Isolated System

Chapitre 10-1

Je ne sais combien de temps s'était écoulé depuis ma perte de connaissance, mais quand je revins à moi, j'avais la tête dans du coton et les oreilles qui bourdonnaient. J'ouvris précautionneusement les yeux, m'attendant à contempler le plafond...mais non. Je me trouvais toujours au même endroit et dans la même position qu'avant...l'incident...incroyable ! Tout dans la pièce était sans dessus-dessous, les meubles comme les personnes. À l'exception de moi et du professeur Lynch. Je cherchais frénétiquement Elana du regard et la trouvait, étendue par terre, près de la porte de nouveau fermée. Je me précipitais vers elle aussi vite que je le pus, ma progression étant gêné par tous les objets répandus sur le sol.

— Hayden, il faut partir d'ici et vite, me pressa le professeur Lynch d'une voix inquiète et passablement essoufflé me sembla-t-il.

— C'é...c'était quoi ça ?! Lui demandais-je, en risquant un coup d'œil dans sa direction.

Comme il ne me répondait pas, je reportais rapidement mon attention vers Elana et m'agenouillais auprès d'elle afin de vérifier si elle respirait encore. Sa poitrine se soulevant et s'abaissant régulièrement me calma un peu. En fait, elle avait l'air profondément endormie. Momentanément rassurée, je reportais mon attention sur le professeur, qui entre temps, c'était rapproché de moi sans que je m'en rende compte. Il se trouvait à présent au-dessus de nous, nous surplombant de toute sa hauteur.

— Hayden venez. On ne peut pas rester là, insista-t-il tout en me saisissant le poignet et tirant dessus pour que je me relève et le suive.

— Lâchez-moi, lui criais-je tout en lui arrachant mon poignet des mains, le surprenant et me faisant mal au passage.

— Allons, ne faites pas l'idiote, me gronda-t-il d'un air exaspéré avant d'essayer à nouveau de m'attraper la main.

Je me reculais instinctivement, essayant de mettre le plus de distance et d'objets possibles entre nous.

— Je ne vous suivrais nulle part tant que vous ne m'aurez pas expliqué ce qu'il vient de se passer ici, déclarais-je relativement à l'abri derrière un classeur métallique renversé.

— Nous n'avons pas le temps pour ça ici...ce n'est vraiment ni l'endroit ni le moment. Vous ne vous en rendez donc pas compte ?!

Pour toute réponse, je me contentais de le fixer dans les yeux d'un air buté.

— Non mais c'est pas vrai ! Pesta-t-il, quand il comprit que je ne lui répondrais pas.

— Qu'ont-ils tous et est-ce que ça va aller pour Elana, demandais-je précautionneusement.

— Oui, ils sont juste sonnés. Ils ne devraient pas tarder à se réveiller d'ailleurs. Raison pour laquelle nous devons partir d'ici tout de suite, avant que la nouvelle ne se répande et qu'ils bloquent toutes les issus !

— La nouvelle de quoi...

— Non là ça suffit ! S'énerva-t-il brusquement tout en se ruant sur moi.

Il me saisit sans ménagement par le bras sans que j'aie le temps de me défiler et commença à se diriger vivement vers la porte tout en me tirant derrière lui. Comprenant que quoi que je dise ou fasse je n'aurais pas le dessus, je décidais de changer de tactique. Après tout il venait de nous sauver (de quoi au juste, ça je ne le savais pas vraiment), et malgré mes réticences je me rendais bien compte qu'il avait raison. Rester ici était dangereux. Je ne lui faisais pas confiance, mais pour l'instant je n'avais personne d'autre vers qui me tourner alors...

— Attendez ! Dis-je en m'arrêtant brusquement pour essayer de le freiner. Il stoppa de mauvaise grâce tout en me jetant un regard noir et exaspéré.

— D'accord je vais vous suivre, mais...et Elana ?

— Si elle est tombée en même temps que les autres c'est qu'elle ne risque rien, me dit-il précipitamment comme si il s'adressait à une décérébrée.

— Hein... ! Répondis-je très intelligemment lui prouvant que finalement il avait eu raison de me parler ainsi.

— Pas le temps de vous expliquer ça maintenant, mais elle ne risque rien...

— ...et ce qu'ils voulaient nous faire alors, l'interrompais-je abruptement.

— N'aura aucun effet sur elle...Elle oubliera ce petit incident et pour elle tout redeviendra comme avant.

— Et si elle n'en a pas envie ? Le provoquais-je volontairement avec un air buté.