Carefulness

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Deux jours... Deux jours qu'elle pendait là, suspendue dans le vide, oscillant entre conscience et inconscience. Chaque fois que je passais devant la pièce, je jetais un regard rapide, sans y accorder plus d'attention. Elle n'avait toujours pas cédé, ce qui m'intriguait autant que cela m'irritait. J'avais cru qu'elle capitulerait dès les premières heures. Visiblement, elle n'avait pas encore compris sa punition.

Je soupirai, contrarié, et me dirigeai vers la chambre de dressage. L'odeur de la sueur et du désespoir emplissait l'air lourd. Ses poignets, déchiquetés par les liens, étaient enflés, passant d'un rouge profond à une teinte violacée, signe que le sang peinait à circuler. Elle avait les yeux fermés, probablement à bout de force. Son corps, brûlant de fièvre, montrait qu'elle luttait pour ne pas s'éteindre.

— Petit chiot, tu ne veux toujours pas me présenter d'excuses ?

Elle ouvrit les yeux, mais à peine. Ses paupières étaient lourdes, et de larges cernes assombrissaient son visage. Exténuée, affamée, déshydratée, elle n'était plus qu'une ombre d'elle-même. Je lui caressai doucement la joue, un geste presque tendre, en contraste total avec la brutalité que j'avais déployée pour la réduire à cet état.

— Je peux stopper ta punition, alors fais ce que j'attends de toi.

Elle baissa les yeux vers le sol, comme pour chercher une force invisible, une issue à cette situation insoutenable. Puis, dans un murmure rauque, elle lâcha :

— Partez et laissez-moi mourir.

Je souris à cette réponse, amusé malgré tout. Mourir ? C'était hors de question. Elle était trop précieuse, trop belle dans sa souffrance. Non, la mort n'était pas une option, pas encore.

— Dis-le, Aris, et je te libère, insistai-je, sentant mon impatience grandir. Je refuse de te perdre. Tu m'entends ?

Mais elle restait muette, son regard fixé au sol, obstinée. Mon sang bouillonnait. Si elle voulait jouer la rebelle, je pouvais encore la laisser suspendue quelques jours, mais elle ne tiendrait pas. Je le savais.

Sans réfléchir davantage, je la détachai. Ses bras tombèrent lourdement, et elle poussa un gémissement étouffé quand son corps se relâcha enfin dans une position plus naturelle. Je la portai jusqu'au lit, la déposant doucement, malgré l'agacement qui me rongeait.

— Aris, regarde-moi !

Mais elle refusa. Ses yeux restaient obstinément fermés, et c'était insupportable. J'avais besoin de plonger dans son regard, de sentir cette étincelle de vie qui me résistait encore. Je me levai brusquement, en proie à une frustration grandissante, et me dirigeai vers la cuisine. Remplissant un verre d'eau, je retournai vers elle, déterminé à la faire céder.

Je m'assis à ses côtés et tentai de la faire boire, approchant le verre de ses lèvres sèches et craquelées. Mais elle refusa d'ouvrir la bouche, comme un enfant capricieux.

— Arrête de faire l'enfant, bordel, bois !

Elle ne réagissait même plus à mes menaces, alors je changeai de tactique. Je pris une gorgée d'eau et, sans ménagement, plaçai mes lèvres sur les siennes, la forçant à boire ainsi. Étrangement, ça fonctionna. Ses doigts maigres s'agrippèrent à mon sweat-shirt, cherchant un ancrage, une stabilité. Je répétai l'opération deux fois encore, lui laissant à chaque fois un moment pour respirer. Finalement, elle avala.

— Ce n'est pas aujourd'hui que tu vas mourir, c'est hors de question. Nous avons encore plein de choses à faire ensemble, lui murmurais-je en caressant son front brûlant.

Je devais maintenant soigner ses blessures. En soulevant son t-shirt, je découvris des pansements appliqués à la va-vite, ne couvrant même pas correctement ses plaies suintantes. C'était pitoyable.

— Je vais te soigner, parce que même ça, tu es incapable de le faire correctement. Mais c'est la première et dernière fois. Après ça, Love le sympa disparaît.

À ces mots, elle dégagea mes mains avec le peu de forces qui lui restaient, ses lèvres tremblantes articulant difficilement :

— Laisse-moi mourir...

— Ferme-la !

Je saisis la trousse de soins et commençai à défaire les pansements un à un. Chaque plaie était infectée, suintant de pue. Je ne pouvais pas imaginer la douleur qu'elle devait ressentir. Il fallait d'abord nettoyer tout ça. Je la soulevai de nouveau, la portant jusqu'à la salle de bain. L'eau serait le meilleur moyen d'enlever les résidus et de commencer la désinfection.

La douche se remplit rapidement de vapeur, l'eau tiède coulant sur son corps meurtri. Je la rinçai minutieusement, enlevant la crasse et le pus qui couvraient ses plaies. Son corps tremblait sous le jet, mais elle restait silencieuse, ignorant même mes remarques provocatrices.

— Même dans cet état, je te baiserais bien, dis-je en ricanant.

Elle ne répondit pas. Une fois que son corps fut propre, je l'enroulai dans une serviette et la ramenai dans la chambre. J'imbibai un chiffon d'alcool et commençai à désinfecter ses plaies, grimaçant malgré moi chaque fois que je pressais le tissu sur sa peau brûlante.

Arrivé à son poignet disloqué, je savais qu'elle allait souffrir.

— Ça va faire mal, mais je sais que tu peux le supporter.

Sans attendre, je remis son poignet en place d'un coup sec. Elle poussa un cri étouffé, avant de m'envoyer sa main gauche en pleine figure. Je me contentai de rire.

— Je vois que ça t'a réveillée.

— Va te faire voir, Lov.

Je fronçai les sourcils. Ce prénom... J'avais horreur qu'elle m'appelle ainsi.

— Ne me remercie surtout pas de t'avoir soignée, lançai-je d'un ton moqueur.

Elle me regarda, estomaquée.

— Te remercier ? C'est toi qui m'as mise dans cet état, espèce de taré !

Je haussai les épaules, nonchalant.

— Pour toi, je serais aussi fou qu'un échappé de l'asile.

Un léger sourire apparut sur ses lèvres fatiguées. C'était presque attendrissant. Mais elle reprit rapidement son sérieux.

— Lov?

— Quoi ?

Mon ton la surprit, et elle hésita un instant avant de poursuivre.

— J'ai faim... Est-ce que je peux avoir de la vraie nourriture, cette fois ?

Je fis mine de réfléchir, me laissant tomber sur le lit, les bras croisés derrière ma tête.

— Quand j'aurai eu des excuses, Aris. répondis-je froidement.

Avec difficulté, elle se hissa au-dessus de moi, ses fesses pressant contre mon entrejambe. Je souris, amusé par son audace.

— D'accord, je vais m'excuser, mais laisse-moi le faire à ma manière.

Son regard déterminé me fit frissonner. Cela promettait d'être intéressant.

— J'espère que ce sera satisfaisant.

Obsessive Control [sous contrat d'édition ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant