The Tulips Between Us [EN PAUSE]

Chapitre 26.3 - Mary

Tant pis, l'amour n'a jamais été simple, et la vie non plus. Si le plaisir de l'embrasser et de coucher avec lui rendent mon quotidien plus compliqué, ça me va parfaitement. Ça en vaut largement le coup.

Je sors finalement de la salle de bain et rejoins Cayden qui m'attend patiemment sur mon lit, à présent habillé.

— Je crois que tu devrais rencontrer Aedlin. On est chez elle, après tout, c'est le minimum.

Il acquiesce et se lève pour me suivre jusqu'au salon, Aedlin est avachie dans son canapé. Elle se relève aussitôt dès qu'elle entend nos pas.

— Oh. Bonjour, Cayden, j'imagine ?

Celui-ci opine du chef et lui tend une main polie.

— Aedlin. Enchantée.

— Enchanté également.

— Donc, tu es l'homme qui rend ma Mary folle.

— Folle ? s'étonne-t-il en tournant la tête vers moi.

Je lève les yeux au ciel, mais ne dément pas. À quoi bon ? Elle n'a pas tort, bien que ce soit plus notre relation qui me rende folle que Cayden à proprement parler.

— Vous empestez le sexe, commente mon amie, sans filtre.

J'ouvre grand les yeux et la menace d'un regard fusillant.

— Quoi ? Je te l'avais dis. Vous l'avez fait dans ta chambre, hein ?

Elle tourne la tête vers la table basse et ouvre la bouche.

— Pitié, pas mon canapé, pleurniche-t-elle.

Cayden ne dit rien, mais je vois dans ses yeux un air malicieux qui me fait éclater de rire.

— Ça te fait rire ? Je ne vais penser qu'à vous en m'asseyant dessus. Dis-moi que je ne suis pas là où vous l'avez fait ?

Je lui offre un visage désolé qui la fait gémir davantage, mais décide rapidement de lui dire la vérité. Je n'ai pas envie que mon amie pense que j'ai aussi peu de respect pour elle. Elle me loge gratuitement, jamais je n'aurais pu me permettre une telle chose.

— T'inquiète, on a réussi à se retenir jusqu'à la chambre. Promis, ton canapé n'a rien subi de plus qu'un ou deux baisers.

D'un air dramatique, elle s'essuie le front, me faisant secouer la tête.

— Pauvre canapé. Il mérite mieux.

Elle me présente son ongle peint d'un rose poudré et pour toute réponse, je lui tire la langue.

— Bienvenue chez toi, sinon. Ça s'est bien passé à New York ?

Elle opine du chef.

— Ouais, les pièces étaient magnifiques. Cette maison de couture me donne toujours envie de dépenser mon argent, mais tu peux me féliciter, j'ai résisté.

— Bravo. Tu dois être fatiguée du décalage horaire, on va te laisser te reposer.

— Oui. Je vais aller dormir.

Elle se lève et me souffle un baiser en attrapant ses valises avant de rejoindre sa chambre. Je me tourne vers Cayden.

— Tu m'aides à débarrasser ? demandé-je en indiquant la table basse du salon encore couverte de notre repas et snacks.

Il hoche la tête et, après quelques allers-retours, la pièce est enfin propre. J'ai su que Aedlin était fatiguée quand elle n'a pas fait le moindre commentaire sur le bordel de la pièce, sauf pour parler de sexe.

— Je vais y aller, déclare Cayden.

Je m'apprête à acquiescer avant de réaliser que je n'ai aucune envie qu'il parte.

— Si tu n'as rien d'important à faire, tu pourrais rester pour la nuit. Enfin, tu n'es pas obligé. Seulement si tu veux.

Je marche sur des œufs et il l'a bien compris. En quelques pas, il me rejoint et m'entoure doucement de ses bras, un sourire plaqué sur ses lèvres.

— Est-ce que tu m'invites à dormir avec toi ?

Je lui adresse une grimace.

— Tu es fou. Je parlais de dormir sur le canapé.

Il éclate de rire, mais je lui fais signe de baisser le volume pour ne pas déranger Aedlin qui est probablement déjà dans son lit.

— Oui, je t'invite à dormir avec moi. Mais oublie, c'était une idée de merde.

Je me dégage, mais il attrape immédiatement mon bras pour m'attirer de nouveau à lui. Il dépose un baiser sur mon front qui me fait fermer les yeux. C'est si agréable. Je pourrais m'y habituer, sûrement un peu trop.

— C'est une excellente idée. Maintenant que tu as planté la graine dans mon cerveau, il faudra me chasser à coups de fourche si tu veux que je parte.

Je lui offre un sourire sincère et me mets sur la pointe des pieds pour poser mes lèvres sur les siennes. J'enroule mes bras autour de son cou et ouvre doucement la bouche.

— Allons dormir, il est tard, murmure Cayden au bout de quelques secondes à profiter de cet énième rapprochement.

Il m'attire jusqu'à ma chambre et se débarrasse rapidement de ses vêtements pour finir en caleçon avant de se tourner vers moi.

— Je dors comme ça, ça ne te dérange pas ?

— Non, absolument pas.

Naturellement, mes yeux se posent sur la bosse cachée derrière le seul tissu qui couvre encore son corps. Je décide alors de me déshabiller à mon tour pour n'être vêtue que d'une culotte.

— Au moins, on sera égaux.

— Égaux ? Tu parles, tu veux juste me faire bander toute la nuit.

Je lui offre un sourire fier alors que la bosse a doublé.

— Peut-être. Et aussi parce que j'aime sentir ta peau contre la mienne.

Malgré son pénis qui peine à se calmer, il prend place dans le lit et je fais rapidement de même, me collant à lui au point de le sentir entre mes fesses.

— Tu le fais vraiment exprès, grogne-t-il. Je ne vais jamais dormir.

— Mince alors. Tu vas être obligée de m'embrasser toute la nuit !

— C'est donc ça, soupire-t-il avant de m'attaquer de baisers qu'il dépose partout sur mon corps.

Surprise, je me mets à glousser, mais reste aussi discrète que possible pour ne pas déranger Aedlin. Il se met à me chatouiller et ne pas laisser éclater ma joie devient plus difficile encore alors que c'est mon point faible.

— Cayden, le supplié-je, à bout de souffle, arrête.

— Pourquoi je ferais ça ? Tu aimes me torturer.

— Tu préfères que je me mette en combi de ski ? Je pourrais, si tu veux.

— Trop tard, j'aime trop ton corps pour que tu me le retires maintenant.

Nous rions avant que je me mette à bâiller, la fatigue de la journée se faisant soudainement ressentir. Je m'installe finalement dans les bras de Cayden et sais d'avance que je vais passer l'une des meilleures nuits de ma vie.

— Bonne nuit, Cayden.

— Bonne nuit, Mary.

Il dépose un nouveau baiser sur mon front et déjà, je ferme les yeux, me laissant emporter par les nombreux scénarios qui se produisent dans ma tête.

Une vie où Cayden et moi serait une évidence que rien ne pourrait détruire.