False

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Aris

Je me lève avec précaution, chaque pas sur le sol glissant me rappelle à quel point la situation est précaire. L'air est chargé de l'odeur âcre de l'angoisse, et je sens mon cœur battre à tout rompre. Il faut que je raisonne Lov avant qu'il ne perde complètement le contrôle. Alors que je m'avance lentement dans le couloir faiblement éclairé, je le vois adossé au mur, titubant légèrement, comme s'il luttait contre un ennemi invisible. Son visage est en sueur, les gouttes perlant sur sa peau pâle comme des perles de désespoir. Ses yeux écarquillés trahissent une agitation intérieure intense, presque désespérée.

— Lov... murmurai-je, espérant capter son attention, ma voix tremblant légèrement.

Il ne réagit pas, plongé dans un état second. J'avance un peu plus près, la peur et l'inquiétude s'entremêlant dans ma poitrine. Chaque battement de mon cœur semble résonner dans le silence lourd de la pièce, amplifiant ma terreur.

— Aris... souffle-t-il finalement, comme si mon nom était une ancre dans sa tempête mentale.

Je pose ma main sur son front ; la chaleur qui s'en dégage est brûlante, presque alarmante, et je me demande s'il est conscient de l'ampleur de sa folie. Mon instinct me pousse à fuir, à profiter de sa faiblesse pour échapper à son emprise.

Non, c'était l'occasion de m'enfuir. Dans cet état, il ne pourrait jamais me rattraper. Je fouille rapidement dans ses poches et tombe sur ses clés, des métaux froids que je serre dans ma main, l'adrénaline pulsant dans mes veines. Mon cœur s'emballe ; l'ascenseur est ma porte de sortie. Je peux l'utiliser sans le code d'ouverture.

Je me dirige vers l'ascenseur en courant, mais mes pas résonnent comme des coups de tambour, et la peur me glace. Si je pars maintenant, je ne pourrais jamais revenir en arrière. Je peux sentir son regard peser sur moi, comme une ombre oppressante.

Non, il faut que je reste, que je l'affronte. Je fouille encore dans ses poches pour en sortir ses médicaments, des petits flacons aux étiquettes éraflées, mais alors qu'une partie de moi sait que cela pourrait lui sauver la vie, une autre sait que je m'expose encore à sa cruauté.

Je me retourne, mon cœur lourd, et je reviens vers lui. Il est toujours à terre, tenant sa tête entre ses mains, son regard vide et troublé. Je m'accroupis à ses côtés, et pour une fraction de seconde, j'aperçois l'homme que j'ai aimé, celui qui m'a promis protection et tendresse. Mais cette lueur s'estompe rapidement, remplacée par la terreur d'un être désorienté.

— Lov, mets-toi debout, je t'emmène à la chambre, dis-je, la voix mêlant fermeté et douceur.

Il semble avoir du mal à comprendre mes paroles, son esprit visiblement embrouillé par la douleur et le désespoir. Je passe le bras autour de ses épaules pour l'aider à se relever. Sa silhouette est lourde, son corps maladroit sous ma prise, et il s'effondre presque sur le lit avec un bruit sourd, laissant échapper un soupir désespéré.

Mon cœur se serre à la vue de son état, et je suis assaillie par un mélange d'inquiétude et de colère. Je dois le déshabiller, faire baisser sa température, mais la pensée de toucher son corps me fait hésiter, d'une manière que je ne peux pas comprendre.

Il commence à revenir à lui, ses yeux s'ouvrant lentement, cherchant une lueur de lucidité.

— Pour... quoi, tu as fait demi-tour ?

Sa voix est à peine plus qu'un murmure, mais elle me transperce, me rappelant à quel point je suis en danger. J'essaie de garder mon calme, mais je ne peux m'empêcher de frémir sous son regard perçant.

— Je vais te soigner, dis-je, une détermination renouvelée dans ma voix.

Il fronce les sourcils, luttant pour se redresser, mais une douleur aigüe semble le clouer au lit. Je me lève, mais en me voyant partir, il m'attrape le bras, sa prise serrée et désespérée.

— Ne pars pas.

Je plante mon regard dans le sien, les émotions tourbillonnant en moi. La peur s'installe, mais je dois le rassurer.

— Il te faut de l'eau pour rester conscient.

Je me tourne et vais vers la salle de bain pour remplir un verre. Le bruit de l'eau qui coule est à la fois apaisant et angoissant. Je sens mes mains trembler alors que j'essaie de contrôler ma nervosité. En revenant, je lui tends le verre d'eau, accompagné de deux cachets.

Il regarde mes mains sans les prendre, méfiant, comme s'il craignait un piège.

— Tu veux me tuer ?

Je souffle en levant les yeux au ciel. J'aurais aimé que tu meurs à l'instant même où tu as brûlé mon corps. Mais bien sûr, je ne peux pas partager cette pensée avec lui, sinon il ne prendra jamais les médicaments.

Pour lui prouver qu'il n'a rien à craindre, je porte un cachet à mes lèvres et l'avale sans hésitation. Ses yeux restent fixés sur moi, attentifs, scrutateurs, comme s'il essayait de déceler mes véritables intentions.

— Prends le deuxième.

Il reste immobile, sa respiration est pesante, et la tension dans la pièce est palpable. Je sens la pression monter, chaque seconde s'étirant comme un fil tendu à son maximum. Il se redresse lentement, m'arrachant presque le verre des mains avec une vigueur inattendue.

Il boit, mais refuse obstinément de prendre le comprimé.

— Ne m'oblige pas à te le faire prendre de force, Lov !

Il me tend le verre, mais avant que je ne puisse l'attraper, il le lâche. Le bruit du verre brisé contre le carrelage me fait sursauter, et quelques éclats me coupent légèrement les pieds. Je le fixe d'un regard excédé.

— Rends-moi les clés de l'ascenseur. Tu as dit que tu resterais auprès de moi, petit chiot.

Pourquoi son visage est-il si doux à cet instant ? Ce n'est pas de la gentillesse, mais une cruauté dissimulée sous des traits innocents. Comment peut-on soupçonner qu'il cache une telle folie ? Je me lève, mais je suis entourée de morceaux de verre. Si je marche, ils s'enfonceront dans mes pieds et me paralyseront.

Je souffle, rassemblant mon courage, et lui tends les clés. Il les saisit, se levant difficilement, titubant à chaque pas.

Fait chier !

À chaque mouvement, il désamorce mes tentatives de fuite. Il enferme les clés dans une boîte à code, et je me rasseois sur le lit, la tête lourde de frustration. Il s'installe à côté de moi, un silence tendu entre nous.

— Va te laver, tu pues le lait. Tu devrais aussi ramasser le verre que tu as cassé, dit-il d'un ton désinvolte, un sourire moqueur sur ses lèvres.

Je le fusille du regard, un mélange de colère et de méfiance. Est-ce qu'il feignait depuis le début ? Il semble si sûr de lui, si sain, alors qu'il est, en vérité, dangereux.

— Je te hais, Lov.

Il me fixe avec mépris, mais ne s'approche pas. D'habitude, il m'attraperait par les cheveux pour me punir, mais depuis l'épisode de la cage, il évite tout contact physique. Non, il essaie de m'atteindre émotionnellement, et ça me rend malade.

Il veut jouer. Très bien, Lov, jouons.

— Viens prendre la douche avec moi...My Love

Je papillonne des yeux, mes mains tremblant légèrement alors que je pose une paume sur son torse dénudé. Son expression se ferme, puis une lueur de défi s'allume dans ses yeux.

Quoi ? Est-ce qu'il croit vraiment que je veux ça ? Je sens une boule d'angoisse se former dans mon ventre.


— Je me demandais quand tu allais me le proposer, petit chiot.

Un sourire vorace étire ses lèvres, et je sens une boule d'angoisse se former dans mon ventre. Merde, il pense que je veux le faire. J'essaie de m'extirper de cette situation.

C'était une mauvaise idée.

Il se lève et me tend la main, son invitation teintée de possessivité.

Si je ne la prends pas, il va se fâcher. Si je la prends, il va s'en servir contre moi.

Je regarde sa main tendue, la sueur perlant sur ma peau, et réalise que je suis piégée.

Obsessive Control [sous contrat d'édition ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant