Chapitre 2

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J'ai regardé mon père d'un air déboussolé.

_ Tu ne peux pas me faire ça papa ! Tu n'as pas le droit , je suis libre de décider de ma vie .

Il s'est levé pour se rapprocher de moi.

_ Qu'aurais tu souhaité ? Que j'aille en prison !? Sais tu au moins ce que j'ai fait avec cet argent ?

_ ...

_ Cet argent m'a permis de payer ton école, de nourrir cette famille de m'occuper de vous.

Dit-il en élevant la voix.

_ Ce n'est pas une raison. Tu m'as payé l'école pour me marier à dix-huit ans papa ?!

J'étais au bord du gouffre, les larmes jaillissaient en cascade sur mes joues.

_ Il m'a promis de t'envoyer à l'école.

J'ai fait un rictus avant de lui répondre.

_ Et tu l'as cru , tu es vraiment naïf papa. Jamais il ne va accepter cela. Je serais son esclave ! L'ESCLAVE D'UN HOMME MÉPRISANT ET SÛREMENT D'UN VIEILLARD TOUT CROULANT. C'EST CETTE VIE QUE TU AS PRÉVU POUR MOI ?

Il a levé la main et m'a giflé.

_ Tu ne me parles pas mal. Je l'ai fait pour toi et avec lui tu auras une belle vie.

Je me suis mise à rire comme une folle.

_ Une belle vie !? Faut croire que chacun à sa définition du bonheur.....tout ce que je désirais c'était aller loin dans mes études. Être une grande femme, vous rendre fiers mais là,____ que vais-je devenir ? Vous avez tout gâché. Je vous déteste !

_ Ça suffit !

S'est exclamé mon frère ainé Dik.

_ Toi lâche-moi, tu n'as pas honte de livrer ta soeur à un homme qui pourrait avoir l'âge de ton père ?

J'étais à deux doigts de craquer.

_ Ma fille, essaie de te calmer. Va te reposer il faut que tu sois présentable quand il viendra.

J'ai fusillé ma mère du regard.

_ Maman, toi qui me livre ainsi est-ce qu'on t'a obligé à te marier ? Pourquoi tu me fais ça ?

Elle a fuit mon regard avant de me répondre.

_ Je suis désolée ma princesse mais au moins avec cet homme tu pourras avoir tout ce qu'on n'a jamais pu t'offrir.

J'ai ri intérieurement.

Ils étaient tous naïfs.

Comment pouvaient t'ils croire que cet homme allait m'offrir la lune !? Quelqu'un qui a été capable d'exiger qu'on lui offre un être humain pour compenser son argent ?

Pour moi c'était un monstre sans coeur. Sans l'avoir vu , je me suis mise à le mépriser de toutes mes forces.

"Ils voulaient me marier ? Très bien, que leur volonté soit faîte mais j'allais nuire cet homme si bien qu'il sera dans l'obligation de me ramener auprès des miens.

*
*

[ Quelques heures plus tard... ]

Ma mère et ma soeur m'avaient apprêté de force. Elles ont pu finir à temps car quelques minutes après , cet homme est arrivé.

J'étais enfermée dans la chambre mais je pouvais entendre leurs voix qui provenaient du salon.

Lorsque j'ai suivi mon père donner l'ordre à mon frère d'aller me chercher, j'ai ressenti une tension dans mon coeur. Mes jambes sont devenues molles et mes mains moites.

J'ai entendu la serrure de la porte s'activer et dès qu'elle s'est ouverte, il m'a tendu la main et m'a tiré à l'extérieur.

_ Peter, s'il-te-plait. Ne me fais pas ça !

_ Je suis désolé soeurette, je ne peux rien faire.

C'était le seul parmis mes frères avec qui je m'entendais bien. Lui aussi m'avait tourné le dos.

J'étais foutue.

À contrecoeur, je l'ai suivi dans la minuscule pièce qui nous servait de salon. Dès que je suis entrée, mes yeux se sont posés sur un homme d'âge mûr. Mon Dieu, il pouvait avoir l'âge de mon père.

Comme c'est ridicule.

J'ai plissé le front et mon visage a perdu des couleurs au même instant.

_ Ma chérie, ne sois pas timide. Viens je vais te présenter Mr Asare.

Je me suis mise à avancer comme une condamnée.

_ Bonsoir ma fille !

M'a dit celui-ci en affichant un sourire diabolique.

Je n'ai pas répondu. J'étais meurtrie. Mon geste a touché mes parents, ma mère s'est exclamée la seconde qui suit en me craint desssus.

_ Est-ce ainsi que je t'ai éduqué ?

_ ...

J'ai baissé la tête et tenue mes mains fermement pour essayer de me contenir.

_ Ne soyez pas ainsi avec elle. Sa réaction est tout à fait normale. Ma fille, je ne t'en veux pas.

"Ma fille ?" Ai-je rêvé ? Venait-il réellement de m'appeler ma fille ? Il était vraiment conscient des conneries qu'il était en train de faire .....wow. j'étais écoeurée.

_ Je ne suis pas votre fille !

Dis-je entre les dents.

_ Une chance pour moi.

Ajouta t'il en souriant.

Il n'avait rien à cirer, en fait la situation l'amusait au plus haut point. La minute suivante, il s'est levé.

_ Vu qu'elle est prête, on va y aller .

_ Dik, va chercher sa valise.

Ma mère n'avait aucun remords, c'était hallucinant.

_ Ce ne sera pas nécessaire, elle aura tout ce qu'il faut sur place.

_ C'est formidable, tu vois que j'avais raison ma fille. Cet homme va bien te traiter.

Il m'a fixé sans dire un mot et j'ai fait de même. L'instant d'après, nous avons quitté notre maison et j'ai apperçu son véhicule à l'entrée. Certains voisins étaient sortis pour nous espionner et avoir de quoi faire les commérages pendant quelques temps.

Je les ai ignoré et quand il a ouvert la portière arrière du véhicule, je suis entrée sans verser une goutte de larme , sans porter un dernier regard à ma famille.

Je ne savais pas où j'allais, ni comment serait ma vie au côté de cet homme. J'avais peur mais j'essayais de rester forte afin qu'il réalise que je ne suis pas une personne faible.

POURQUOI J'AI TUÉ MON MARI ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant