Chapitre 20

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Il m’embrasse sur la tempe.

_ Essaie de te reposer. Un long voyage nous attend demain.

Lorsque je me débats pour essayer de rouler de mon côté, il resserre ses bras autour de moi.

_ Et si tu essaies encore de pointer une arme sur moi, ajoute-t-il doucement d’une voix grave. Je ferai beaucoup plus que de jouir dans ton cul.

J’ouvre les yeux d’un coup en entendant sa menace, mais je le regrette immédiatement. Son regard sombre me brûle le visage si intensément et avec tant de possessivité que mon cœur s’arrête un instant.

Je me mords la langue pour ne pas répondre, mais je suis une vraie masochiste, car la question franchit quand même mes lèvres :

_Tu feras quoi, Martin ? Explique-moi ce que tu entends par beaucoup plus. Me tuer ?

_ Te tuer ? répète-t-il avec un sourire cruel en passant un doigt sur mes lèvres. Non, chérie. Ce serait trop facile. Je t’enchaînerai et te fouetterai si violemment que tu me supplieras pour que je te prenne par-derrière.

J’expire bruyamment tout l’air de mes poumons avec un soupir, car je le crois. S’il y a bien une chose qu’il m’a apprise, c’est qu’il ne fait jamais de menaces en l’air.

_ Maintenant, dors, me dit-il en m’embrassant à nouveau. Tu te sentiras mieux demain matin.

Je sens des sentiments de rébellion bouillir en moi. Je savais déjà qu'il était un pervers, mais il est plus inhumain et plus sauvage aujourd’hui que le jour de notre mariage.

Je suis en train de ravaler ma rancœur quand on frappe violemment à la porte.

Il se raidit.

_  J’ai dit que je ne voulais pas être dérangé.

_ Désolé, monsieur, répond une voix qui ressemble à celle du capitaine. Nous avons un problème.

Il se lève en jurant et enfile son pantalon. Il s’assure que je suis couverte jusqu’au menton avant d’ouvrir si violemment la porte qu’il manque de l’arracher de ses gonds.

_ Vous ne pouvez pas le régler ?
Le capitaine, un homme entre deux âges à la barbe poivre et sel, danse d’un pied sur l’autre.

_  Je suis sincèrement désolé de vous déranger.

Il fait bien attention à ne pas regarder dans ma direction, même si le corps de Martin fait obstacle.

_ La gendarmerie est là. Ils veulent monter à bord et fouiller le yacht.

Martin marmonne un chapelet d’injures en ramassant sa chemise par terre.

_ J’arrive tout de suite, lance-t-il d’une voix tendue.

Le capitaine ne bouge pas.

_  Il y a autre chose ? demande t'il en enfilant sa chemise avec des gestes saccadés.

_ Ils ont demandé à voir Mme Asare.
Il ose jeter un regard dans ma direction, mais baisse immédiatement les yeux en entendant le grognement de mon époux.

___ Apparemment, ils veulent lui poser quelques questions.

.....

#Martin

Mes mâchoires sont crispées quand je descends la passerelle vers la marina. Un homme en tenue de gendarme attend de l’autre côté, les jambes écartées. Les cinq individus qui composent son équipe patientent derrière lui, exhibant leurs armes.

Je reconnais sa carrure et sa tignasse blonde. Le lieutenant Farel est en charge des enquêtes concernant le trafic de stupéfiants.

Rien à voir avec moi.

POURQUOI J'AI TUÉ MON MARI ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant