.

Je soufflai, repoussant mes limites physiques, mais chaque répétition me ramenait inexorablement à elle. La déchéance de mon être m'effrayait. Mère, que m'as-tu fait ? Aris avait sûrement raison. Je n'étais pas qu'un homme. J'étais un monstre. Un monstre envoûté par sa proie, et il était temps que je le réalise pleinement.

Je pris une grande inspiration, et dans un dernier effort, je frappai le sol avec force, comme pour me libérer de ces chaînes invisibles. Mais je savais au fond de moi que ce n'était que le début. J'étais sur le point d'entrer dans un territoire encore inexploré, et Aris serait là, au cœur de ce chaos.

Mère qu'a, tu fais de moi, Aris a sûrement raison, je suis un monstre.

Un monstre entiché, de sa proie.

Obsessive Control [sous contrat d'édition ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant