Je savais ce que j'encourais si mon époux venait à découvrir ce que je trafiquais avec mon frère. Le connaissant, il allait mal le prendre et me punir ou me faire du mal, peut-être.
J’ai pesé le pour et le contre malgré tout. Ma liberté ou cette vie dans cette cage ? Le choix n’a pas vraiment été difficile à faire.
Les jours suivants furent une course contre la montre. Je m’efforçai de cacher mes communications avec Dik tout en essayant de suivre les instructions qu’il me donnait. Les rencontres avec les avocats et les conseillers financiers se succédèrent, chacune d’elles me donnant un peu plus d’espoir, mais aussi un poids supplémentaire sur les épaules.
Chaque nuit, je me réveillais en sursaut, craignant que mon époux découvre mon secret. La peur de sa réaction me tenaillait, mais je me rappelais pourquoi je prenais ces risques. La promesse de liberté me motivait, même si l’ombre de la répercussion potentielle me hantait.
Un soir, alors que la maison était silencieuse, je reçus un appel de Dik. Il était prêt à avancer à l’étape suivante de notre plan. Mon cœur battait la chamade alors que je l’écoutais, m’expliquant les dernières démarches à accomplir pour garantir mon échappée.
Je savais que je devais être prête pour le grand saut. L’adrénaline me poussait à agir avec détermination, malgré la peur qui se mêlait à chaque décision. Je me préparais à faire face aux conséquences, convaincue que cette vie, si dorée fût-elle, ne pouvait être mon avenir.
Le moment de vérité approchait, et je savais que chaque instant pouvait être décisif.
Le jour tant attendu arriva finalement, et je me sentais tiraillée entre l’espoir et l’angoisse. Chaque détail du plan devait être exécuté à la perfection pour éviter tout échec. Les heures passaient lentement alors que je vérifiais une fois de plus les préparatifs, chaque geste empreint d’une précision minutieuse.
J’avais décidé de faire ma sortie discrètement, en utilisant un prétexte pour m’éclipser de la maison sans éveiller les soupçons. Mon cœur battait fort alors que je regardais l’heure sur ma montre, me rappelant que chaque seconde comptait.
Lorsque le moment fut venu, je me dirigeai vers la voiture que Dik avait arrangée pour moi. Mon corps était en proie à une nervosité palpable, chaque bruit dans la maison me faisant sursauter. J’étais sur le point de franchir le seuil de ma prison dorée pour la dernière fois.
*
Alors que je montais dans la voiture, je jetai un dernier regard vers la maison, un mélange d’appréhension et de soulagement me saisissant. Le véhicule démarra et je sentis la pression se relâcher un peu. Nous avions encore un long chemin à parcourir, mais chaque kilomètre me rapprochait de la liberté.
Dik m’attendait à l’endroit convenu, prêt à m’aider à finaliser les démarches nécessaires pour sécuriser ma nouvelle vie. En le voyant, je fus envahie par un sentiment de gratitude. Nous avions travaillé dur pour en arriver là, et même si le chemin n’était pas terminé, je sentais que nous étions enfin sur le point de mettre fin à une ère de souffrances.
La route devant nous était encore semée d’embûches, mais pour la première fois depuis longtemps, je me sentais prête à affronter l’avenir avec une lueur d’espoir et une détermination nouvelle.
— Personne ne t’a vue, j’espère ?
Je secouai la tête.
— Ne t’inquiète pas. Ils ne vont pas me chercher de si tôt.
— D'accord. Je vais t’emmener dans un abri. Tu y resteras le temps que la situation soit stable et que les négociations avec ton époux soient finalisées.
Je restai silencieuse. Voyant cela, il me questionna.
— J’espère que tu ne regrettes pas. Tu ne voulais tout de même pas rester l’objet de cet homme toute ta vie ? Il est riche, mais dangereux. J’ai fait des recherches sur lui et sa famille… Je ne pouvais pas te laisser là-bas.
Mon cœur se serra en pensant à Martin. Comment allait-il réagir ?
— Après ton mariage, ils ont versé une somme importante à papa car il avait tenu sa promesse. Ils voulaient une femme vierge...
— On peut parler d’autre chose, s’il te plaît ?
Demandai-je, agacée.
— D’accord, je ne voulais pas t’embarrasser.
— Ce n’est pas grave.
Nous continuâmes notre route, le silence entre nous étant lourd de tout ce que nous venions de laisser derrière nous. La route vers l’abri semblait longue, mais l’idée de quitter définitivement cette vie m’apportait une certaine paix.
L’abri dans lequel nous arrivâmes était un petit pavillon discret, isolé dans une zone forestière. Il était loin des regards indiscrets, parfait pour le temps dont j’avais besoin pour échapper à la surveillance. En entrant, je sentis une vague de soulagement mélangée à une tension persistante. L’endroit était simple mais fonctionnel, avec juste l’essentiel pour me permettre de me reposer et de réfléchir.
Dik fit un tour rapide pour s’assurer que tout était en ordre, puis se tourna vers moi avec un regard encourageant.
— Je vais rester en contact avec toi tout au long du processus, et je te tiendrai informée de l’évolution des négociations. Pour l’instant, essaie de te détendre et de te préparer à ce qui vient.
— Merci, Dik. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
Il hocha la tête, puis se dirigea vers la porte pour partir.
— Je reviendrai dans quelques jours. En attendant, reste prudente et essaie de te reposer.
Après son départ, je me retrouvai seule avec mes pensées. Le calme de l’abri contrastait fortement avec le tumulte que je venais de quitter. J’étais à la fois soulagée et anxieuse, me demandant comment Martin allait réagir à ma disparition et ce que l’avenir me réservait.
Je passai les heures suivantes à faire des appels téléphoniques, à vérifier les dernières informations et à préparer mentalement ma prochaine étape. La solitude me permettait aussi de réfléchir à ce que je voulais vraiment pour mon avenir, loin de cette vie qui m’avait été imposée.
Plus tard dans la nuit, je dormais à poings fermés lorsque j’entendis un bruit étrange. Mon sommeil s’interrompit et, en ouvrant les yeux pour éclairer la pièce, je sentis une main se poser sur ma bouche. Une voix se fit entendre juste après.
— Tu ne pensais pas que ça serait aussi facile, mon amour !
Martin.
Il m’avait retrouvée. Mon sang se glaça. La peur m’envahit instantanément.