Chapitre 1 : éveil

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Attention, cette histoire est réservée à un public mature, certaines scènes ou passages peuvent choquer. 🔞
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Je me réveillai lentement avec l'horrible sensation d'avoir été renversé par un bus. Tout mon organisme était au supplice et j'avais une nausée persistante. Je tentai un mouvement pour me redresser un peu, en m'imaginant vomir rapidement tellement la sensation était forte. Malgré l'état semi-comateux qui m'étourdissait, je me rendis bien vite compte qu'il m'était impossible de bouger tout comme de respirer normalement. Mes membres et mon torse étaient maintenus par des sangles à la couchette que j'occupais. J'arrivai à lorgner vers celles qui retenaient mes bras. De couleur noire, elles semblaient larges et solides. De plus, ma bouche et ma gorge étaient comblées par quelque chose d'envahissant.

Je tentai de ne pas céder à la panique, essayant d'avaler l'air le plus doucement possible et du mieux que je pouvais, repoussant un haut-le-cœur. Le constat était flagrant : mon oxygène ne passait plus par mon nez mais bien par cette sorte d'intubation. Je tournai la tête au maximum, mes capacités de rotation étant amoindries par l'oppression de mon cou. Je grimaçai de l'élancement provoqué par ce simple mouvement.

Je ne me souvenais pas avoir eu le moindre accident. Pire, j'étais certain d'avoir pris un taxi pour rentrer chez moi après avoir fêté un anniversaire... C'était bien ça : les souvenirs me revenaient. J'avais passé la soirée au bar avec mes amis de début de cycle de Master - soit la quatrième année d'université - que je connaissais depuis le début de l'année. Nous nous étions connu sur les bancs de la fac à un cours magistral extrêmement ennuyeux. À force de se faire des signes stupides pour tromper notre lassitude, nous avions sympathisé. Ils étaient devenus mes tous premiers potes dans la ville où je venais d'emménager. J'avais eu du mal à faire accepter à mes parents un départ dans une ville à l'autre bout de la France pour pouvoir décrocher un diplôme qui m'intéressait. Enfin qui m'intéressait ... je n'avais aucune passion pour le génie civil, mais j'avais un peu d'intérêt pour la transition écologique alors je m'étais lancé. Mes parents avaient décidé pour moi ce dans quoi je devais étudier, décrétant que je serais utile à mon père qui possédait une entreprise d'architectes renommée dans notre ville. Ce soir-là, mes potes étaient défoncés aux cocktails alors que j'avais à peine touché aux boissons alcoolisées. Je ne buvais généralement pas. Je n'avais pas franchement d'attrait pour l'alcool, pas plus que je n'avais d'attirance pour les fêtes. Mon truc c'était les livres, collé au fond d'un fauteuil avec une boisson chaude. J'avais hâte de commencer le prochain, d'ailleurs. Je gardais le peu d'argent que j'avais pour acheter d'occasion de la Fantasy ou quelques mangas, auxquels je cédais quand j'avais fini mon travail scolaire.

Pour en revenir à la soirée, je me rappelais encore avoir payé le chauffeur avec une somme exorbitante, râlant intérieurement car personne ne pouvait décemment me ramener, étant tous saouls. Cela avait fait des livres en moins ... Je m'étais retrouvé à une centaine de mètres de l'immeuble étudiant où j'avais eu la chance de dénicher un petit studio meublé à un prix plus que raisonnable, ce qui avait rassuré mon père. Oui je parle du prix, pas du fait que je sois à l'abri. Je faisais ce que ma famille demandait de moi, et il n'aimait pas l'idée de la colocation, et m'avait promis de me payer le loyer si je ne dépassais pas un certain montant.

J'avais trouvé ce que je cherchais dans une annonce et visité l'endroit à la hâte en traversant le pays en train. Il convenait même si le quartier ne semblait pas très sûr.

De plus, l'immeuble était assez éloigné du centre-ville et le bus ou les taxis me déposaient toujours en bas de la petite colline tout au bout de ma longue rue montant vers la colline. Cela faisait une belle trotte à pied, et il me fallait bien quinze minutes pénibles en montée pour atteindre mon appartement, sans compter les quatre étages sans ascenseur.

Isekai : Éveil sur GenoëOù les histoires vivent. Découvrez maintenant