Chapitre 41-1

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— Un plan ? Quel plan ? Et qui te dit que nous allons suivre ta soi-disant idée de génie sans réfléchir ?! attaqua Lynch bille en tête.

— Écoute au moins ce que j'ai à proposer...et après tu décideras, contrattaqua Blake d'une voix mesurée et raisonnable, ce qui visiblement lui coutait un effort non négligeable.

— Quoi qu'il en soit et quel que soit la nature de ton plan, ici...personne ne te suivra.

— Qu'est-ce qu'on fait là, alors ?! demandai-je soudain, en tapant du poing sur la table. Si de toute façon vous avez décidé de ne pas l'écouter, autant stopper cette réunion stérile tout de suite !

— Je ne lui fais aucune confiance, balança Lynch d'un ton hargneux tandis qu'il ne quittait pas Blake des yeux. C'est trop commode cette arrivée providentielle, pile au bon moment avec un vaccin sorti de nulle-part !

Il fallait reconnaitre qu'il n'avait pas tort. Moi aussi cela me taraudait et me semblait bien trop beau pour être vrai. Mais objectivement, quel autre choix s'offrait à nous à l'heure actuelle ? Aucun, ou au mieux une idée bancale concoctée par Lynch et qui nous conduirait probablement dans la gueule du loup.

— Je suis d'accord avec vous, mais...nous n'avons pas le choix. Alors écoutons au moins ce qu'il a à nous dire...et nous déciderons après.

Blake eut l'intelligence de ne pas pousser son avantage, ni de faire de commentaire et se contenta d'attendre calmement la réponse de Lynch, les mains croisées devant lui.

— Très bien, nous t'écoutons, sortit-il enfin avec une mauvaise fois si évidente quelle suintait presque par les pores de sa peau.

— Avec la rébellion qui s'intensifie et le durcissement de toutes les mesures de sécurités, le conseil est totalement débordé et la nouvelle de ma disparition ne parviendra pas à l'enceinte extérieur avant au moins plusieurs jours...

— Et en quoi est-ce une bonne chose pour nous ? ne put s'empêcher de l'interrompre Lynch d'un ton sarcastique.

— Ils me croiront encore en poste, je pourrai donc accéder à l'enceinte sans aucun problème, en emmenant quelques personnes de votre groupe avec moi. Je vous ferais passer pour des prisonniers, comme vous êtes les ennemis publics numéro un en ce moment, personne ne me posera de question.

— C'est une blague ?!

Sur cette exclamation incrédule et ironique Lynch se leva tellement brusquement et mit une telle force dans son geste, qu'il faillit en renverser la caisse.

— Franchement tu m'épates ! Tu crois vraiment que je vais accepter de te suivre menotté, au sein du complexe défensif et militaire de la ville, sans croire immédiatement que c'est un piège grossier ?! lui dit-il en s'esclaffant tandis qu'il tournait autour de nous comme un lion enragé.

— Justement, réfléchi un peu ! Tu me connais, c'est tellement grossier comme tu dis que cela ne peut pas être un piège !

— Ou une tactique très élaborée, au contraire ! renchéri Lynch, ne voulant pas démordre de son opinion tranchée.

— Je crois que vous perdez de vue le problème principal, intervins-je en ayant ras-le-bol de leur joute verbale stérile. Si vous n'emmenez qu'un petit groupe avec vous, les autres...vous en faites quoi ?

— J'ai bon espoir qu'une fois que nous aurons réussi à passer de l'autre côté de la barrière et si nous y survivront, cette querelle stupide cessera et qu'ils accepteront de laisser passer tous ceux qui le désirent. Au final c'est la peur de l'inconnu qui les bloquent, mais une fois qu'ils auront la certitude que c'est sans danger, leur interdiction n'aura plus lieu d'être.

— Belle théorie...mais cela reste une théorie et c'est là que c'est bancal !

— Tu as une autre solution miracle peut-être ? À part rester là et attendre que tout le monde meure ? À moins que ton idée géniale ait été de prendre d'assaut le mur, avec ta poignée de soldats et de changeants malades ?! Railla Blake en se levant à son tour.

Lynch ne dit rien et se contenta de l'affronter du regard, mâchoire et poings serrés.

— Non, ne me dit pas que j'ai raison ?! C'est du suicide et tu le sais très bien.

— Nous n'avions pas d'autre option, lui répondit-il hargneusement sans desserrer les dents.

— Maintenant tu en a une ! Alors saisit là au lieu de te braquer, essaya-t-il de le convaincre une dernière fois.

Des pas précipités retentirent soudain, stoppant net la réplique que Lynch s'apprêtait à faire et nous vîmes arriver une Connie essoufflée et en pleure.

— C'est Connors, nous dit-elle dans un sanglot. Il...

Je sentis mon cœur tomber dans ma poitrine à l'entente de cette phrase que j'avais tant redouté sans vraiment m'en rendre compte. Le vaccin n'avait pas fonctionné ou avait été administré trop tard et...Connors était mort. Cette inéluctable constatation me fit un mal de chien et m'emplie d'un mélange de peine, de rage et de regrets. Car même si je ne le connaissais pas bien et ne connaissais pas réellement l'étendue de mes sentiments pour lui, mis à part de l'attirance... j'aurai bien aimé avoir la chance de le savoir un jour...ce qui à présent n'arriverait jamais. Je senti des larmes chaudes commencer à envahir mes joues, quand la fin de la phrase parvint enfin jusqu'à mon cerveau pessimiste.

— ...s'est réveillé !

— Pardon ?! arrivai-je enfin à articuler, mes larmes salées pénétrant dans ma bouche.

— Et Isy aussi ! Oh mon dieu, c'est incroyable ! Hayden...on est tous sauvés, me dit-elle en se précipitant vers moi pour me prendre dans ses bras.

Je la laissai faire, complètement abasourdie. Puis ayant encore du mal à réaliser, me laissai entraîner jusqu'au chevet de Connors, par une Connie plus pipelette que jamais. Mais cela me faisait du bien cette fois-ci, car cela prouvait qu'elle était heureuse et soulagée, comme nous tous d'ailleurs et que pour une fois, il y avait au moins quelque chose qui se passait bien.

Je trouvai Connors toujours sur le matelas mais cette fois-ci en position semi-assise, le dos appuyé contre le mur. Il était pâle et de grandes cernes lui mangeaient les joues, mais il était enfin lucide et...vivant. A l'instant où je pénétrai dans son champ de vision, ses yeux cherchèrent les miens et ce que j'y vis me troubla et me réchauffa en même temps. Il tendit vers moi une main tremblante que je m'empressai de saisir, tandis que je m'agenouillai à son côté. Il s'empara avidement de ma main et se contenta de la garder dans la sienne en la serrant fort, tandis qu'il me dévorait du regard.

Nous restâmes comme cela un temps indéterminé, jusqu'à ce qu'un raclement de gorge discret nous ramène à la réalité. Nous levâmes tout deux les yeux vers Blake et Lynch qui nous observaient, l'un avec un sourire entendu sur les lèvres et l'autre...sans commentaire !

— Maintenant que nous avons la preuve de l'implication du conseil dans des tueries de masses...il est grand temps de prendre une décision et tout de suite, nous dit Blake d'un ton grave en croisant ses bras sur sa poitrine.

— Si mon grand frère est là, c'est que ça va bouger...je veux en être, dit Connors d'une voix rauque et cassé, avant de se pencher vers moi et de me voler un baiser.

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Désolée s'il reste quelques fautes, répétitions et tournures de phrases approximative, mais c'est un chapitre explicatif amené à être modifier lors de la réécriture. Raison pour laquelle, je me permet de vous le soumettre en l'état :) J'espère qu'il vous plaira ?!

A bientôt sur la suite, qui sera beaucoup plus mouvementée ^o^

Kisssss *o*

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